LONDRES (AFP) Des transactions anormales réalisées par un courtier en pétrole londonien auraient fait grimper le baril de plus de deux dollars d'un coup en début de semaine, une affaire qui souligne la vulnérabilité du marché et pourrait renforcer la pression en faveur d'une plus grande régulation.
ICE Futures Europe, le marché du pétrole de Londres, a affirmé vendredi mener une enquête sur une transaction "non autorisée" passée dans la nuit de lundi à mardi, à la suite de laquelle les cours du baril de brut avaient grimpé jusqu'à 73,50 dollars, un plus haut depuis huit mois.
David Peniket, son président, a rappelé que les mouvements de prix inhabituels faisaient "automatiquement" l'objet d'une telle procédure.
PVM Oil, une maison de courtage londonienne, a reconnu jeudi soir dans un communiqué avoir été "la victime d'échanges non autorisés le mardi 30 juin".
"A la suite d'une série de transactions non autorisées, des volumes substantiels de contrats à terme ont été détenus par PVM", a précisé Robin Bieber, son directeur général.
Ces positions ont été ensuite clôturées, mais ont entraîné une perte "totalisant un peu moins de 10 millions de dollars", a-t-il souligné.
La maison de courtage a précisé qu'elle enquêtait elle aussi sur ces transactions.
Le volume d'échanges enregistré à ces heures normalement creuses a été de 16 millions de barils, soit deux fois la production quotidienne de l'Arabie saoudite, selon le Financial qui révèle l'affaire.
Ce volume comprend à la fois les ordres passés par le courtier, qui a été identifié, et ceux qu'ils ont pu déclencher automatiquement par effet de contagion.
Contactée par l'AFP, l'autorité des services financiers britanniques (FSA) s'est refusée à confirmer ou infirmer l'existence d'une enquête.
Pour les experts, cet incident illustre la vulnérabilité du marché pétrolier aux manipulations de cours.
"Cette transaction illégale de pétrole montre bien combien il est facile d'influencer le marché quand les volumes d'échanges sont faibles", souligne Manor Ladwa, analyste chez ETX Capital.
"Les cours du Brent se sont envolés à plus de 73 dollars quand un courtier a acheté l'équivalent de 9 millions de barils. La chute des prix qui a suivi a été due à la fermeture des positions par PVM", explique-t-il.
"Les actions de ce courtier +voyou+ montre combien le marché est vulnérable aux manipulations, sans rapport avec l'offre et la demande", renchérit John Hall, le fondateur d'un cabinet spécialisé.
Cette affaire "ne veut pas dire que le marché est mal régulé ou que les régulateurs n'ont pas fait leur travail", puisque cet "acte non autorisé de trading a été corrigé de manière très rapide", nuance toutefois Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
Interrogé sur une éventuelle similitude entre cet incident et l'affaire Jérome Kerviel -des transactions réalisées par un courtier de la Société générale, à l'insu de l'entreprise semble-t-il- M. Jakob a observé qu'il s'agissait "d'une affaire sur un jour, ou même quelques heures", alors que M. Kerviel avait accumulé des positions sur plusieurs mois.
Les intentions du courtier de PVM restaient mystérieuses vendredi.
"Ce n'est pas le meilleur timing pour une affaire de ce genre", a cependant concédé M. Jakob, sachant que les autorités américaines souhaitent actuellement renforcer la régulation du marché des matières premières.
ICE Futures Europe, le marché du pétrole de Londres, a affirmé vendredi mener une enquête sur une transaction "non autorisée" passée dans la nuit de lundi à mardi, à la suite de laquelle les cours du baril de brut avaient grimpé jusqu'à 73,50 dollars, un plus haut depuis huit mois.
David Peniket, son président, a rappelé que les mouvements de prix inhabituels faisaient "automatiquement" l'objet d'une telle procédure.
PVM Oil, une maison de courtage londonienne, a reconnu jeudi soir dans un communiqué avoir été "la victime d'échanges non autorisés le mardi 30 juin".
"A la suite d'une série de transactions non autorisées, des volumes substantiels de contrats à terme ont été détenus par PVM", a précisé Robin Bieber, son directeur général.
Ces positions ont été ensuite clôturées, mais ont entraîné une perte "totalisant un peu moins de 10 millions de dollars", a-t-il souligné.
La maison de courtage a précisé qu'elle enquêtait elle aussi sur ces transactions.
Le volume d'échanges enregistré à ces heures normalement creuses a été de 16 millions de barils, soit deux fois la production quotidienne de l'Arabie saoudite, selon le Financial qui révèle l'affaire.
Ce volume comprend à la fois les ordres passés par le courtier, qui a été identifié, et ceux qu'ils ont pu déclencher automatiquement par effet de contagion.
Contactée par l'AFP, l'autorité des services financiers britanniques (FSA) s'est refusée à confirmer ou infirmer l'existence d'une enquête.
Pour les experts, cet incident illustre la vulnérabilité du marché pétrolier aux manipulations de cours.
"Cette transaction illégale de pétrole montre bien combien il est facile d'influencer le marché quand les volumes d'échanges sont faibles", souligne Manor Ladwa, analyste chez ETX Capital.
"Les cours du Brent se sont envolés à plus de 73 dollars quand un courtier a acheté l'équivalent de 9 millions de barils. La chute des prix qui a suivi a été due à la fermeture des positions par PVM", explique-t-il.
"Les actions de ce courtier +voyou+ montre combien le marché est vulnérable aux manipulations, sans rapport avec l'offre et la demande", renchérit John Hall, le fondateur d'un cabinet spécialisé.
Cette affaire "ne veut pas dire que le marché est mal régulé ou que les régulateurs n'ont pas fait leur travail", puisque cet "acte non autorisé de trading a été corrigé de manière très rapide", nuance toutefois Olivier Jakob, analyste du cabinet Petromatrix.
Interrogé sur une éventuelle similitude entre cet incident et l'affaire Jérome Kerviel -des transactions réalisées par un courtier de la Société générale, à l'insu de l'entreprise semble-t-il- M. Jakob a observé qu'il s'agissait "d'une affaire sur un jour, ou même quelques heures", alors que M. Kerviel avait accumulé des positions sur plusieurs mois.
Les intentions du courtier de PVM restaient mystérieuses vendredi.
"Ce n'est pas le meilleur timing pour une affaire de ce genre", a cependant concédé M. Jakob, sachant que les autorités américaines souhaitent actuellement renforcer la régulation du marché des matières premières.