Amine
En mode pause
Cest une petite lueur despoir dans un vide thérapeutique sidéral. Alors que se déroule aujourdhui la Journée de la trisomie21*, une étude américaine laisse espérer quun traitement puisse un jour améliorer les capacités dapprentissage de ces enfants qui ont un chromosome 21 supplémentaire. Léquipe du professeur Mobley de luniversité de San Diego (Californie) a travaillé sur des souris génétiquement modifiées. Et on observe que, par rapport à une souris « classique », lanimal trisomique bute sur des difficultés : lorsquon le place dans une cage inconnue, il na pas lidée, par exemple, de se construire un nid. Les chercheurs ont donné à ces souris particulières une molécule (dihydroxyphénylsérine) qui stimule la production de norépinéphrine, un neurotransmetteur permettant aux cellules nerveuses de communiquer. Après quelques heures, elles se sont comportées normalement
On sait maintenant que la trisomie se caractérise par une dégénérescence des neurones dans un petit noyau du cerveau, le locus coeruleus qui envoie des signaux vers lhippocampe, zone clé pour apprendre et mémoriser. Les travaux de Mobley montrent quon peut, chez ces souris, corriger les symptômes de la trisomie en restaurant chimiquement la connexion entre ce noyau et lhippocampe.
« On pourrait les aider à mémoriser »
« Si on intervient suffisamment tôt, on pourrait aider les enfants trisomiques à mémoriser et à utiliser les informations. Théoriquement, cela pourrait conduire à une amélioration de leurs fonctions mentales », espère le docteur Ahmad Salehi, lun des auteurs de létude. Pour Jacqueline London, professeur à luniversité Denis-Diderot et présidente de lAssociation française pour la recherche sur la trisomie 21, ces recherches sont très prometteuses. Les siennes aussi dailleurs, quelle mène à Paris-VII. « On a longtemps pensé, à tort, que cétait un handicap de naissance, une fatalité à laquelle on ne comprendrait jamais rien, explique la chercheuse. Or on sait maintenant que les trisomiques ont des gènes normaux mais qui sont trop exprimés. Ce quil faut réussir à trouver, cest comment diminuer lexpression de ces gènes » La prochaine étape est maintenant denvisager des essais cliniques sur lhomme, pour que la médecine tente daméliorer le quotidien des personnes atteintes. Elles sont 70 000 en France. Environ un millier de bébés naissent chaque année porteurs de cette anomalie.
On sait maintenant que la trisomie se caractérise par une dégénérescence des neurones dans un petit noyau du cerveau, le locus coeruleus qui envoie des signaux vers lhippocampe, zone clé pour apprendre et mémoriser. Les travaux de Mobley montrent quon peut, chez ces souris, corriger les symptômes de la trisomie en restaurant chimiquement la connexion entre ce noyau et lhippocampe.
« On pourrait les aider à mémoriser »
« Si on intervient suffisamment tôt, on pourrait aider les enfants trisomiques à mémoriser et à utiliser les informations. Théoriquement, cela pourrait conduire à une amélioration de leurs fonctions mentales », espère le docteur Ahmad Salehi, lun des auteurs de létude. Pour Jacqueline London, professeur à luniversité Denis-Diderot et présidente de lAssociation française pour la recherche sur la trisomie 21, ces recherches sont très prometteuses. Les siennes aussi dailleurs, quelle mène à Paris-VII. « On a longtemps pensé, à tort, que cétait un handicap de naissance, une fatalité à laquelle on ne comprendrait jamais rien, explique la chercheuse. Or on sait maintenant que les trisomiques ont des gènes normaux mais qui sont trop exprimés. Ce quil faut réussir à trouver, cest comment diminuer lexpression de ces gènes » La prochaine étape est maintenant denvisager des essais cliniques sur lhomme, pour que la médecine tente daméliorer le quotidien des personnes atteintes. Elles sont 70 000 en France. Environ un millier de bébés naissent chaque année porteurs de cette anomalie.