Un second décret pour exproprier l’hôtel Lincoln

petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
· Recours administratif et judiciaire par le propriétaire

· La façade du bâtiment de 2.400 m2 classée au patrimoine architectural


Retour à la case départ pour l’hôtel Lincoln à Casablanca. Le célèbre édifice, dont une aile s’est effondrée le 1er février à cause des fortes précipitations, connaît un nouveau rebondissement après un deuxième avis d’expropriation décidé par le tribunal administratif.
Rappelons qu’en 2007, le gouvernement de Driss Jettou avait pris la décision de conférer à l’Agence urbaine de Casablanca les soins de retirer à la famille Bandari la propriété de l’hôtel. Famille qui a décidé d’attaquer cette décision devant le tribunal administratif. «Nous avons eu gain de cause. Le jugement était en notre faveur. Et ce, parce que la décision d’expropriation n’était pas un décret mais simplement un projet de décret», déclare Driss Bandari. Ce qui explique ce second décret d’expropriation, décidé fin janvier. Il est à rappeler que l’expropriation porte sur «la parcelle du terrain, objet du titre foncier 2959/c et les édifices qui y sont construits», selon les termes du décret. C’est la propriété dite immeuble Bessonneau d’une superficie de plus de 2.400 m2.
A l’Agence urbaine, les responsables présentent les choses sous un autre angle: «la décision d’expropriation prise par le Premier ministre, Abbas El Fassi, et publiée le 29 janvier au Bulletin officiel, est un décret définitif instaurant une expropriation pour cause d’utilité publique». Selon un cadre de l’Agence, «la procédure d’expropriation va se dérouler en deux phases: l’entrée en possession et le transfert de la propriété». :eek:
Ensuite, le propriétaire devrait être indemnisé selon la valeur fixée par une commission préfectorale instituée par circulaire du Premier ministre. Toutefois, celui-ci peut faire appel si le montant de l’indemnisation ne lui convient pas. Mais en aucun cas, il ne peut revenir sur la décision d’expropriation. «Pour sa part, l’autorité publique intéressée peut disposer de la propriété expropriée suite à la prise d’un arrêté de cessibilité et en déposant la valeur de l’indemnisation à la Caisse de dépôt et de gestion (CDG) si le propriétaire en conteste le montant», affirme un fonctionnaire de la ville.
Selon une avocate rompue aux affaires d’expropriation, «généralement, la personne visée par l’expropriation n’y peut rien. Tout au plus, elle peut refuser l’indemnité qui lui est offerte». Mais Bandari met en doute l’utilité publique de l’expropriation. En fait, la bâtisse appelée hôtel Lincoln et au nom de laquelle les autorités veulent dessaisir le propriétaire de son bien ne représente qu’une infime partie, près de 10%. Le reste était composé de bureaux, d’habitations et de fonds de commerce qui n’existent plus. «Il ne reste plus qu’un semblant de murs et que la ville a masqué volontairement avec une bâche de publicité», affirme-t-il.
En tout cas, la famille Bandari ne veut pas s’avouer vaincue. Elle déclare vouloir défendre son bien en usant de tous les moyens que lui octroie le droit. «Nous allons saisir de nouveau la justice pour retirer l’appellation utilité publique». Pour le propriétaire, il est injuste de vouloir s’approprier 2.400 m2 tout simplement parce que la façade, en ruine, a été classée patrimoine national par le ministère de la Culture en 2002. «Dans ce cas, ce ministère aurait dû restaurer l’édifice s’il voulait vraiment préserver l’aspect architectural», affirme le propriétaire.


Indemnité



L’indemnisation prévue pour l’édifice Lincoln est de 12.000 DH/m2. «Après déduction des charges dues aux 22 propriétaires des fonds de commerce attenant au bâtiment et d’autres frais divers, l’indemnité finale sera de 4.500 DH/m2, indique un responsable à la mairie. Mais selon l’Agence urbaine, la procédure d’expropriation vient de démarrer. Une commission technique sera instituée pour décider d’un nouveau montant d’indemnisation.

Ali JAFRY
 
Les clochards squattent l’hôtel

L’hôtel Lincoln, qui était un joyau architectural, tombe en miettes. Plusieurs adolescents occupent la bâtisse. Le pire est encore à craindre
Il est 21 heures passées. A la rue Abdallah Mediouni, les lampadaires renvoient une lumière pâle sur l’asphalte où s’amoncellent des amas d’immondices. Une dizaine de silhouettes frêles se faufilent dans une imposante bâtisse par une porte de garage à peine relevée. L’immeuble en question, c’est l’hôtel Lincoln. Les silhouettes sont celles d’une dizaine d’adolescents mal fagotés. Le ballet est immuable depuis plusieurs mois. Des bandes d’enfants de la rue et de clochards squattent le bâtiment. Leur âge varie entre 10 et 20 ans. Ils ont fait de l’ex-hôtel un repère où ils se retrouvent chaque soir après une longue journée d’errance. Jusque-là rien qui puisse véritablement inquiéter si ce n’est que ces jeunes individus se mettent, à la nuit tombée, à jeter des pierres et des sacs remplis de détritus sur les passants. Les voisins sont furieux. Hassan, qui habite le quartier depuis plus d’une vingtaine d’années, tonne contre le laisser-aller des autorités de la ville : «Au début, on nous avait dit que le problème de l’hôtel Lincoln allait être réglé rapidement. Mais rien n’a été fait. Et on se retrouve maintenant face à une situation intenable.»
Il est vrai que certains de ces gosses qui passent leurs journées à sniffer de la colle deviennent violents avec le coucher du soleil. On n’est pas loin de la psychose. Une vieille femme qui habite, elle aussi, non loin de là s’indigne : «L’hôtel est infesté de Chamkaras. Moi je n’ose plus passer à côté.»
Il est vrai que les commerçants et les habitants du quartier ont peur que la bâtisse ne se transforme en un nid de malfrats en herbe. D’ailleurs, des bagarres éclatent parfois entre ces adolescents. De ce fait, la sécurité dans les environs se trouve ainsi compromise.
Déjà, les trottoirs de l’autre rue qui borde l’hôtel est le théâtre, le soir venu, d’un commerce assez louche. Des femmes profitent de l’obscurité pour proposer leurs corps aux automobilistes et aux passants. Le cocktail est explosif.
Le centre historique de Casablanca est en train de devenir, peu à peu, un quartier mal famé. L’hôtel Lincoln devient une menace réelle pour la sécurité des riverains. Il est temps de tirer la sonnette d’alarme.

Par : Karim Douichi
 
Les clochards squattent l’hôtel

L’hôtel Lincoln, qui était un joyau architectural, tombe en miettes. Plusieurs adolescents occupent la bâtisse. Le pire est encore à craindre
Il est 21 heures passées. A la rue Abdallah Mediouni, les lampadaires renvoient une lumière pâle sur l’asphalte où s’amoncellent des amas d’immondices. Une dizaine de silhouettes frêles se faufilent dans une imposante bâtisse par une porte de garage à peine relevée. L’immeuble en question, c’est l’hôtel Lincoln. Les silhouettes sont celles d’une dizaine d’adolescents mal fagotés. Le ballet est immuable depuis plusieurs mois. Des bandes d’enfants de la rue et de clochards squattent le bâtiment. Leur âge varie entre 10 et 20 ans. Ils ont fait de l’ex-hôtel un repère où ils se retrouvent chaque soir après une longue journée d’errance. Jusque-là rien qui puisse véritablement inquiéter si ce n’est que ces jeunes individus se mettent, à la nuit tombée, à jeter des pierres et des sacs remplis de détritus sur les passants. Les voisins sont furieux. Hassan, qui habite le quartier depuis plus d’une vingtaine d’années, tonne contre le laisser-aller des autorités de la ville : «Au début, on nous avait dit que le problème de l’hôtel Lincoln allait être réglé rapidement. Mais rien n’a été fait. Et on se retrouve maintenant face à une situation intenable.»
Il est vrai que certains de ces gosses qui passent leurs journées à sniffer de la colle deviennent violents avec le coucher du soleil. On n’est pas loin de la psychose. Une vieille femme qui habite, elle aussi, non loin de là s’indigne : «L’hôtel est infesté de Chamkaras. Moi je n’ose plus passer à côté.»
Il est vrai que les commerçants et les habitants du quartier ont peur que la bâtisse ne se transforme en un nid de malfrats en herbe. D’ailleurs, des bagarres éclatent parfois entre ces adolescents. De ce fait, la sécurité dans les environs se trouve ainsi compromise.
Déjà, les trottoirs de l’autre rue qui borde l’hôtel est le théâtre, le soir venu, d’un commerce assez louche. Des femmes profitent de l’obscurité pour proposer leurs corps aux automobilistes et aux passants. Le cocktail est explosif.
Le centre historique de Casablanca est en train de devenir, peu à peu, un quartier mal famé. L’hôtel Lincoln devient une menace réelle pour la sécurité des riverains. Il est temps de tirer la sonnette d’alarme.

Par : Karim Douichi
ou iront-ils?
surement vers l9ora la3rdia maintenant..
 
Il parrait que les propriétaires son Algeriens :la famille Bendra.
yep
c'est bien le cas et ils n étaient pas cap de prendre en charge la restauration de l hotel et son entretien..je pense qu ils attendent d en tirer le plus grand prix..

ce que bon nombres oublient dans cette histoire ce sont les commerçants de l avenue qui est bloquée depuis des années déjà
 
Retour
Haut