Il y a quelque chose de rassurant à se dire quun poème peut encore faire scandale. Ce qui lest moins, cest sa teneur.
Lécrivain allemand Günter Grass devait bien sen douter en confiant au Süddeutschen Zeitung le soin de publier « Was gesagt werden muss » (Ce qui doit être dit). On peut le lire ici en allemand , et ici en français dans une traduction de Michel Klepp ; les lecteurs germanophones et/ou germanistes de la République des livres (on en connaît, et des plus fidèles) sont amicalement invités à proposer leur propre traduction ci-dessous (ne les y inviterait-on pas quils le feraient quand même tant la traduction spontanée est une activité passionnelle chez certains).
De quoi sagit-il ? Du conflit israélo-arabe, en principe.
Günter Grass soutient que le plus grand danger pour la sécurité de la région, et partant, pour la paix dans le monde, ce nest pas lIran, ses projets nucléaires et ses promesses de destruction massive dIsraël lancés par "un fort en gueule" (le président Ahmadinejad) mais bien Israël et ses propres capacités nucléaires. Le poème de Günter Grass, qui doit également trouver un prolongement aujourdhui dans plusieurs journaux européens, est motivé selon lui par la décision du gouvernement allemand de vendre de nouveaux sous-marins nucléaires "Dauphin" à Israël. Il ny manifeste pas moins sa solidarité de principe avec Israël et y défend la coexistence entre Israéliens et Palestiniens.
Eu égard à sa notoriété, due aux nombreuses langues dans lesquelles son uvre est traduite et à sa qualité de lauréat du prix Nobel de littérature, la position de Grass a aussitôt suscité de vives réactions en Allemagne (mais aucune des poètes qui auraient pu se scandaliser de sa médiocrité formelle). Lune des plus intéressantes est celle de Henryrk M. Broder : dans un article publié par Die Welt, il présente Grass comme « le prototype de lAllemand déducation antisémite qui veut du bien aux Juifs ; il est tout autant hanté par la honte et la culpabilité, que par une volonté de réconciliation avec lHistoire ». Quant au chrétien-démocrate Ruprecht Polenz, à la tête de commission des affaires étrangères au Bundestag, il a préféré constater que Grass manifestait le plus souvent mieux ses dons dans la littérature que dans l'analyse politique :"Le pays qui nous inquiète, c'est l'Iran et un tel poème est fait pour nous en détourner l'attention".
La dernière fois que Günter Grass avait fait scandale, cétait en 2006 à loccasion de la parution de ses Mémoires : le militant de gauche y révélait son passé de Waffen SS à 17 ans à la fin de la seconde guerre mondiale. Cette fois, il a choisi le registre de la poésie engagée dont elle sait qu'elle peut donner le pire ( lorsqu'elle se met au service d'un parti ou d'un chef) et le meilleur (lorsqu'elle veut défendre librement une cause........
http://passouline.blog.lemonde.fr/2012/04/05/un-poeme-de-gunter-grass-fait-leffet-dune-bombe/
Lécrivain allemand Günter Grass devait bien sen douter en confiant au Süddeutschen Zeitung le soin de publier « Was gesagt werden muss » (Ce qui doit être dit). On peut le lire ici en allemand , et ici en français dans une traduction de Michel Klepp ; les lecteurs germanophones et/ou germanistes de la République des livres (on en connaît, et des plus fidèles) sont amicalement invités à proposer leur propre traduction ci-dessous (ne les y inviterait-on pas quils le feraient quand même tant la traduction spontanée est une activité passionnelle chez certains).
De quoi sagit-il ? Du conflit israélo-arabe, en principe.
Günter Grass soutient que le plus grand danger pour la sécurité de la région, et partant, pour la paix dans le monde, ce nest pas lIran, ses projets nucléaires et ses promesses de destruction massive dIsraël lancés par "un fort en gueule" (le président Ahmadinejad) mais bien Israël et ses propres capacités nucléaires. Le poème de Günter Grass, qui doit également trouver un prolongement aujourdhui dans plusieurs journaux européens, est motivé selon lui par la décision du gouvernement allemand de vendre de nouveaux sous-marins nucléaires "Dauphin" à Israël. Il ny manifeste pas moins sa solidarité de principe avec Israël et y défend la coexistence entre Israéliens et Palestiniens.
Eu égard à sa notoriété, due aux nombreuses langues dans lesquelles son uvre est traduite et à sa qualité de lauréat du prix Nobel de littérature, la position de Grass a aussitôt suscité de vives réactions en Allemagne (mais aucune des poètes qui auraient pu se scandaliser de sa médiocrité formelle). Lune des plus intéressantes est celle de Henryrk M. Broder : dans un article publié par Die Welt, il présente Grass comme « le prototype de lAllemand déducation antisémite qui veut du bien aux Juifs ; il est tout autant hanté par la honte et la culpabilité, que par une volonté de réconciliation avec lHistoire ». Quant au chrétien-démocrate Ruprecht Polenz, à la tête de commission des affaires étrangères au Bundestag, il a préféré constater que Grass manifestait le plus souvent mieux ses dons dans la littérature que dans l'analyse politique :"Le pays qui nous inquiète, c'est l'Iran et un tel poème est fait pour nous en détourner l'attention".
La dernière fois que Günter Grass avait fait scandale, cétait en 2006 à loccasion de la parution de ses Mémoires : le militant de gauche y révélait son passé de Waffen SS à 17 ans à la fin de la seconde guerre mondiale. Cette fois, il a choisi le registre de la poésie engagée dont elle sait qu'elle peut donner le pire ( lorsqu'elle se met au service d'un parti ou d'un chef) et le meilleur (lorsqu'elle veut défendre librement une cause........
http://passouline.blog.lemonde.fr/2012/04/05/un-poeme-de-gunter-grass-fait-leffet-dune-bombe/