Pas d'enquête pour la boulangère(05/01/2009)
À cause d'une agression, la commerçante n'a pas pu ouvrir pendant les fêtes de fin d'année
LAEKEN Une boulangère de Laeken a été attaquée avec violence dans son magasin avant les fêtes, le 19 décembre dernier. Ses blessures et le traumatisme sont tels que Fatiah, qui tient depuis 1983 la boulangerie Candy au n° 98 de la rue Marie-Christine, n'a toujours pas rouvert.
Fatiah ainsi que des voisins témoins de la fuite sont parfaitement capables de reconnaître l'agresseur. L'info, c'est qu'à ce jour, plus de 15 jours après les faits, il n'y a pas d'enquête.
La boulangère téléphone. Rien n'y fait. Elle n'a toujours pas pu consulter l'album photo. On lui répond qu'"il n'y a pas qu'elle" , que "ce sont les fêtes" , que "beaucoup de policiers sont en congé" , que les autres "sont débordés" , ou alors l'on impute la faute à "une mauvaise communication avec le parquet".
Depuis le week-end, une pétition circule dans le quartier Marie-Christine, le plus commerçant de Laeken, qui réclame une plus grande sécurité, à commencer par des caméras.
La boulangère a cru vendredi qu'enfin l'enquête commençait : le commissariat la convoquait. Nouvelle désillusion pour Fatiah qui espérait reconnaître l'agresseur dans les photos. L'album n'était pas prêt. On n'avait rien prévu. Elle s'était déplacée. On la reconvoquerait plus tard.
Les faits s'étaient passés vers 6 h 30 du matin, avant l'ouverture, alors que Fatiah, encore en pyjama, réceptionnait les pains et la pâtisserie. Le gangster, très bien renseigné, jusqu'à connaître le prénom exact de son fils, a surgi et demandé du flouze (en arabe, de l'argent) à Fatiah.
Fatiah a reçu un coup de poing dans l'il, puis de pied dans la poitrine, puis elle a été jetée sur le comptoir (cassé), menacée ("À cinq, je te tue "), rouée de coups alors qu'elle était à terre, et un dernier coup de pied alors qu'elle venait pourtant de remettre 500 .
Le suspect a filé en adressant un bras d'honneur aux voisins qui avaient tout entendu de leur fenêtre. La boulangère, qui est couverte d'hématomes, souffre de lésions à l'il droit, la cornée est atteinte. Cette désinvolture choque. Il lui plairait que la police s'intéresse à cette agression.
Gilbert Dupont
© La Dernière Heure 2009
À cause d'une agression, la commerçante n'a pas pu ouvrir pendant les fêtes de fin d'année
LAEKEN Une boulangère de Laeken a été attaquée avec violence dans son magasin avant les fêtes, le 19 décembre dernier. Ses blessures et le traumatisme sont tels que Fatiah, qui tient depuis 1983 la boulangerie Candy au n° 98 de la rue Marie-Christine, n'a toujours pas rouvert.
Fatiah ainsi que des voisins témoins de la fuite sont parfaitement capables de reconnaître l'agresseur. L'info, c'est qu'à ce jour, plus de 15 jours après les faits, il n'y a pas d'enquête.
La boulangère téléphone. Rien n'y fait. Elle n'a toujours pas pu consulter l'album photo. On lui répond qu'"il n'y a pas qu'elle" , que "ce sont les fêtes" , que "beaucoup de policiers sont en congé" , que les autres "sont débordés" , ou alors l'on impute la faute à "une mauvaise communication avec le parquet".
Depuis le week-end, une pétition circule dans le quartier Marie-Christine, le plus commerçant de Laeken, qui réclame une plus grande sécurité, à commencer par des caméras.
La boulangère a cru vendredi qu'enfin l'enquête commençait : le commissariat la convoquait. Nouvelle désillusion pour Fatiah qui espérait reconnaître l'agresseur dans les photos. L'album n'était pas prêt. On n'avait rien prévu. Elle s'était déplacée. On la reconvoquerait plus tard.
Les faits s'étaient passés vers 6 h 30 du matin, avant l'ouverture, alors que Fatiah, encore en pyjama, réceptionnait les pains et la pâtisserie. Le gangster, très bien renseigné, jusqu'à connaître le prénom exact de son fils, a surgi et demandé du flouze (en arabe, de l'argent) à Fatiah.
Fatiah a reçu un coup de poing dans l'il, puis de pied dans la poitrine, puis elle a été jetée sur le comptoir (cassé), menacée ("À cinq, je te tue "), rouée de coups alors qu'elle était à terre, et un dernier coup de pied alors qu'elle venait pourtant de remettre 500 .
Le suspect a filé en adressant un bras d'honneur aux voisins qui avaient tout entendu de leur fenêtre. La boulangère, qui est couverte d'hématomes, souffre de lésions à l'il droit, la cornée est atteinte. Cette désinvolture choque. Il lui plairait que la police s'intéresse à cette agression.
Gilbert Dupont
© La Dernière Heure 2009