Comme vous le savez, je viens de passer l'3id al ad7a en Inde.
J'ai accepté sans grand enthousiasme une seconde invitation à Jaipur. En fait je n'y serais pas allé si un ami que j'ai rencontré à Delhi et qui, à 19 ans étudie à Delhi avec son cousin, n'avait pas insisté au téléphone.
Finalement, je ne l'ai pas regretté! L'ambiance familiale dans cette grande maison d'Amber (il s'agit d'une famille élargie), ces trois jours passés assis sur un lit de cordage à jouer avec les enfants de la famille et à leur apprendre quelques mots d'anglais et de français (tandis qu'eux m' "apprenaient" un peu de hindi) étaient vraiment reposants.
Mais le "climax" de mon séjour m'a vraiment beaucoup touché: le jeune-homme est fou amoureux d'une jeune-fille qui habite dans le voisinage et son oncle a rencontré récemment la famille de sa dulcinée afin de leur dire de refuser toute autre demande en mariage. Elle est maintenant promise au garçon (le mariage devrait avoir lieu dans les 3 années à venir).
On m'a convié à rencontrer la jeune-fille et son père le jour de la fête (Aïd) et Imran (c'est le nom du jeune-homme) était autorisé à nous accompagner!
Imran et son oncle sont venus me chercher en me disant avec beaucoup de mystère: "Do you know to whom we are going to pay a visit?" (il s'agissait bien-sûr des futurs "in-laws").
Le garcon fixait le sol, n'osait pas me regarder dans les yeux, et encore moins regarder son oncle ou son futur beau-père! On mangeait par terre et il fixait le plat du regard sans jamais avoir le courage de lever les yeux! J'ai ensuite pu présenter mes voeux à la promise -qui est charmante au passage- et là encore: même timidité et même innocence: elle était assise sur son lit de corde, entourée de toutes les filles de sa famille, qui tentaient toutes d'étouffer leurs rires, de cacher leur sourire, etc. Et évidemment, elles portaient toutes leur plus beau salwar-qamiss pour l'occasion. L'oncle d'Imran m'a mis 100 roupies dans les mains et m'a invité à les lui offrir, comme c'est, visiblement la tradition, dans les familles indiennes. Cela a duré 2 ou 3 minutes, puis j'ai rejoint Imran et les hommes de la famille pour le dîner.
Après avoir mangé (de la viande de chèvre, bien lourde
mais qui passait beaucoup mieux dans un tel contexte), on est reparti, Imran, son oncle et moi. Le pauvre Imran ne disait rien, je me moquais de lui, son oncle lui faisait des clins d'oeil... et tout le monde est parti dormir.
Bref, c'était une scène tellement rafraîchissante (je l'ai déjà racontée à un ami indien qui n'y voyait rien de bien spécial ni de digne d'être mentionné et peut-être n'y verrez-vous rien d'extraordinaire non plus), cela m'a vraiment touché et -moralement- fait beaucoup de bien.
Je ne sais absolument pas pourquoi Imran tenait à me présenter à la famille de ses proches, mais j'ai interprété cela comme un grand honneur.
Vous allez me trouver bien mievre, mais après les évènements tragiques de Mumbai, les questionnements que cela n'a pas manqué de soulever en moi... cette simple scène m'a fait un bien énorme et je n'oublierai jamais cet "amour rajastani".
À vrai dire, à l'heure des clips d' MTV et du tout consommable, j'avais presque l'impression d'avoir l'âme sale et surchargée, en comparaison avec ces deux jeunes gens qui s'aiment alors qu'ils ont à peine pu s'effleurer du regard (ils se sont rencontrés il y a 1 an et demi dans le bus du lycée et depuis communiquent par téléphone; n'ayant pas l'occasion de se "rencontrer" physiquement, ils se donnent rendez-vous sur leurs terrasses respectives et ne peuvent se contempler qu'à une distance honorable ; ) ).
Et je vous souhaite à tous d'être témoins de tels moments d'innocence et de pudeur.
J'ai accepté sans grand enthousiasme une seconde invitation à Jaipur. En fait je n'y serais pas allé si un ami que j'ai rencontré à Delhi et qui, à 19 ans étudie à Delhi avec son cousin, n'avait pas insisté au téléphone.
Finalement, je ne l'ai pas regretté! L'ambiance familiale dans cette grande maison d'Amber (il s'agit d'une famille élargie), ces trois jours passés assis sur un lit de cordage à jouer avec les enfants de la famille et à leur apprendre quelques mots d'anglais et de français (tandis qu'eux m' "apprenaient" un peu de hindi) étaient vraiment reposants.
Mais le "climax" de mon séjour m'a vraiment beaucoup touché: le jeune-homme est fou amoureux d'une jeune-fille qui habite dans le voisinage et son oncle a rencontré récemment la famille de sa dulcinée afin de leur dire de refuser toute autre demande en mariage. Elle est maintenant promise au garçon (le mariage devrait avoir lieu dans les 3 années à venir).
On m'a convié à rencontrer la jeune-fille et son père le jour de la fête (Aïd) et Imran (c'est le nom du jeune-homme) était autorisé à nous accompagner!
Imran et son oncle sont venus me chercher en me disant avec beaucoup de mystère: "Do you know to whom we are going to pay a visit?" (il s'agissait bien-sûr des futurs "in-laws").
Le garcon fixait le sol, n'osait pas me regarder dans les yeux, et encore moins regarder son oncle ou son futur beau-père! On mangeait par terre et il fixait le plat du regard sans jamais avoir le courage de lever les yeux! J'ai ensuite pu présenter mes voeux à la promise -qui est charmante au passage- et là encore: même timidité et même innocence: elle était assise sur son lit de corde, entourée de toutes les filles de sa famille, qui tentaient toutes d'étouffer leurs rires, de cacher leur sourire, etc. Et évidemment, elles portaient toutes leur plus beau salwar-qamiss pour l'occasion. L'oncle d'Imran m'a mis 100 roupies dans les mains et m'a invité à les lui offrir, comme c'est, visiblement la tradition, dans les familles indiennes. Cela a duré 2 ou 3 minutes, puis j'ai rejoint Imran et les hommes de la famille pour le dîner.
Après avoir mangé (de la viande de chèvre, bien lourde
mais qui passait beaucoup mieux dans un tel contexte), on est reparti, Imran, son oncle et moi. Le pauvre Imran ne disait rien, je me moquais de lui, son oncle lui faisait des clins d'oeil... et tout le monde est parti dormir. Bref, c'était une scène tellement rafraîchissante (je l'ai déjà racontée à un ami indien qui n'y voyait rien de bien spécial ni de digne d'être mentionné et peut-être n'y verrez-vous rien d'extraordinaire non plus), cela m'a vraiment touché et -moralement- fait beaucoup de bien.
Je ne sais absolument pas pourquoi Imran tenait à me présenter à la famille de ses proches, mais j'ai interprété cela comme un grand honneur.
Vous allez me trouver bien mievre, mais après les évènements tragiques de Mumbai, les questionnements que cela n'a pas manqué de soulever en moi... cette simple scène m'a fait un bien énorme et je n'oublierai jamais cet "amour rajastani".
À vrai dire, à l'heure des clips d' MTV et du tout consommable, j'avais presque l'impression d'avoir l'âme sale et surchargée, en comparaison avec ces deux jeunes gens qui s'aiment alors qu'ils ont à peine pu s'effleurer du regard (ils se sont rencontrés il y a 1 an et demi dans le bus du lycée et depuis communiquent par téléphone; n'ayant pas l'occasion de se "rencontrer" physiquement, ils se donnent rendez-vous sur leurs terrasses respectives et ne peuvent se contempler qu'à une distance honorable ; ) ).
Et je vous souhaite à tous d'être témoins de tels moments d'innocence et de pudeur.
