<<Cher ami, cher frère,
L’islam n’est pas un drapeau, un hymne ou un territoire. L’islam n’est pas un pays. Il n’y a pas de gène musulman, de type islamique ; l’islam n’est pas une race, en dépit de ce que l’on veut nous faire croire avec le qualificatif « arabo-musulman ». L’islam n’est que l’aboutissement d’une chaîne de révélations qui commence avec Adam et se termine avec le Prophète – paix et bénédiction soient sur l’un et l’autre. En dernier lieu, l’islam s’est manifesté dans la péninsule arabique, mais cela ne fait pas de lui une religion arabe – sauf à considérer que le christianisme est une religion araméenne. Au contraire, le christianisme est « catholique », c`est-à-dire « universel ». L’islam aussi est « catholique » : il s`adresse à tout un chacun, quelle que soit son origine. C`est pourquoi il ne faut pas se sentir inférieur aux Arabes.
Nous n’avons pas le droit, parce que nous sommes musulmans, de regarder avec condescendance ceux de nos frères qui ne partagent pas notre foi. Moi qui suis né dans l’islam, je ne me considère pas supérieur à tel qui s’est converti hier matin. La catégorie même de « converti » ne me plaît pas. L’on est musulman ou l’on ne l’est pas : il n’existe pas de phase médiane. Polyeucte n’est pas moins chrétien que Néarque. Nous sommes tous égaux; nous sommes tous frères.
Je n’ai jamais compris ce que l’on entendait par « islam radical », » islam modéré », » musulman pratiquant », « musulman de tradition ». L’islam est un et indivisible. Il lui arrive de prendre plusieurs visages, selon le terrain où il est implanté – mais le dogme ne change pas. En Chine, en Afrique ou au Japon, l’on prie cinq fois par jour. Il n’y a aucun mal à suivre les coutumes de son pays, tant qu’elles ne mettent pas à bas les piliers de la foi.
L’islam est le même pour tous – mais chacun à son degré de pratique ; il ne nous appartient pas de juger. Il est écrit : « Ne vous posez pas en juge, afin de ne pas être jugés » (Matthieu, 7, 1-2). Dieu seul sait ce qui se cache au fond des poitrines. Tel pose le front au sol qui nourrit un monstre d’orgueil. Les tartuffes sont de toutes les religions, mais ils n’en restent pas moins dignes de miséricorde. On dit souvent par dérision que l’islam est religion d’amour. Je ne le crois pas. Il suffit de lire le premier verset de chaque sourate pour se rendre compte que l’islam n’est pas religion d’amour mais de pardon. « Au nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux ». Nous avons été créés à l’image du Seigneur, il nous faut donc Lui ressembler autant que possible. La première chose où nous devons l’imiter, c’est le pardon. Si tu fais miséricorde ici-bas, l’on te fera miséricorde dans l’au-delà. Ainsi, notre réflexe, devant le péché, doit être le pardon – pas le châtiment. La grâce est le privilège de Dieu – qu’Il accorde aux rois et aux puissants, mais qu’ll a d’abord accordé à ses serviteurs, pour qu`ils puissent l’approcher dans les actes de la vie quotidienne. Pardonner, c’est être le plus proche de Dieu que possible. Cinna est la meilleure pièce de Corneille parce qu’Auguste pardonne quand il peut punir. C’est là sa grandeur ; c’est là son chef-d’œuvre.
Par rapport aux chrétiens d’Orient, sois témoin que je condamne les massacres – qu’ils aient été perpétrés par des musulmans ou d’autres. Je ne m’adonne pas au tribalisme religieux. Dieu est aux côtés des justes en toute occasion. Je ne sais pas comment l’on peut se dire musulman et forcer quelqu’un à se convertir – c’est antithétique. L’islam se transmet par le cœur, non par le fer ou par la poudre. Les hommes qui brandissent le nom de Dieu comme un étendard sur leurs crimes seront les derniers le jour du Jugement. Je ne les rejette pas en dehors de l’islam – c’est interdit – mais je ne me reconnais pas dans ces gens-là et je ne reconnais pas ma croyance dans la leur. Que Dieu leur ouvre l’esprit avant qu’il ne soit trop tard. Amen.
Je ne puis passer sous silence les cris de désespoir qui me viennent de Palestine. Il m’est non moins impossible d’étouffer les cris de guerre qui émanent du Hamas.
Dans ce chaos de débris et décombres, je n’ai qu’un filet de voix pour susurrer à l’oreille des Palestiniens et des Israéliens : pardonnez-vous les uns les autres. Il est un avenir pour les juifs, les chrétiens et les musulmans – un avenir de paix et de prospérité. Si seulement nous savions.
J`aurai bientôt l`honneur de mettre en scène une pièce que j’ai écrite et qui s’articule autour du dialogue interreligieux. La Princesse de Montfermeil sera représentée à Paris à l’horizon 2015.>>
mam
L’islam n’est pas un drapeau, un hymne ou un territoire. L’islam n’est pas un pays. Il n’y a pas de gène musulman, de type islamique ; l’islam n’est pas une race, en dépit de ce que l’on veut nous faire croire avec le qualificatif « arabo-musulman ». L’islam n’est que l’aboutissement d’une chaîne de révélations qui commence avec Adam et se termine avec le Prophète – paix et bénédiction soient sur l’un et l’autre. En dernier lieu, l’islam s’est manifesté dans la péninsule arabique, mais cela ne fait pas de lui une religion arabe – sauf à considérer que le christianisme est une religion araméenne. Au contraire, le christianisme est « catholique », c`est-à-dire « universel ». L’islam aussi est « catholique » : il s`adresse à tout un chacun, quelle que soit son origine. C`est pourquoi il ne faut pas se sentir inférieur aux Arabes.
Nous n’avons pas le droit, parce que nous sommes musulmans, de regarder avec condescendance ceux de nos frères qui ne partagent pas notre foi. Moi qui suis né dans l’islam, je ne me considère pas supérieur à tel qui s’est converti hier matin. La catégorie même de « converti » ne me plaît pas. L’on est musulman ou l’on ne l’est pas : il n’existe pas de phase médiane. Polyeucte n’est pas moins chrétien que Néarque. Nous sommes tous égaux; nous sommes tous frères.
Je n’ai jamais compris ce que l’on entendait par « islam radical », » islam modéré », » musulman pratiquant », « musulman de tradition ». L’islam est un et indivisible. Il lui arrive de prendre plusieurs visages, selon le terrain où il est implanté – mais le dogme ne change pas. En Chine, en Afrique ou au Japon, l’on prie cinq fois par jour. Il n’y a aucun mal à suivre les coutumes de son pays, tant qu’elles ne mettent pas à bas les piliers de la foi.
L’islam est le même pour tous – mais chacun à son degré de pratique ; il ne nous appartient pas de juger. Il est écrit : « Ne vous posez pas en juge, afin de ne pas être jugés » (Matthieu, 7, 1-2). Dieu seul sait ce qui se cache au fond des poitrines. Tel pose le front au sol qui nourrit un monstre d’orgueil. Les tartuffes sont de toutes les religions, mais ils n’en restent pas moins dignes de miséricorde. On dit souvent par dérision que l’islam est religion d’amour. Je ne le crois pas. Il suffit de lire le premier verset de chaque sourate pour se rendre compte que l’islam n’est pas religion d’amour mais de pardon. « Au nom de Dieu, le Tout-Miséricordieux, le Très-Miséricordieux ». Nous avons été créés à l’image du Seigneur, il nous faut donc Lui ressembler autant que possible. La première chose où nous devons l’imiter, c’est le pardon. Si tu fais miséricorde ici-bas, l’on te fera miséricorde dans l’au-delà. Ainsi, notre réflexe, devant le péché, doit être le pardon – pas le châtiment. La grâce est le privilège de Dieu – qu’Il accorde aux rois et aux puissants, mais qu’ll a d’abord accordé à ses serviteurs, pour qu`ils puissent l’approcher dans les actes de la vie quotidienne. Pardonner, c’est être le plus proche de Dieu que possible. Cinna est la meilleure pièce de Corneille parce qu’Auguste pardonne quand il peut punir. C’est là sa grandeur ; c’est là son chef-d’œuvre.
Par rapport aux chrétiens d’Orient, sois témoin que je condamne les massacres – qu’ils aient été perpétrés par des musulmans ou d’autres. Je ne m’adonne pas au tribalisme religieux. Dieu est aux côtés des justes en toute occasion. Je ne sais pas comment l’on peut se dire musulman et forcer quelqu’un à se convertir – c’est antithétique. L’islam se transmet par le cœur, non par le fer ou par la poudre. Les hommes qui brandissent le nom de Dieu comme un étendard sur leurs crimes seront les derniers le jour du Jugement. Je ne les rejette pas en dehors de l’islam – c’est interdit – mais je ne me reconnais pas dans ces gens-là et je ne reconnais pas ma croyance dans la leur. Que Dieu leur ouvre l’esprit avant qu’il ne soit trop tard. Amen.
Je ne puis passer sous silence les cris de désespoir qui me viennent de Palestine. Il m’est non moins impossible d’étouffer les cris de guerre qui émanent du Hamas.
Dans ce chaos de débris et décombres, je n’ai qu’un filet de voix pour susurrer à l’oreille des Palestiniens et des Israéliens : pardonnez-vous les uns les autres. Il est un avenir pour les juifs, les chrétiens et les musulmans – un avenir de paix et de prospérité. Si seulement nous savions.
J`aurai bientôt l`honneur de mettre en scène une pièce que j’ai écrite et qui s’articule autour du dialogue interreligieux. La Princesse de Montfermeil sera représentée à Paris à l’horizon 2015.>>
mam