Tuniwie : Kaïs Saïed cherche à éradiquer l’opposition tunisienne

« Si vous cherchez des opposants, il faudra vous adresser aux services pénitentiaires », indiquait récemment un membre du comité de soutien aux prisonniers politiques à un correspondant italien qui souhaitait interviewer des responsables politiques. Ce n’était pas une plaisanterie : depuis les premières arrestations du 11 février 2023, la prison de la Mornaguia, à Tunis, n’abrite pas moins de 27 détenus politiques.

Une situation qui a porté un coup à la scène politique tunisienne et installé un climat de défiance à l’égard d’un pouvoir qui, à force de décrets et de division entre « patriotes » et « non patriotes », a verrouillé le paysage politique. Les médias ont également subi un tour de vis et ne peuvent se saisir de ces affaires sensibles, toujours en instruction, qui concernent des acteurs politiques. Ils risquent, s’ils le font, d’être poursuivis pour infraction au code pénal, selon le décret 54 qui, depuis septembre 2022, restreint la liberté d’expression sous couvert de lutter contre la cybercriminalité et la propagation de fausses nouvelles, qu’il punit d’une peine allant jusqu’à dix ans de prison, assortie d’une amende.

Malgré cette épée de Damoclès, les médias sont régulièrement interpellés par le collectif des familles des prisonniers qui se mobilise, donne de la voix, mais sans grand résultat. Des dossiers vides selon les avocats, des instructions lentes et des conditions carcérales difficiles ont suscité un mouvement de protestation et une grève de la faim de certaines personnalités emprisonnées, qui a été suivie par des militants des droits de l’homme en signe de soutien. Mais cela est demeuré sans effet, comme toutes les autres formes de protestation.

Lourdes peines​

La plupart de ces affaires ont en commun de concerner des atteintes à la sécurité de l’État ou des tentatives de complot pour renverser le régime. Les dossiers ont été, pour la plupart, montés à partir d’écoutes téléphoniques, de filatures puis d’analyse des téléphones des prévenus lors de leur garde à vue. Mais à ce jour, faute de communication officielle, rien ne permet de discerner le vrai du faux de ce que la rumeur rapporte sur ces affaires. Certains prévenus encourent des sanctions très lourdes, voire une peine capitale.

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Il est pas mauvais. A part quelque declarations que j'ai pas trop aimer, il fait le taff
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