azul flawen
ce text qui suit est de KATEB YACINE
Dihya , la kahina des Aurès , texte de Kateb Yacine : extrait de la guerre de deux milles ans
Tiré de loeuvre en fragments
jeudi 6 avril 2006, par Faiza
"Les barbares sont les agresseurs. Il ny a pas de Kahina, pas de berbères ici. Cest nous dans ce pays qui combattons la barbarie. Adieu, marchands desclaves ! Je vous laisse lhistoire Au cur de mes enfants Je vous laisse Amazigh Au cur de lAlgérie !"
Entrent deux paysans.
PREMIER PAYSAN : Le feu, toujours le feu !
SECOND PAYSAN : Sang et poussière Feu et flammes Sur la terre libre dAmazigh !
PREMIER PAYSAN : Où irons-nous Si toute la terre brûle ?
Entre Dihya. Elle sadresse aux paysans.
DIHYA : Les récoltes sont perdues Mais nous pouvons tout perdre II nous reste la terre. A chacun de ses pas Sur le sol des ancêtres Lennemi ne trouvera Que le feu sous la moire.
PREMIER PAYSAN (à part) : La guerre nest pas notre métier.
SECOND PAYSAN (même jeu) : Nous ne sommes pas des soldats. Nous avons pris les armes Pour défendre la terre, Non pour détruire notre pays.
PREMIER PAYSAN : Cest le blé, cest le pain qui brûle !
SECOND PAYSAN : Le pain de nos enfants !
DIHYA : Le pain, le pain amer, Le pain amer de lesclavage ! Ils voudraient, les envahisseurs Vous le faire manger à genoux. Et demain si vous acceptez Ils vous le feront manger à plat ventre !
PREMIER PAYSAN : Si les Arabes avaient raison ?...
SECOND PAYSAN : Ne sont-ils pas les hommes de Dieu ?
PREMIER PAYSAN : Les Juifs et les Chrétiens Ne croient-ils pas aussi En un seul Dieu unique ?
DIHYA : Toutes ces religions qui nen sont quune Servent des rois étrangers. Ils veulent nous prendre notre pays. Les meilleures terres ne leur suffisent pas. Ils veulent aussi lâme et lesprit de notre peuple. Pour mieux nous asservir, ils parlent dun seul Dieu. Mais chacun deux le revendique Exclusivement pour lui et pour les siens. Ce Dieu quon nous impose De si loin par les armes Nest que le voile de la conquête. Le seul Dieu que nous connaissons, On peut le voir et le toucher : Je lembrasse devant vous, Cest la terre vivante, La terre qui nous fait vivre, La terre libre dAmazigh !
Elle embrasse la terre, imitée par les paysans. Entrent deux cavaliers.
CHOEUR DES CAVALIERS : II ny a de dieu quAllah Et Mohamed est son prophète !
DIHYA : O peuple qui te dis libre, Pourquoi opprimes-tu Un autre peuple libre ?
PREMIER CAVALIER : Tu lentends ? Cest cette femme Qui soulève les tribus contre nous.
SECOND CAVALIER : Dans ce pays les femmes sont belles.
PREMIER CAVALIER : Comme les vierges du paradis...
SECOND CAVALIER : Chez nous en Orient, Une jolie berbère se vend Plus de mille pièces dor.
PREMIER CAVALIER : Sidi Okba ramène 80 000 esclaves.
SECOND CAVALIER : A nous les vierges du paradis !
PREMIER CAVALIER : Ecoute ô Kahina !
DIHYA (à distance) : Pourquoi donc ne nous appellent-ils Jamais par mon nom ? Mon nom est Dihya.
SECOND CAVALIER : Ecoute ô Kahina !
PREMIER CAVALIER : Pense à ton pays.
SECOND CAVALIER : Pense à tes enfants.
PREMIER CAVALIER : Rends-toi, il nest que temps.
SECOND CAVALIER : Ecoute, ô Kahina !... ...
CHOEUR DES CAVALIERS (invisibles) : Il ny a de dieu quAllah Et Mohamed est son prophète !
DIHYA (aux paysans) : Les Arabes mappellent Kahina, la sorcière. Ils savent que je vous parle, et que vous mécoutez ... Ils sétonnent de vous voir diriges par une femme. Cest quils sont des marchands desclaves. Ils voilent leurs femmes pour mieux les vendre. Pour eux, la plus belle fille nest quune marchandise. Il ne faut surtout pas quon la vole de trop près. Ils lenveloppent, la dissimulent comme un trésor volé. II ne faut surtout pas quelle parle, quon lécoute. Une femme libre les scandalise, pour eux je suis le diable. Ils ne peuvent pas comprendre, aveugles par leur religion.
PREMIER CAVALIER : Pour la dernière fois, Ecoute, ô Kahina, reine des berbères...
DIHYA (aux paysans) : Ils mappellent Kahina, ils nous appellent berbères, Comme les Romains appelaient barbares nos ancêtres. Barbares, berbères, cest le même mot, toujours le même Comme tous les envahisseurs, ils appellent barbares Les peuples quils oppriment, tout en prétendant les civiliser Ils nous appellent barbares, pendant quils pillent notre pays.
Aux cavaliers :
Les barbares sont les agresseurs. Il ny a pas de Kahina, pas de berbères ici. Cest nous dans ce pays qui combattons la barbarie. Adieu, marchands desclaves ! Je vous laisse lhistoire Au cur de mes enfants Je vous laisse Amazigh Au cur de lAlgérie !
Charge de cavalerie. Elle est tuée au combat.
CHOEUR DE PAYSANS : O Dihya, tu tes sacrifice ! Le cur qui pleure, Je voudrais le bruler. La cause des ancêtres Est toujours plus puissante. La nuit tombe sur les traitres.
lien complet de la page est ; http://tamedourt.nomades.info/spip.php?article46
thanmirth
ce text qui suit est de KATEB YACINE
Dihya , la kahina des Aurès , texte de Kateb Yacine : extrait de la guerre de deux milles ans
Tiré de loeuvre en fragments
jeudi 6 avril 2006, par Faiza
"Les barbares sont les agresseurs. Il ny a pas de Kahina, pas de berbères ici. Cest nous dans ce pays qui combattons la barbarie. Adieu, marchands desclaves ! Je vous laisse lhistoire Au cur de mes enfants Je vous laisse Amazigh Au cur de lAlgérie !"
Entrent deux paysans.
PREMIER PAYSAN : Le feu, toujours le feu !
SECOND PAYSAN : Sang et poussière Feu et flammes Sur la terre libre dAmazigh !
PREMIER PAYSAN : Où irons-nous Si toute la terre brûle ?
Entre Dihya. Elle sadresse aux paysans.
DIHYA : Les récoltes sont perdues Mais nous pouvons tout perdre II nous reste la terre. A chacun de ses pas Sur le sol des ancêtres Lennemi ne trouvera Que le feu sous la moire.
PREMIER PAYSAN (à part) : La guerre nest pas notre métier.
SECOND PAYSAN (même jeu) : Nous ne sommes pas des soldats. Nous avons pris les armes Pour défendre la terre, Non pour détruire notre pays.
PREMIER PAYSAN : Cest le blé, cest le pain qui brûle !
SECOND PAYSAN : Le pain de nos enfants !
DIHYA : Le pain, le pain amer, Le pain amer de lesclavage ! Ils voudraient, les envahisseurs Vous le faire manger à genoux. Et demain si vous acceptez Ils vous le feront manger à plat ventre !
PREMIER PAYSAN : Si les Arabes avaient raison ?...
SECOND PAYSAN : Ne sont-ils pas les hommes de Dieu ?
PREMIER PAYSAN : Les Juifs et les Chrétiens Ne croient-ils pas aussi En un seul Dieu unique ?
DIHYA : Toutes ces religions qui nen sont quune Servent des rois étrangers. Ils veulent nous prendre notre pays. Les meilleures terres ne leur suffisent pas. Ils veulent aussi lâme et lesprit de notre peuple. Pour mieux nous asservir, ils parlent dun seul Dieu. Mais chacun deux le revendique Exclusivement pour lui et pour les siens. Ce Dieu quon nous impose De si loin par les armes Nest que le voile de la conquête. Le seul Dieu que nous connaissons, On peut le voir et le toucher : Je lembrasse devant vous, Cest la terre vivante, La terre qui nous fait vivre, La terre libre dAmazigh !
Elle embrasse la terre, imitée par les paysans. Entrent deux cavaliers.
CHOEUR DES CAVALIERS : II ny a de dieu quAllah Et Mohamed est son prophète !
DIHYA : O peuple qui te dis libre, Pourquoi opprimes-tu Un autre peuple libre ?
PREMIER CAVALIER : Tu lentends ? Cest cette femme Qui soulève les tribus contre nous.
SECOND CAVALIER : Dans ce pays les femmes sont belles.
PREMIER CAVALIER : Comme les vierges du paradis...
SECOND CAVALIER : Chez nous en Orient, Une jolie berbère se vend Plus de mille pièces dor.
PREMIER CAVALIER : Sidi Okba ramène 80 000 esclaves.
SECOND CAVALIER : A nous les vierges du paradis !
PREMIER CAVALIER : Ecoute ô Kahina !
DIHYA (à distance) : Pourquoi donc ne nous appellent-ils Jamais par mon nom ? Mon nom est Dihya.
SECOND CAVALIER : Ecoute ô Kahina !
PREMIER CAVALIER : Pense à ton pays.
SECOND CAVALIER : Pense à tes enfants.
PREMIER CAVALIER : Rends-toi, il nest que temps.
SECOND CAVALIER : Ecoute, ô Kahina !... ...
CHOEUR DES CAVALIERS (invisibles) : Il ny a de dieu quAllah Et Mohamed est son prophète !
DIHYA (aux paysans) : Les Arabes mappellent Kahina, la sorcière. Ils savent que je vous parle, et que vous mécoutez ... Ils sétonnent de vous voir diriges par une femme. Cest quils sont des marchands desclaves. Ils voilent leurs femmes pour mieux les vendre. Pour eux, la plus belle fille nest quune marchandise. Il ne faut surtout pas quon la vole de trop près. Ils lenveloppent, la dissimulent comme un trésor volé. II ne faut surtout pas quelle parle, quon lécoute. Une femme libre les scandalise, pour eux je suis le diable. Ils ne peuvent pas comprendre, aveugles par leur religion.
PREMIER CAVALIER : Pour la dernière fois, Ecoute, ô Kahina, reine des berbères...
DIHYA (aux paysans) : Ils mappellent Kahina, ils nous appellent berbères, Comme les Romains appelaient barbares nos ancêtres. Barbares, berbères, cest le même mot, toujours le même Comme tous les envahisseurs, ils appellent barbares Les peuples quils oppriment, tout en prétendant les civiliser Ils nous appellent barbares, pendant quils pillent notre pays.
Aux cavaliers :
Les barbares sont les agresseurs. Il ny a pas de Kahina, pas de berbères ici. Cest nous dans ce pays qui combattons la barbarie. Adieu, marchands desclaves ! Je vous laisse lhistoire Au cur de mes enfants Je vous laisse Amazigh Au cur de lAlgérie !
Charge de cavalerie. Elle est tuée au combat.
CHOEUR DE PAYSANS : O Dihya, tu tes sacrifice ! Le cur qui pleure, Je voudrais le bruler. La cause des ancêtres Est toujours plus puissante. La nuit tombe sur les traitres.
lien complet de la page est ; http://tamedourt.nomades.info/spip.php?article46
thanmirth