Bonjour 
Voici un texte de Comte-Sponville où il prend position pour le relativisme en matière de valeurs. Cela est un débat important en morale, et qui peut avoir des conséquences assez lourdes si on n'en parle pas sagement. En bref, la question dont parle Comte-Sponville ici est de savoir ce qui est premier : est-ce la valeur, ou est-ce l'amour que nous avons pour elle? En d'autres termes : existe-t-il des valeurs objectives qui nous imposeraient de les respecter, ou bien est-ce nos préférences, nos choix personnels, qui constituent la valeur de quelque chose, qui autrement n'en aurait pas?
Voici son texte :
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Je voulais simplement dire que rien n'a d'importance, que rien n'a de valeur, sauf par l'amour que l'on y met ou qu'on y trouve. Une étoile qui s'éteint, quelle importance? La fin du monde, quelle importance? Aucune, si nous n'aimions le monde ou la vie! C'est le sens du relativisme de Spinoza : ce n'est pas parce qu'une chose est bonne que nous la désirons, c'est parce que nous la désirons que nous la jugeons bonne. Mozart ne vaut que pour qui l'aime. Quand bien même le génie serait une notion objective, nul n'est tenu d'en faire une valeur. Le poids, par exemple, se mesure objectivement; mais pourquoi préférerait-on toujours le plus lourd? Quand bien même on pourrait démontrer objectivement (c'est bien sûr impossible) que Mozart est le plus grand musicien de tous les temps, cela n'en ferait pas une valeur objective; car il faudrait d'abord démontrer que la musique est préférable à son absence, et c'est ce qu'on ne peut - ou qu'on ne pourrait, si nous n'aimions la musique! On objectera qu'on peut démontrer que la musique est bonne pour la santé... Sans doute. Mais que vaut la santé, si la vie ne vaut rien? Et que vaut la vie, si nous ne l'aimons pas? Il n'y a donc pas de valeur absolue : la beauté ne vaut que pour qui l'aime, la justice ne vaut que pour qui l'aime! Et la vérité? Elle n'a pas besoin que nous l'aimions pour être vraie, certes, mais bien pour valoir. Et l'amour? Il n'est une valeur qu'autant que nous l'aimons, et c'est pourquoi il en est une. Spinoza contre Platon. Ce n'est pas la valeur de l'objet aimé qui justifie l'amour, c'est l'amour qui donne à l'objet aimé sa valeur. Le désir est premier : l'amour est premier. Ou plutôt (car l'amour ne serait absolument premier que si Dieu existait) c'est le réel qui est premier, mais il ne vaut que par et pour l'amour.
"""
Êtes-vous d'accord? Vos avis svp
Voici un texte de Comte-Sponville où il prend position pour le relativisme en matière de valeurs. Cela est un débat important en morale, et qui peut avoir des conséquences assez lourdes si on n'en parle pas sagement. En bref, la question dont parle Comte-Sponville ici est de savoir ce qui est premier : est-ce la valeur, ou est-ce l'amour que nous avons pour elle? En d'autres termes : existe-t-il des valeurs objectives qui nous imposeraient de les respecter, ou bien est-ce nos préférences, nos choix personnels, qui constituent la valeur de quelque chose, qui autrement n'en aurait pas?
Voici son texte :
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Je voulais simplement dire que rien n'a d'importance, que rien n'a de valeur, sauf par l'amour que l'on y met ou qu'on y trouve. Une étoile qui s'éteint, quelle importance? La fin du monde, quelle importance? Aucune, si nous n'aimions le monde ou la vie! C'est le sens du relativisme de Spinoza : ce n'est pas parce qu'une chose est bonne que nous la désirons, c'est parce que nous la désirons que nous la jugeons bonne. Mozart ne vaut que pour qui l'aime. Quand bien même le génie serait une notion objective, nul n'est tenu d'en faire une valeur. Le poids, par exemple, se mesure objectivement; mais pourquoi préférerait-on toujours le plus lourd? Quand bien même on pourrait démontrer objectivement (c'est bien sûr impossible) que Mozart est le plus grand musicien de tous les temps, cela n'en ferait pas une valeur objective; car il faudrait d'abord démontrer que la musique est préférable à son absence, et c'est ce qu'on ne peut - ou qu'on ne pourrait, si nous n'aimions la musique! On objectera qu'on peut démontrer que la musique est bonne pour la santé... Sans doute. Mais que vaut la santé, si la vie ne vaut rien? Et que vaut la vie, si nous ne l'aimons pas? Il n'y a donc pas de valeur absolue : la beauté ne vaut que pour qui l'aime, la justice ne vaut que pour qui l'aime! Et la vérité? Elle n'a pas besoin que nous l'aimions pour être vraie, certes, mais bien pour valoir. Et l'amour? Il n'est une valeur qu'autant que nous l'aimons, et c'est pourquoi il en est une. Spinoza contre Platon. Ce n'est pas la valeur de l'objet aimé qui justifie l'amour, c'est l'amour qui donne à l'objet aimé sa valeur. Le désir est premier : l'amour est premier. Ou plutôt (car l'amour ne serait absolument premier que si Dieu existait) c'est le réel qui est premier, mais il ne vaut que par et pour l'amour.
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