Un Guernica palestinien ou le mythe israélien de la victimisation

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Un Guernica palestinien ou le mythe israélien de la victimisation

Par Mustafa Barghouthi,
Député au Parlement Palestinien
Secrétaire Général de l'Initiative nationale Palestinienne

La campagne israélienne de “mort par le ciel” a commencé aux alentours de onze heures samedi dernier matin et s’est largement aggravée depuis. Les massacres continuent encore à l’heure où j’écris ces mots.

Ce jour - le plus sanglant de l’histoire palestinienne depuis la guerre de 1967 - n’était pourtant que les prémices de la promesse israélienne "ceci n’est qu’un début" de leur récente campagne de terrorisme d’Etat.

Au minimum, 660 Palestiniens ont déjà été tués, mais le décompte des victimes augmente dramatiquement jours après jours puisque des corps mutilés sont dégagés des débris, les victimes des jours précédents succombent à leurs blessures et de nouvelles attaques font de nouveaux blessés à chaque minute.

Ce qui est en train de se passer à Gaza depuis plus d’une semaine n’est rien d’autre qu’un crime de guerre. Mais l’artillerie de relations publiques israélienne tourne à plein régime, recouvrant les mensonges, minutes après minute.

Une fois pour toutes, il s’agit d’exposer les mythes qu’Israël a créés :

1.Les Israéliens prétendent avoir mis fin à l’occupation de la bande de Gaza en 2005.

Même si Israël a effectivement évacué les colonies de la minuscule bande méditerranéenne, il n’a jamais mis fin à l’occupation. Il contrôle toujours les frontières de Gaza, son espace aérien et ses ressources aquifères et a mené des raids aériens et des campagnes d’assassinats ciblés depuis le "désengagement".

Plus encore, depuis 2006, Israël a imposé sa politique de siège sur la bande de Gaza. Depuis plus de deux années, les Gazaouis sont à la limite de la famine, et manquent des produits les plus basiques : fuel pour se chauffer ou cuisiner ou des médicaments de base. Le blocus de Gaza avait déjà causé une catastrophe humanitaire. Cette situation a été exacerbée par les dramatiques agressions israéliennes récentes.
 
2. Israël prétend que le Hamas a violé le cessez-le-feu, et s’en est retiré unilatéralement.

Le Hamas a respecté les obligations qui lui incombaient durant le cessez-le-feu, hormis en quelques occasions lorsque Israël a mené de violentes offensives en Cisjordanie. Ces deux derniers mois, le cessez-le-feu a effectivement été rompu après que les Israéliens aient tués une dizaine de Palestiniens, provoquant la réponse du Hamas. En d’autres termes, le Hamas n’a pas mené d'attaques injustifiées durant la période de trêve.

Par contre, Israël n’a honoré aucune de ses obligations liée à l’accord résultant du cessez-le-feu : mettre fin au siège de Gaza et permettre à l’aide humanitaire d'entrer dans Gaza. Au lieu des 450 camions qui auraient dû quotidiennement passer la frontière, seulement 80 ont été autorisés à le faire certain jours, tandis que la frontière demeurait hermétiquement fermée 70% du temps. Tout au long du supposé cessez-le-feu, les Gazouis ont été forcés de vivre comme des animaux. 262 d’entre eux sont morts à cause du manque d’accès aux soins de santé de base.

Aujourd’hui, après des centaines de morts, c’est Israël qui refuse de renouer le dialogue en vue du renouvellement un cessez-le-feu. Il devient de plus en plus clair qu’Israël ne souhaite pas "assurer la paix", comme il le prétend et qu'il cherche plutôt un changement de régime à Gaza, quel qu’en soit le prix.
 
3. Israël prétend poursuivre les négociations de paix avec les "Palestiniens pacifiques".

Avant les massacres en cours à Gaza et durant l’entièreté du processus de paix d’Annapolis, Israël a continué –et même intensifié- l’occupation de la Cisjordanie : En 2008, la construction des colonies a connu une croissance exponentielle (38). Par ailleurs, 4,950 Palestiniens ont été arrêtés – majoritairement en Cisjordanie, et le nombre de check-points est passé de 521 à 699.

Depuis le début des pourparlers de paix (et avant les attaques récentes à Gaza), Israël avait déjà tué 546 Palestiniens, dont 76 enfants. S’il ne fait aucun doute aujourd’hui que ces terribles chiffres vont augmenter, les précédentes transgressions israéliennes au processus de paix ne doivent pas être oubliées dans le lot des horreurs récentes.

Au deuxième matin de l’invasion de Gaza, les soldats israëliens ont tiré et tué un jeune manifestant pacifique dans le village de Ni’lin en Cisjordanie, faisant d’autres blessés dans les heures qui ont suivi. Il est certain qu’ils vont continuer à user de cette force mortelle lors les manifestations non-violentes, et nous nous attendons à compter des morts aussi en Cisjordanie.

Si les autorités israéliennes poursuisent réellement la paix avec de "bons’ Palestiniens" ; alors, de qui parlent-elles?
 
4. La réaction d’Israël est de l’autodéfense.

Il est difficile d’invoquer l’autodéfense dans une confrontation que l’on a soi-même suscitée. C’est pourtant le cas. L’autodéfense est un comportement réactif. Or les frappes israéliennes de ces dernières semaines ont été clairement préméditées. La presse israélienne a largement rapporté la campagne de relations publiques mise en place par le gouvernement, à l’intention de son opinion publique et de la Communauté internationale pour les préparer à cette attaque. Mais il a également été rapporté qu’Israël a aussi largement tenté de convaincre les Palestiniens qu’une telle attaque n’aurait pas lieu, en ouvrant brièvement les points de passage vers Gaza, notamment. Ceci, pour s’assurer que les dégâts soient maximaux et que les habitants de Gaza ne soient pas préparés au massacre.

Il est par ailleurs injuste de prétendre à l’autodéfense dans un conflit qui implique une asymétrie de pouvoir flagrante. Israël est la plus grande force militaire de la région et la 5ème puissance armée mondiale. 4e exportateur d’armes, cet Etat possède un complexe militaire à même de rivaliser avec celui des Etats-Unis. En d’autres termes, Israël a toujours eu le monopole de l’usage de la force, et en a conscience. Comme son allié surpuissant, Israël fait usage de la guerre pour vanter les mérites de ses instruments de mort.
 
5. Israël prétend n’attaquer que des cibles militaires.

Même lorsque les images des morts et des corps décharnés de femmes et d’enfants passent inlassablement à la télévision, Israël prétend encore outrageusement que ses armes n'atteigent que des infrastructures militaires. Nous ne sommes pas dupes de ces mensonges. De nombreux sites civils ont été bombardés : des universités, des marchés, des hôpitaux et des mosquées…

Des tonnes d’explosifs ont arrosé Gaza, une bande de terre la plus densément peuplée de la planète. Les estimations actuelles font état de 2.500 blessés. Israël prétend qu’ils ne sont que des "dommages collatéraux" ou que ces morts sont accidentelles. Le caractère ridicule et inhumain de tels propos devrait rendre la communauté internationale malade.
 
6. Israël prétend attaquer le Hamas et pas les Palestiniens.

Les missiles ne font pas de différence entre les individus en fonction de leurs affiliations politiques : ils tuent simplement tous sur leur passage. Israël sait cela et les Palestiniens le savent aussi. Ce qu’Israël sait aussi - sans toutefois le dire publiquement - c’est à quel point ses récentes attaques vont renforcer le Hamas, dont le message de résistance et de revanche trouve un écho au sein d'une population en colère et endeuillée.

Les cibles des premières attaques : des policiers et pas les militants du Hamas nous montrent les intentions israéliennes. L'armée tente de plonger la bande de Gaza dans l'anarchie en détruisant les piliers de la loi et de l’ordre.
 
7. Israël prétend que les Palestiniens sont la source de la violence.

Soyons clairs et sans équivoque. L’occupation de la Palestine depuis 1967 est, et reste la source de violence entre Israéliens et Palestiniens. La violence ne peut prendre fin qu’avec la fin de l’occupation et la garantie du respect des droits de l’Homme et des droits nationaux palestiniens. Le Hamas ne contrôle pas la Cisjordanie et pourtant nous sommes occupés, nos droits sont violés et nos enfants tués.

Une fois ces mythes mis à jour, pondérons les raisons réelles et sous-jacentes à ces attaques aériennes, terrestres, et maritimes. Ce que nous découvrons pourrait être plus écoeurant que les attaques.

Les dirigeants israéliens apparaissent aux conférences de presse, vêtus de noir, les manches retroussées. "Il est temps de combattre", ils disent, "mais ce sera difficile".

Pour prouver à quel point ce le sera, Livni, Olmert et Barack, ne sont pas maquillés lorsqu'ils s’expriment face à la presse et Barack a mis sa campagne présidentielle entre parenthèses pour se consacrer à la campagne de Gaza.

Quels héros… Quels leaders…

Nous savons tous la vérité : La suspension de la campagne électorale a justement pour but… la campagne électorale. Tout comme McCain avait déjà suspendu sa campagne présidentielle pour retourner à Washington et " affronter" la crise économique. Mais cette fois, c’est un peu plus qu’un canular.

Les candidats à la Présidence israélienne doivent apparaître "assez durs pour diriger", et il n’y a apparemment pas de meilleure façon de le faire qu’en se baignant dans le sang palestinien.

"Regardez-moi", dit Livini en costume noir et cheveux emmêlés, "Je suis une guerrière. Je suis assez forte pour appuyer sur la gâchette. Ne vous sentez-vous pas que vous pouvez voter en toute confiance pour moi, maintenant que vous savez que je suis aussi impitoyable que Bibi Netanyahu?"
 
Je me demande ce qui est le plus perturbant finalement, Livni et Barack, ou leur circonscription électorale qu’ils tentent de satisfaire.

Enfin, ceci ne va en aucun cas améliorer la sécurité de l’Israélien moyen. En fait on peut s’attendre à ce que la situation empire dans les prochains jours car il est aisé de upposer que les massacres vont génèrer une nouvelle génération de kamikazes.

Ces attaques ne saperont pas non plus le Hamas; et les trois larons, Barack, Livni et Olmert, n’en ressortiront pas "endurcis". Leur projet politique mal pensé est susceptible de leur exploser à la figure, comme ce fut le cas en 2006, lors de l’invasion brutale du Liban.

Pour conclure, il y a une raison au-delà de la politique israélienne qui explique de telles attaques. La complicité et le silence de la communauté internationale les ont permises.

Israël ne peut pas et ne veut pas agir en s'opposant à la volonté de ses alliés économiques et militaires européens et américains. Israël peut bien détruire des centaines voire des milliers de vies cette semaine, c’est bel et bien l’apathie du monde et sa tolérance inhumaine face à la souffrance palestinienne qui permet que tout ceci arrive.

"Le mal n'existe que parce que le bien se tait."

De Palestine occupée.
 
les premiers complices de ces génocide israeliens sont les arabes.
"il faut éliminer le Hamas" : mais le Hamas n'exite que depuis très peu et après la mort de Arafat.
Alors, qu'elle est la réelle raison sinon que la volonté de voir israel s'installer dans ces territoire.
Aujourd'hui la Palestine, la Jordanie, puis le Liban, bientôt encore l'Egypte puis de plus en plus de territoire. Et vivement qu'ils détruire ces hypocrites de "musulmans" qui polluent la terre.
 
les premiers complices de ces génocide israeliens sont les arabes.
"il faut éliminer le Hamas" : mais le Hamas n'exite que depuis très peu et après la mort de Arafat.
Alors, qu'elle est la réelle raison sinon que la volonté de voir israel s'installer dans ces territoire.
Aujourd'hui la Palestine, la Jordanie, puis le Liban, bientôt encore l'Egypte puis de plus en plus de territoire. Et vivement qu'ils détruire ces hypocrites de "musulmans" qui polluent la terre.

(Le Hamas existe depuis les années 80" ...)

La communauté internationale entière est coupable ...

Comme l'a si bien cité ce Mr. Barghouti : "Le mal n'existe que parceuqe le bien se tait".
 
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