Une Yéménite, entre scroll et souvenirs

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Sharm

لَا يَحِيقُ ٱلْمَكْرُ ٱلسَّيِّئُ إِلَّا بِأَهْلِهِ
VIB
Je scrollais, sans but précis, le regard flottant entre les profils d’un site de voice-over, quand soudain, un profil féminin me chipe l'attention. Enfin, son drapeau plutôt : le Yémen. Un instant, j’ai hésité. Ce n’est pas tous les jours qu’on tombe sur une femme yéménite à visage découvert. D’habitude, c’est des silhouettes voilées de la tête aux pieds, des mystères que même la lumière semble respecter. Mais là… non. Là, elle s’affichait simplement, sans filtres.


"Je clique. Je zoome… Ctrl gauche + roulette vers le haut… hop hop hop…
Mon 27 pouces en prend plein la gueule. L’image s’étire, presque indécente.
Bon, c’est un peu abusé là… go down, poto. Allez, on recule un peu.
Ctrl gauche + roulette vers le bas… hop hop hop…
Un minimum de respect quand même…
Pas besoin de voir les poils de ses narines non plus.
"


Je zoom pas pour juger. Enfin… peut-être un peu. On connaît la chanson. Cette curiosité qui s’infiltre, ce besoin de voir si "y a moyen", si dame nature n’aurait pas aligné mon chakra et mes points d'acupuncture avec une ethnie que j'aurais zappée au fil des jours, à l’autre bout de la montagne, comme si un simple regard allait déclencher quelque chose auquel le cosmos n’était pas préparé. Et c’est là que, sans prévenir, j’ai laissé quelques pensées indiscrètes glisser d’entre mes lèvres:


“Oh la la, la Yéménite… y a rien de spécial ma sœur, laisse ça entre les mains de Dieu.”


Pas méchant. Juste brut. Ce genre de trucs qu’on se dit à soi-même, mi-sérieux, mi-amusé. Mais en la regardant bien, je me suis surpris à capter quelque chose de plus subtil : une lueur sincère dans ses yeux. C’était pas juste un visage, c’était une vibe, un écho de souvenirs enfouis. Je retourne sur son profil, comme si mon cerveau n’avait pas encore fini de digérer l’affaire. Tu connais le truc :


“vas-y, une dernière tentative…pour la route…pour chauffer le moteur”.


Peut-être que j’avais été trop rapide, peut-être que j’avais loupé un détail. Alors, je re-zoom. Lentement. Avec ce regard mi-curieux, mi-sceptique.


"Une chance… une chance…"


Là, ça se dessine sous mon regard en mode rayons X. Scan du visage activé.
"Des cernes…" Ouais, comme beaucoup de femmes du Golfe. Pas que ça me dérange, au contraire, ça donne un côté naturel. Pas de ces filtres qui lissent tout, juste la vraie vie quoi, qui marque un peu. Et puis ce rouge à lèvres rouge, bien vif, qui tranche sur son teint doré, légèrement basané. Ça te fait presque reculer d’un pas, mais en même temps… ça a du style. C’est pas parfait, mais c’est honnête.


"Tu sais quoi ? Je te trouve pas si mal finalement…"


Les joues rosâtres sur ce teint brun, ça a un charme discret. Et ses yeux… je sais pas comment expliquer, mais y a un truc qui capte. Comme si elle renvoyait un reflet de mes propres pensées, une petite étincelle qui accroche. Les cheveux, eux, ça sent le fer à lisser à plein nez. Mais franchement, who cares ? On est plus à ça près. Le regard glisse, s’arrête sur le nez. Ah, le nez… l’éternel juge de paix.


"Du XXL ? Aller soyons réalistes… un petit XL, voire un solide L"


Rien de dramatique. Ça me rappelle mon ex, celle qui cheatait avec les filtres Snapchat pour réduire son nez à un M parfait. Et moi, bon client, j’achetais l’illusion. Résultat : dissonance cognitive entre ses stories et la réalité. Mais là, pas de triche, pas de détour. Et tu sais quoi ?


"Vas-y, je suis preneur ma soeur."





 
"En fait, tu me rappelles quelque chose…"

Ton visage, ta vibe… ça me renvoie aux photos de classe de mes anciennes camarades au Maroc. 96, 97… vas-y, pousse jusqu’en 2001. L’âge d’or. L’époque où le soleil tapait fort, où les peaux prenaient ce teint doré qu’aucun cosmétique ne pourrait imiter. Le vrai soleil, le gros cercle jaune vénéré par les anciens. Pas cette lumière fantomatique qu’on se tape en Europe.

Mais c’est pas juste ça. Ton maquillage me fait penser à autre chose. Ce rouge à lèvres éclatant, posé comme un défi sur ton visage basané, ça me rappelle les affiches des chanteuses de chaâbi sur les vieilles cassettes magnéto. Tu sais, celles qu’on voyait dans les vitrines des boutiques à Route Marrakech, à Oujda. Ces pochettes avec des visages figés, des couleurs saturées, et des regards qui semblaient te suivre du coin de l’œil.

Et puis, y avait toujours une cassette qui tournait en boucle, le dernier trend comme on dirait aujourd’hui. Le son flottait dans l’air, se mélangeant aux bips des voitures, aux cris des vendeurs, et à l’odeur de la rue. Ça sentait le karane qui chauffait sur les plaques, les boubouches (les escargots, pour les non-initiés), et ce parfum de Scorpio qui s’évaporait dans la chaleur, ce cache misère qui nous servait de parfum universel pour hommes, mélangé à la pollution des petits taxis rouges. La sueur, la bouffe, les épices, tout ça formait un parfum unique, impossible à retrouver ailleurs.

Et toi, là, avec ton maquillage un peu mal assorti, tes boucles d’oreilles d’un mètre qui auraient pu sortir d’un clip des années 90… Tu me ramènes à tout ça. Pas que je juge, non. Mais à l’époque, je me souviens qu’on se disait que les femmes qui se maquillaient comme ça, c’était limite pour nous provoquer. Ou alors… c’est juste que les mecs de l’époque avaient un goût de chiottes. Qui sait ? Mais tu vois, au final, j’aime cette authenticité. Ce mélange d’imperfections et de souvenirs, ça te donne un charme que les filtres ne pourront jamais copier.

Et en parlant de ce soleil brûlant qui marquait les visages de mes camarades, je pense à ces anciens peuples, là-bas, de l'autre côté de l'Atlantique. Les Mayas, les Aztèques, peut-être les Incas. Tous ces peuples qui levaient les yeux vers le ciel pour adorer ce dieu flamboyant, le soleil. Ils allaient jusqu’à arracher le cœur de leurs captifs, l’offrant au soleil pour calmer son appétit brûlant. Des sacrifices, des rituels, des prières murmurées sous un ciel sombre. Apocalypto, tu connais ? Ce film où le soleil se cache derrière une éclipse, plongeant les prêtres dans la panique. Ils croyaient que le dieu était en colère, affamé de sang, et que seul un cœur battant pouvait apaiser sa fureur.


"Mais toi, ma chère… j’irai pas jusqu’à dire que tu m’arraches le cœur."


Non, c’est plus subtil que ça. En te regardant, je sens juste une petite sueur de tendresse qui dégouline doucement sur mon cœur. Une goutte discrète mais scintillante, qui capte la lumière de ton visage… ou plutôt, la lumière que ton écran solaire me renvoie en pleine face.

Parce qu’on va pas se mentir : cet éclat, c’est pas juste la nature. C’est un vieux cheat code féminin, hérité des décennies passées, mais l'industrie cosmétique a raffiné la chose pour que ça paraisse discret. Indice de réflexion élevé, ma sœur. Si on appliquait les lois de Snell-Descartes, on pourrait mesurer l'angle exact auquel ta lumière rebondit sur mon cœur.


"Mais bon, peu importe la physique. T’es éclatante, ma sœur. Pas besoin de sacrifice, juste toi, là, avec cette lumière réfléchie qui me fait sourire."




 
Dernière édition:
Mais voilà, en descendant de cette montagne de souvenirs, je me retrouve face à une évidence. Toi, là, sur cet écran. Une inconnue. Rien de plus, rien de moins. Et moi, ici, à déconstruire chaque pixel de ton visage, à plonger dans des souvenirs qui n’ont rien demandé. A te décortiquer, comme si t’étais un mirage numérique taillé sur mesure pour nourrir mes pensées.


"Et ça me fait sourire, mais avec un brin de gêne."


Parce qu’au fond, qui suis-je pour juger ? Toi, t’as juste posté ton profil, probablement sans te douter qu’un gars à l’autre bout de l’écran allait partir dans des voyages intercontinentaux et introspectifs en te regardant. Mais en même temps… t’as posté ta photo de profil pour une raison précise, hein. Faut pas se mentir, t’espérais bien que quelqu’un, quelque part, allait te zieuter. Peut-être pas un mec chelou comme moi, mais bon… on choisit pas ses spectateurs.


Et là, je me rends compte que ce fardeau de juger une inconnue, c’est pas juste sur toi que je le projette. C’est un peu sur moi aussi. Ce besoin de comprendre, de relier, d’analyser chaque détail, comme si le monde avait besoin de mes commentaires pour exister. C’est peut-être ça, le truc : on juge pas les autres pour eux, on les juge pour nous-mêmes. Pour donner un sens à nos pensées, pour remplir les silences.


Au final, j’aime bien ce que tu renvoies. Pas parce que t’es parfaite. Justement, parce que tu l’es pas. Ton maquillage mal assorti, tes boucles d’oreilles XXL, ton éclat d’écran solaire trop brillant… c’est ça qui te rend réelle. Authentique. Et dans un monde saturé de filtres et de perfection plastique, ça a plus de valeur que tu ne le penses.


Mais dis, ma sœur chérie… maintenant qu’on a fait connaissance, même si t’as pas été trop bavarde...Ce qui, franchement, ne me déplaît pas. Parce que, tu sais quoi ? Ton regard m’a déjà raconté plus de choses que n’importe quelle bio sur un site de voice-over. Mais bon, faut quand même poser les vraies questions.


"Dis-moi… t’es sunnite au moins ?"


Parce que je sais que c’est un peu le bordel par chez toi, entre les Houthis qui tirent à gauche, l’État central à Hadramout qui tire à droite, et le sud qui tire… bah, un peu partout. J’espère que t’es du sud...Disons vers Ibb. Ouais, tu vois, ces patelins verdâtres, un peu plus accueillants que ces recoins rocailleux où ça sent encore la poudre, les explosions, et les hommes en jupes-blazers qui flottent entre deux explosions, avec des chevelures de hippies nourries au sable et à l’huile de moteur.


Ah, et en parlant de ces patelins verdâtres... parlons herbes. Je sais que c'est gênant mais c'est nécessaire avant tout engagement. Oui voilà, je veux parler du Kat. Ce délire de toxico local. Dis-moi que c’est juste les hommes qui mâchouillent ce truc-là comme des gamins avec des bonbons périmés ? Parce que là, franchement, si toi aussi tu mastiques des feuilles de marijuana yéménite, on va devoir rediscuter notre connexion.


Bref. J’espère que t’es sunnite… et d’une tribu pas aussi chelou que l’homme qui te parle. Parce que voilà, entre mecs chelous, la cohabitation, c’est compliqué. Faut au moins un qui tienne la barre pendant que l’autre fait des loopings... Tout en priant qu'un drone américain ne vienne pas saboter le spectacle, et mettre tout le monde à plat ventre.


"Au fait, on devrait réfléchir à notre futur chez-nous… avant qu’un drone décide pour nous."







 
Au moins tu reconnais que t'es chelou, limite pervers 😂 un peu cinglé mais bon il faut de tout pour faire un monde et certainement une grande dose de folie pour faire un artiste :D
 
Au moins tu reconnais que t'es chelou, limite pervers 😂 un peu cinglé mais bon il faut de tout pour faire un monde et certainement une grande dose de folie pour faire un artiste :D

Chelou, oui. Pervers, je sais pas :D Je dirais plutôt un observateur en mode "moine shaolin" en pleine méditation devant un charme féminin... Même si techniquement, le temple shaolin est interdit aux femmes.
 
Beggar je l'ai lu berguegue. Ça correspond mieux non @Sharm 🤣🤣
Tu n'avais pas mal au doigt à force de zoomer. En plus ça doit un bon filtre. Tout ça pour ça 😂😂
tiens t'as raison 🎩😂
Sharm le bergueg :D

Dans le monde des arts mariaux (murim) il y a différentes sectes, comme les shaolins (des moines qui ne se marient pas et ne se donnent pas aux plaisirs du bas monde). Par contre, la secte des beggars est responsable des renseignements malgré leur aspect d'insoucieux et ivrogne (c'est tout le contraire)
 
Vu ce que tu racontes, j'en doute que tu es shaolin, un beggar style te correspond mieux :D

T’as raison, Shaolin, c’est pas trop mon délire. Les espaces masculins confinés, je m’en méfie un peu… :D

Beggar ? Pourquoi pas, pour le côté désabusé et détaché. Wudang me va mieux je trouve. Un équilibre entre yin et yang… Quoique, un Wudang un peu trop porté sur le set Drunken Fist 🏺

 
Beggar je l'ai lu berguegue. Ça correspond mieux non @Sharm 🤣🤣
Tu n'avais pas mal au doigt à force de zoomer. En plus ça doit un bon filtre. Tout ça pour ça 😂😂

Bergag o safi ? Plus que ça. Anthropologue du numérique assermenté.

D’ailleurs, si tu veux que j’analyse ta jolie petite tête, envoie une photo. Avec un peu d’effort et une résolution en 8K, je pourrais même deviner ce que t’as mangé la veille…:D
 
tiens t'as raison 🎩😂
Sharm le bergueg :D

Dans le monde des arts mariaux (murim) il y a différentes sectes, comme les shaolins (des moines qui ne se marient pas et ne se donnent pas aux plaisirs du bas monde). Par contre, la secte des beggars est responsable des renseignements malgré leur aspect d'insoucieux et ivrogne (c'est tout le contraire)


Intéressante l'info sur les Beggars.

PS : T’inquiète, je suis pas un mkhazni… enfin, c’est ce que dirait tout vrai mkhazni qui se respecte :D
 
Salam,
Me dis pas que tu nous parles d'un Trav depuis tout à l'heure :D

Wa alikoum Salam, Content de voir que t'es toujours vivante (et j'espère pas toujours aussi chi.ante :D... ça vaaa j'rigooole :P)

Non, je faisais référence à la supposée belle famille, parce que l'esprit tribal est encore ancré dans la société yéménite. Donc quand tu te maries avec une yéménite, faut être prêt à gérer l'oncle en jupe-blaze, le cousin défoncé au Kat, et le petit qui joue au kalach comme nous on jouait avec un pistolet à eau à l'occasion de Sid l Miloud.
 
Bergag o safi ? Plus que ça. Anthropologue du numérique assermenté.

D’ailleurs, si tu veux que j’analyse ta jolie petite tête, envoie une photo. Avec un peu d’effort et une résolution en 8K, je pourrais même deviner ce que t’as mangé la veille…:D


J'ai peur du résultat et il n'y a pas que moi qui aura peur 🤣🤣
On va garder l'anonyma.
Analyse les belgha si tu veux 🤣🤣
 
Wa alikoum Salam, Content de voir que t'es toujours vivante (et j'espère pas toujours aussi chi.ante :D... ça vaaa j'rigooole :P)

Non, je faisais référence à la supposée belle famille, parce que l'esprit tribal est encore ancré dans la société yéménite. Donc quand tu te maries avec une yéménite, faut être prêt à gérer l'oncle en jupe-blaze, le cousin défoncé au Kat, et le petit qui joue au kalach comme nous on jouait avec un pistolet à eau à l'occasion de Sid l Miloud.

Walahila toujours vivante ça craint, mais j'essaye de partir... après je me dis si c'est pour partir et ressuscité 7 ans aprés à quoi bon ? :p

Je suis volontairement chia.nte avec certains pseudos que je trouve ***.**** mais pas avec les gens biens enfin je crois.

Ok je comprends mieux pour les 2 mecs chelous colocataires :D
 
J'ai peur du résultat et il n'y a pas que moi qui aura peur 🤣🤣
On va garder l'anonyma.
Analyse les belgha si tu veux 🤣🤣



Belgha Analysis in Progress... Please Wait


belghas_scan_fine.gif




Résultats des analyses :📋 📉📊📈

  • Photo capturée par un Samsung à clapet, génération 1.3 MP.
  • La couleur rouge montre quelques décolorations dues à une exposition prolongée au soleil. Des coins plus foncés que d’autres… ça sent le vécu.
  • La chaussure droite semble plus fatiguée : propriétaire droitière confirmée. Quand on est droitier, on use toujours la chaussure droite avant la gauche.
  • Pour préserver la discrétion, aucun chiffre ne sera communiqué sur le nombre d’enfants frappés avec, ni sur les insectes écrasés… volontairement ou non.
  • Par souci de confidentialité, la pointure de la balgha restera classifiée.
 
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Regarde la pièce jointe 408309




Résultats des analyses :📋 📉📊📈

  • Photo capturée par un Samsung à clapet, génération 1.3 MP.
  • La couleur rouge montre quelques décolorations dues à une exposition prolongée au soleil. Des coins plus foncés que d’autres… ça sent le vécu.
  • La chaussure droite semble plus fatiguée : propriétaire droitière confirmée. Quand on est droitier, on use toujours la chaussure droite avant la gauche.
  • Pour préserver la discrétion, aucun chiffre ne sera communiqué sur le nombre d’enfants frappés avec, ni sur les insectes écrasés… volontairement ou non.
  • Par souci de confidentialité, la pointure de la balgha restera classifiée.


Tu sais pas calculer la rapidité du volage de la belgha ? Rapide comme un aigle ou plutôt comme une poule 🤣
 
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