Un seul Etat pour deux rêves

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« Le moindre danger, le moindre mal, serait la création d’un Etat unique avec des droits égaux pour tous ses citoyens », annonce le président du Parlement. Figure de la vie politique, un ancien ministre surenchérit : il n’existe plus désormais d’autre option que la proclamation d’un seul Etat sur tout le territoire historique de la Palestine, de la Méditerranée au Jourdain. Une jeune députée aux convictions religieuses bien ancrées défend les mêmes conclusions. Trois personnalités palestiniennes ? Trois membres de l’organisation islamiste Hamas ? Trois antisionistes européens ? Non : ce diagnostic a été formulé par trois membres éminents de la droite israélienne.

Le premier, M. Reuven Rivlin, récuse l’idée d’une menace démographique arabe et observe que cette manière de penser « amène à évoquer le transfert ou le fait qu’il faudrait tuer les Arabes. Je suis horrifié par ces propos. Je vais dans les écoles où, lors de simulations d’élections, Lieberman [le ministre des affaires étrangères, dirigeant du parti d’extrême droite Israël Beitenou] obtient 40 % des voix et j’entends des enfants dire qu’il faudrait tuer des Arabes. (…) Ce type d’attitude a été créé par la position condescendante des socialistes [le Parti travailliste] qui affirment : “Nous [les Juifs] ici et eux [les Arabes] là-bas.” Je ne l’ai jamais compris. Quand Jabotinsky disait : “Sion nous appartient”, il voulait dire un premier ministre juif et un vice-premier ministre arabe ».

Le second, M. Moshe Arens, s’est illustré comme ministre de la défense et ministre des affaires étrangères dans les années 1980. Parrain politique de M. Benyamin Netanyahou, catalogué comme un « faucon », il s’est exprimé dans une tribune du quotidien Haaretz : « Que se passerait-il si la souveraineté israélienne s’appliquait à la Judée et à la Samarie et que l’on offrait à la population palestinienne la citoyenneté israélienne ? Ceux qui, en Israël et à l’étranger, considèrent “l’occupation” comme un mal insupportable (...)

Alain Gresh - Monde Diplomatique - Octobre 2010

http://www.monde-diplomatique.fr/2010/10/GRESH/19739
 
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