kamomille
VIB
jeudi 8 mars 2012, par Marina Da Silva
Cest un événement. Les acteurs du Théâtre National Palestinien sont en France, en tournée jusquà fin mai avec une Antigone éblouissante, mise en scène par Adel Hakim, co-directeur du Théâtre des Quartiers dIvry où la pièce est donnée jusquau 31 mars.
Créée à Jérusalem-Est en mai 2011, elle sort des frontières de la ville occupée, transportant avec elle le poids et la géographie du conflit israélo-palestinien et lon est frappé par la résonance de la tragédie palestinienne contemporaine avec le texte de Sophocle, qui date de près de deux mille cinq cents ans. Pas didentification avec des situations historiques, des lieux ou des personnages, mais une mise en abîme autour de la notion dinjustice et une méditation philosophique sur la rébellion et le sens du sacré.
Antigone, condamnée par Créon à être emmurée vivante parce quelle a voulu donner une sépulture à son frère Polynice, est une figure dinsoumission universelle et intemporelle ; elle prend ici une force particulière incarnée avec charisme et luminosité par Shaden Salim : « Tes lois ne sont pas assez puissantes pour nous interdire de respecter celles des Dieux. » La jeune comédienne donne à son personnage une fougue et une combativité qui touchent et impressionnent et apporte par sa seule présence une couleur supplémentaire au texte : « Lorsquon a vécu comme moi plongée dans le malheur, la mort nest pas un malheur. » Le malheur et la répétition du malheur dAntigone est aussi celui de tout le peuple palestinien, qui, comme elle, na plus peur de la mort et, face à linjustice et la spoliation, sancre dans la résistance.
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© Nabil Boutros
Cest un événement. Les acteurs du Théâtre National Palestinien sont en France, en tournée jusquà fin mai avec une Antigone éblouissante, mise en scène par Adel Hakim, co-directeur du Théâtre des Quartiers dIvry où la pièce est donnée jusquau 31 mars.
Créée à Jérusalem-Est en mai 2011, elle sort des frontières de la ville occupée, transportant avec elle le poids et la géographie du conflit israélo-palestinien et lon est frappé par la résonance de la tragédie palestinienne contemporaine avec le texte de Sophocle, qui date de près de deux mille cinq cents ans. Pas didentification avec des situations historiques, des lieux ou des personnages, mais une mise en abîme autour de la notion dinjustice et une méditation philosophique sur la rébellion et le sens du sacré.
Antigone, condamnée par Créon à être emmurée vivante parce quelle a voulu donner une sépulture à son frère Polynice, est une figure dinsoumission universelle et intemporelle ; elle prend ici une force particulière incarnée avec charisme et luminosité par Shaden Salim : « Tes lois ne sont pas assez puissantes pour nous interdire de respecter celles des Dieux. » La jeune comédienne donne à son personnage une fougue et une combativité qui touchent et impressionnent et apporte par sa seule présence une couleur supplémentaire au texte : « Lorsquon a vécu comme moi plongée dans le malheur, la mort nest pas un malheur. » Le malheur et la répétition du malheur dAntigone est aussi celui de tout le peuple palestinien, qui, comme elle, na plus peur de la mort et, face à linjustice et la spoliation, sancre dans la résistance.
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© Nabil Boutros