Bonjour
Voici un fragment de Luc Ferry tiré de son dialogue avec Marcel Gauchet sur le religieux après la religion :
"""
les êtres humains n'ont jamais fabriqué les valeurs, pas plus aujourd'hui qu'avant. L'autonomie n'a rien à voir avec la fabrication des valeurs. En d'autres termes, qui pourront surprendre certains, les valeurs sont aujourd'hui tout aussi extérieures et supérieures à l'humanité que dans une perspective traditionnelle. Je n'invente pas la vérité, je la découvre : ce n'est pas moi qui ai décidé que 2+ 2 faisaient 4 et, par rapport à cette assertion, ma marge de liberté individuelle est égale à zéro! Mais je n'invente pas davantage les valeurs morales, les droits de l'homme par exemple, je les découvre comme quelque chose qui s'impose à moi, avec sa cohérence, sa rigueur et, si je puis dire, sa "dureté" propres. D'où, en effet, cette structure du sacré qui leur semble inhérente, cette incarnation d'un invisible dans le visible que je reçois comme quelque chose qui a le caractère du divin; je ne les ai pas produites ces valeurs et à la vérité j'ai même dans certains cas le plus grand mal à les contester.
Il faut donc être prudent dans l'usage des catégories d'hétéronomie et d'autonomie : on peut être dans un monde de l'autonomie sans devoir ni pouvoir créer des valeurs. L'autonomie se situe tout au plus dans le choix ou la reconnaissance de certaines valeurs plutôt que d'autres. Les valeurs continuent donc de s'imposer à nous selon un modèle qui, s'il n'est pas perçu comme illusoire, doit nous amener à réfléchir sur la dimension spirituelle et pas simplement morale de cet absolu terrestre dont nous parlions tout à l'heure.
"""
Voici un fragment de Luc Ferry tiré de son dialogue avec Marcel Gauchet sur le religieux après la religion :
"""
les êtres humains n'ont jamais fabriqué les valeurs, pas plus aujourd'hui qu'avant. L'autonomie n'a rien à voir avec la fabrication des valeurs. En d'autres termes, qui pourront surprendre certains, les valeurs sont aujourd'hui tout aussi extérieures et supérieures à l'humanité que dans une perspective traditionnelle. Je n'invente pas la vérité, je la découvre : ce n'est pas moi qui ai décidé que 2+ 2 faisaient 4 et, par rapport à cette assertion, ma marge de liberté individuelle est égale à zéro! Mais je n'invente pas davantage les valeurs morales, les droits de l'homme par exemple, je les découvre comme quelque chose qui s'impose à moi, avec sa cohérence, sa rigueur et, si je puis dire, sa "dureté" propres. D'où, en effet, cette structure du sacré qui leur semble inhérente, cette incarnation d'un invisible dans le visible que je reçois comme quelque chose qui a le caractère du divin; je ne les ai pas produites ces valeurs et à la vérité j'ai même dans certains cas le plus grand mal à les contester.
Il faut donc être prudent dans l'usage des catégories d'hétéronomie et d'autonomie : on peut être dans un monde de l'autonomie sans devoir ni pouvoir créer des valeurs. L'autonomie se situe tout au plus dans le choix ou la reconnaissance de certaines valeurs plutôt que d'autres. Les valeurs continuent donc de s'imposer à nous selon un modèle qui, s'il n'est pas perçu comme illusoire, doit nous amener à réfléchir sur la dimension spirituelle et pas simplement morale de cet absolu terrestre dont nous parlions tout à l'heure.
"""