Un texte du pape François sur l'idolâtrie (de l'encyclique « La lumière de la foi»)

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Ebion

Ça a l'air que je suis l'esclave da quebrada
VIB
Bonjour :timide:

Voici ce que dit le pape François dans son encyclique de 2013, La lumière de la foi (Lumen fidei).

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Par sa nature, la foi demande de renoncer à la possession immédiate que la vision semble offrir, c’est une invitation à s’ouvrir à la source de la lumière, respectant le mystère propre d’un Visage, qui entend se révéler de façon personnelle et en temps opportun. Martin Buber citait cette définition de l’idolâtrie proposée par le rabbin de Kock : il y a idolâtrie « quand un visage se tourne respectueusement vers un visage qui n’est pas un visage »[10]. Au lieu de la foi en Dieu on préfère adorer l’idole, dont on peut fixer le visage, dont l’origine est connue parce qu’elle est notre œuvre. Devant l’idole on ne court pas le risque d’un appel qui fasse sortir de ses propres sécurités, parce que les idoles « ont une bouche et ne parlent pas » (Ps 115, 5). Nous comprenons alors que l’idole est un prétexte pour se placer soi-même au centre de la réalité, dans l’adoration de l’œuvre de ses propres mains. Une fois perdue l’orientation fondamentale qui donne unité à son existence, l’homme se disperse dans la multiplicité de ses désirs. Se refusant à attendre le temps de la promesse, il se désintègre dans les mille instants de son histoire. Pour cela l’idolâtrie est toujours un polythéisme, un mouvement sans but qui va d’un seigneur à l’autre. L’idolâtrie n’offre pas un chemin, mais une multiplicité de sentiers, qui ne conduisent pas à un but certain et qui prennent plutôt l’aspect d’un labyrinthe. Celui qui ne veut pas faire confiance à Dieu doit écouter les voix des nombreuses idoles qui lui crient : « Fais-moi confiance ! ». Dans la mesure où la foi est liée à la conversion, elle est l’opposé de l’idolâtrie ; elle est une rupture avec les idoles pour revenir au Dieu vivant, au moyen d’une rencontre personnelle. Croire signifie s’en remettre à un amour miséricordieux qui accueille toujours et pardonne, soutient et oriente l’existence, et qui se montre puissant dans sa capacité de redresser les déformations de notre histoire. La foi consiste dans la disponibilité à se laisser transformer toujours de nouveau par l’appel de Dieu. Voilà le paradoxe : en se tournant continuellement vers le Seigneur, l’homme trouve une route stable qui le libère du mouvement de dispersion auquel les idoles le soumettent.
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Êtes-vous d'accord?
 
Il me semble que le pape exagère. L'idolâtrie n'est pas toujours « polythéiste ». Elle peut être unifiée dans une religion ou une idéologie philosophico-politique ultimement illusoire, mais qui n'en est pas moins « structurante » dans une certaine mesure.

Les fausses religions et idéologies peuvent aussi donner aux gens l'impression de guider leur existence et de donner des repères moraux pour la conduite de leur vie (qui vont pas toujours dans le sens des désirs charnels).

Le mor(m)onisme est un cas intéressant d'idolâtrie qui n'en a pas moins réussi à former des croyants remarquablement disciplinés et « structurés ».

Deuxièmement, de toute évidence plusieurs chrétiens adorent eux-mêmes une idole, un dieu qui est la projection de leur xénophobie et de leur mépris envers des groupes marginalisés. Pour ces « chrétiens », leur religion est un marqueur identitaire, l'étendard de leur « clan ». Le christianisme est ainsi réduit à une identité de groupe du même genre que d'autres identités également excluantes, comme l'ethnie, la langue, la « race », l'identité sexuelle, le positionnement politique, etc. C'est presque au même niveau que les « rivalités » entre supporteurs de différentes équipes de foot!!

Ils ont perdu de vue la fraternité universelle et l'accueil des gens différents auxquels invite l'Évangile.
 
Par contre, oui un des diamants qu'on trouve dans le christianisme, c'est la condamnation de l'idolâtrie.

Car oui, l'idolâtrie a fait des ravages considérables dans l'histoire de l'humanité.

Et le monde contemporain a des idoles au moins aussi « captivantes » que les faux dieux du monde antique.

Simplement, il faudrait pas critiquer l'idolâtrie simplement pour substituer une idole à une autre. Ce que je reprocherais à beaucoup de croyants.

L'adoration du prétendu « vrai » Dieu est pas la seule solution concevable à ce problème. Il faut avant tout faire appel à l'esprit critique et à de solides valeurs morales.
 
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