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L'imam controversé Abdelfattah Rahhaoui a notamment répondu ce jeudi, à Toulouse, de l'ouverture d'un collège confessionnel clandestin.La salle d'audience n'était pas bondée, mais l'ambiance ubuesque. Directeur de l'école privée musulmane hors contrat Al-Badr, Abdelfattah Rahhaoui devait répondre ce jeudi, devant le tribunal correctionnel de Toulouse, de trois accusations: violences volontaires sur mineurs, ouverture d'un collège clandestin et poursuite d'une activité scolaire malgré une mise en demeure de l'Éducation nationale. Opposition aux contrôles académiques menés à l'école Al-Badr, refus de serrer la main à l'inspectrice, enseignements «très déficitaires» en dehors de l'arabe et de l'étude du Coran, existence d'un collège non déclaré, intimidations et violences sur deux anciens élèves - dont l'un raconte l'invitation à se cacher lors des inspections… la liste des griefs est longue contre cette personnalité controversée, imam et conférencier au discours rigoriste. Mais le directeur, qui conteste ou nie, a réponse à tout. Un véritable dialogue de sourds. «Il fait semblant de ne pas comprendre», lâche la procureur.«Musulman, c'est mon défaut»«Musulman, c'est mon défaut», fait valoir de son côté Abdelfattah Rahhaoui, qui défend l'excellence de l'enseignement confessionnel hors contrat, critiquant au passage l'école publique, impuissante face à Daech. L'enseignement du «vrai Coran» est un rempart contre la radicalisation, précise l'imam, qui rappelle avoir vu la sœur de Mohamed Merah dans la mosquée toulousaine où il a prêché.Franco-Marocain de 43 ans, Abdelfattah Rahhaoui est le fondateur, en 2013, de l'école primaire confessionnelle Al-Badr, dans le quartier populaire de Bellefontaine. Il est accusé de ne pas avoir fermé cette école confessionnelle, en dépit de la mise en demeure de l'Éducation nationale, avec laquelle il entretient depuis plusieurs mois des rapports tendus.