Trois générations de barbus prospèrent dans les maquis algériens

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Dans les maquis djihadistes qui subsistent en Algérie, on compte maintenant trois générations d’islamistes : le grand-père, le père et le fiston.

Abdelaziz Bouteflika n’est pas l’Attila qu’on croit. Ceux de ses détracteurs qui l’accusent d’avoir instauré la présidence à vie en modifiant la constitution, après avoir fait table rase de toute opposition capable de créer l’alternance, ne sont que des agents au service de l’étranger.

Faux, le « père de la Nation » algérienne a su générer une relève au pays. Certes, pas celle chargée de renouveler une classe dirigeante qui ne connaît pas la retraite ; celle-là a été successivement étouffée dans l’œuf après chacune de ses élections.

C’en est une autre que ses dix ans de règne ont fait émerger, une génération de nouveaux « moudjahidines » ou djihadistes, couvée in vivo sur le mode survivor propre à la dure vie dans les maquis islamistes. Pionniers d’une nouvelle alternative à l’immigration clandestine, ils sont les « harragas » de l’intérieur.

Il y a d’abord la génération des « résiduels », de ce qualificatif attribué par le régime aux membres des groupes armés qui échappent encore aux efforts conjugués d’années d’éradication et de dix ans de Réconciliation nationale [1]. Ceux là ont « immigré » vers Allah.

Les images rapportées d’outre-maquis par les irréductibles du groupe Al-Qaïda dans les pays du Maghreb islamique (AQMI) dans deux vidéos récemment mises en ligne sur les forums prônant une idéologie islamiste radicale, en sont le témoignage saisissant.
Nés dans les maquis

Dans la famille des « résiduels » donc, il y a d’abord Oussama (sic !), le petit dernier avec ses cinq printemps, autant d’années dans le maquis, aussi vieux que le référendum voté en 2004 sous Boutef II instaurant la « Charte pour la paix et la réconciliation ». A ses côtés, Abou Dajana Sofiane, treize ans, flanqué d’un fusil d’assaut, exhorte les frères, comme son papa lui a appris avant de tomber en « martyr », à « choisir le djihad pour l’amour d’Allah ».

Eux, ce sont les « lionceaux du djihad, les enfants des moudjahidines nés dans les maquis où ils ont grandi », précise le commentaire de la vidéo. De ceux qui comme Mouaaz Abd Essalam, conçu en même temps que la loi sur la « Concorde civile », en 1999, n’ont « jamais connu la vie civile »…

Ces nouveaux « chouhadas », martyrs en herbe élevés pour mourir en tuant, avec pour seul modèle leurs pères, anciens repentis retournés au maquis ou ne l’ayant jamais quitté malgré les offres présidentielles de repentance, ne sont pas les seuls à attendre leur heure pour rejoindre le paradis. Papi aussi. Comme « Amy » Abdallah, plus de 60 printemps à son actif, dont 15 « dévoués au djihad », qui l’espère chaque jour que pousse sa barbe rousse. Après tout, son contemporain Abou Othman Ibrahim, le kamikaze qui avait foncé en décembre 2007 avec son camion bourré d’explosifs sur le siège des Nations Unies à Alger, n’avait que 64 ans…
Dans l’ensemble, les oubliés de la manne pétrolière préfèrent manifester dans la rue que monter au maquis

Autres contestataires qui n’ont pas pour autant rejoint les maquis djihadistes : la génération des « émeutiers », du nom attribué par les autorités à ceux qui sur tout le territoire national, d’Oran à Berriane, d’Annaba à Mostaganem, en passant par les environs d’Alger, se sont mis à brûler des pneus, des troncs d’arbres, des bâtiments municipaux, pour un boulot, un match de foot perdu, de l’eau courante qui n’arrive plus, des logements qui ne viennent toujours pas, et s’affrontent aujourd’hui aux forces publiques.
 
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