Renvoyé par Quick après avoir refusé que son restaurant adopte la norme alimentaire musulmane, un gérant poursuit la chaîne.
Michel (1) en est convaincu: s'il a été licencié par Quick, c'est bien parce qu'il a refusé, en mai, que son restaurant de la région parisienne soit l'un des huit de la chaîne à devenir halal. Son opposition était avant tout commerciale, explique pourtant ce salarié de 38 ans, employé depuis 1992. "En devenant halal, mon chiffre d'affaires annuel aurait pu doubler, nous n'avions pas les infrastructures adéquates. Cela aurait entraîné une perte de qualité." Mais Michel évoque aussi une autre raison, plus polémique: "Un Quick halal pose des problèmes de sécurité. Dans les restaurants testés, le renforcement du dispositif est impératif parce que les altercations entre clients, impliquant parfois le personnel, sont nombreuses, la direction le sait. Dans celui de Creil (Oise), il y a eu trois bagarres dans la même soirée."
En dépit de ses arguments, Michel est convoqué en mai par sa hiérarchie. On lui reproche sa note interne, jugée trop basse, et des visites de contrôle qui auraient conclu à une mauvaise gestion. "Pas de chance pour eux, rétorque-t-il, le mois précédent, j'avais reçu le prix du meilleur Quick de la région par ces mêmes visiteurs mystères." Furieux, l'impétrant écrit à sa direction, écope d'une mise à pied de deux jours, avant de se faire licencier, en septembre, pour "faute grave", car les contrôles de nourriture effectués en juillet se sont, paraît-il, révélés désastreux. Petit bémol : Michel précise qu'il était alors en arrêt de travail, supportant mal la "pression" de sa direction.
Sollicitée par L'Express, la DRH de Quick, Christiane Dutray, dit ne pas "comprendre" son ex-collègue. D'après elle, "un employé qui refuserait de travailler dans un restaurant dit "halal", pour quelque raison que ce soit, se verrait aussitôt proposer une mutation dans un autre établissement". Dans l'attente de son audience aux prud'hommes, le 4 novembre, et d'une éventuelle conciliation, Michel cherche un nouvel emploi.
(1) Le prénom a été modifié.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/un-licenciement-pas-tres-halal_931210.html
Michel (1) en est convaincu: s'il a été licencié par Quick, c'est bien parce qu'il a refusé, en mai, que son restaurant de la région parisienne soit l'un des huit de la chaîne à devenir halal. Son opposition était avant tout commerciale, explique pourtant ce salarié de 38 ans, employé depuis 1992. "En devenant halal, mon chiffre d'affaires annuel aurait pu doubler, nous n'avions pas les infrastructures adéquates. Cela aurait entraîné une perte de qualité." Mais Michel évoque aussi une autre raison, plus polémique: "Un Quick halal pose des problèmes de sécurité. Dans les restaurants testés, le renforcement du dispositif est impératif parce que les altercations entre clients, impliquant parfois le personnel, sont nombreuses, la direction le sait. Dans celui de Creil (Oise), il y a eu trois bagarres dans la même soirée."
En dépit de ses arguments, Michel est convoqué en mai par sa hiérarchie. On lui reproche sa note interne, jugée trop basse, et des visites de contrôle qui auraient conclu à une mauvaise gestion. "Pas de chance pour eux, rétorque-t-il, le mois précédent, j'avais reçu le prix du meilleur Quick de la région par ces mêmes visiteurs mystères." Furieux, l'impétrant écrit à sa direction, écope d'une mise à pied de deux jours, avant de se faire licencier, en septembre, pour "faute grave", car les contrôles de nourriture effectués en juillet se sont, paraît-il, révélés désastreux. Petit bémol : Michel précise qu'il était alors en arrêt de travail, supportant mal la "pression" de sa direction.
Sollicitée par L'Express, la DRH de Quick, Christiane Dutray, dit ne pas "comprendre" son ex-collègue. D'après elle, "un employé qui refuserait de travailler dans un restaurant dit "halal", pour quelque raison que ce soit, se verrait aussitôt proposer une mutation dans un autre établissement". Dans l'attente de son audience aux prud'hommes, le 4 novembre, et d'une éventuelle conciliation, Michel cherche un nouvel emploi.
(1) Le prénom a été modifié.
http://www.lexpress.fr/actualite/societe/un-licenciement-pas-tres-halal_931210.html