Les pires atrocités d’Israël
L’arrivée des armées arabes –
Égypte,
Syrie,
Jordanie et
Liban – en mai 1948 a constitué un sérieux défi pour le nouvel État d’Israël. Cependant, la capacité militaire de la communauté juive s’était alors considérablement accrue (avec l’aide d’armes provenant du bloc de l’Est et achetées avec l’approbation de l’Union soviétique à la Tchécoslovaquie, qui possédait de nombreuses armes excédentaires de la Seconde Guerre mondiale laissées par les armées allemande et russe – à l’époque, la Grande-Bretagne et la France avaient imposé un embargo sur les livraisons d’armes à tous les camps concernés).
Par conséquent, les forces israéliennes ont pu mener des missions sur deux fronts, entre la lutte contre les armées arabes et la poursuite de ses opérations de nettoyage ethnique ciblant principalement les zones accordées à l’État arabe par la résolution de l’ONU.
L’opération en Haute Galilée, en particulier, a été marquée par certaines des pires atrocités commises par l’armée israélienne pendant la Nakba, en partie à cause de la résistance acharnée de personnes qui connaissaient déjà le sort qui les attendrait sous l’occupation israélienne, mais aussi en partie à cause de la fatigue des forces d’occupation, qui se sont débarrassées de toute inhibition antérieure dans leur manière de faire face à la population civile.
Lors du massacre d’al-Dawayima, près d’Hébron, le 29 octobre 1948, on estime que 455 Palestiniens, dont la moitié de femmes et d’enfants, ont été exécutés par les soldats israéliens.
Deux régions de la Palestine historique ont échappé au nettoyage ethnique. La zone ultérieurement baptisée « Cisjordanie » a été reprise presque sans combat par les forces jordaniennes et irakiennes. Ceci relevait en partie d’un accord tacite entre Israël et la Jordanie selon lequel, en échange de cette annexion, la Jordanie jouerait un rôle militaire minimal dans l’effort arabe global visant à sauver la Palestine.
Pourtant, sous la pression israélienne après la guerre, la Jordanie a concédé, lors des négociations d’armistice, une partie de ce qui était censé être sa Cisjordanie. Cette zone appelée Wadi Ara relie la Méditerranée au district de Jénine.
Cette annexion posait un problème pour un État colonial tel qu’Israël. Le fait de disposer d’un plus grand territoire signifiait également qu’il y avait plus de Palestiniens dans l’État juif. C’est pourquoi des opérations de nettoyage ethnique de plus petite envergure ont été menées
afin de réduire le nombre de Palestiniens vivant à Wadi Ara.
Ce lien entre géographie et démographie a poussé le premier Premier ministre israélien, David Ben Gourion, à rejeter les pressions exercées par ses généraux pour occuper la Cisjordanie (ces généraux sont ensuite devenus les hommes politiques qui ont plaidé en faveur d’une prise de contrôle de la Cisjordanie lors de la guerre de 1967 pour rattraper l’« erreur » de ne pas l’avoir occupée en 1948).
La Nakba a dévasté la vie et les aspirations des Palestiniens. Seul un processus approfondi de justice restitutive, avec l’aide du monde entier, pourrait commencer à redresser les torts
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