Un supposé journaliste, qui couvre l'activité des djihadistes en Syrie, serait en réalité membre de Hayat Tahrir al-Sham, le groupe à l’origine de la chute de Bachar al-Assad à Damas. Il avait échangé avec Abdoullakh Anzorov, l’assassin de Samuel Paty.
Bachar al-Assad a été renversé en Syrie. Le président syrien a été poussé vers la sortie par le groupe islamiste radical Hayat Tahrir al-Sham (HTS). Si les rebelles se félicitent d’avoir libéré le pays de « cinquante ans d'oppression », Hayat Tahrir al-Sham, anciennement affilié à al-Qaïda, souhaite asseoir sa domination en profitant du déclin de Daesh. Le groupe a depuis rompu ses liens, assurant avoir une vision plus moderne. Pourtant, comme le rapportait Le Parisien en mars 2021, l’un de ses membres était en contact avec le terroriste islamiste d’origine tchétchène Abdoullakh Anzorov, qui a décapité le professeur Samuel Paty le 16 octobre 2020.
Un « rôle dans le djihad médiatique »
Un certain Faruq Shami, qui se fait passer pour un journaliste en publiant divers reportages et articles sur des groupes djihadistes en Syrie, est en réalité membre de HTS. Il échangeait avec Abdoullakh Anzorov avant le drame commis à Conflans-Sainte-Honorine. Cet homme avait d’ailleurs reçu un message audio du terroriste qui revendiquait son acte et partagé une photo de la tête tranchée de Samuel Paty : « J'ai décapité le prof, là je vais faire le djihad en France. » Faruq Shami lui avait répondu : « Allah Akbar ! Que la paix, la miséricorde et la bénédiction d'Allah soient sur toi. »D’après un procès-verbal des policiers de la sous-direction antiterroriste (Sdat) consulté par Le Parisien, Faruq Shami tiendrait un « rôle dans le djihad médiatique et dans la propagande de Hayat Tahrir al-Sham ». Pour cela, il échangeait avec de jeunes radicalisés à travers des comptes Instagram anonymes. Il n’hésitait pas à leur donner des conseils sur la religion et le djihad. Ses activités en ligne avaient été repérées par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI) avant le 16 octobre 2020. Les enquêteurs ont d’ailleurs découvert que ce membre de HTS avait publié une vidéo, un mois avant l’assassinat de Samuel Paty, appelant le président de la Tchétchénie, Ramzan Kadyrov, « à envoyer des frères en France », dans le cadre de la republication par Charlie Hebdo de caricatures de Mahomet.
L'assassin de Samuel Paty était en contact avec le groupe islamiste qui a renversé Bachar al-Assad en Syrie
Un supposé journaliste, qui couvre l'activité des djihadistes en Syrie, serait en réalité membre de Hayat Tahrir al-Sham, le groupe à l’origine de la chute de Bachar al-Assad à Damas. Il avait échangé avec Abdoullakh Anzorov, l’assassin de Samuel Paty.
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