Vaclav Klaus: l'UE est antidémocratique

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion Octavius
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A Bruxelles, Vaclav Klaus accuse l'UE de dérive antidémocratique

Il y a 20 heures

BRUXELLES — Eurosceptique convaincu, le président tchèque Vaclav Klaus, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, a lancé jeudi à Bruxelles devant le Parlement européen une charge virulente contre une UE devenue, selon lui, antidémocratique et élitiste, et où les idées alternatives ne sont plus tolérées.

Les propos de M. Klaus ont été accueillis par les huées de nombreux eurodéputés, dont beaucoup ont quitté l'hémicycle, mais a suscité les applaudissements des élus eurosceptiques.

M. Klaus a estimé que l'approfondissement de l'intégration européenne est devenu un credo "non critiquable", "selon lequel il n'y a qu'un avenir possible et acceptable" pour la construction de l'UE. "Ceux qui osent réfléchir à une option différente sont qualifiés d'ennemis", a-t-il ajouté.

Le président tchèque a également affirmé que les pratiques en vigueur dans l'UE lui rappelaient l'époque communiste lorsqu'une grande partie de l'Europe de l'Est était sous la coupe de l'Union soviétique, un temps où les divergences d'opinion n'étaient pas acceptées.

"Il n'y a pas si longtemps, dans notre partie de l'Europe, nous avons connu un système politique qui ne permettait aucune alternative et donc également pas d'opposition parlementaire", a-t-il expliqué. "Nous avons appris la difficile leçon que, sans opposition, il n'y a pas de liberté."

Les observateurs s'attendaient à un discours critique de M. Klaus pour sa seule et unique visite au Parlement de Bruxelles durant la présidence tchèque, qui s'achèvera fin juin. Le chef de l'Etat tchèque refuse de hisser le drapeau européen sur sa résidence officielle à Prague, arguant que son pays n'est pas une province de l'UE.

Certains députés ont toutefois été surpris par sa comparaison avec l'époque soviétique. "Je n'ai jamais connu une situation où la présidence de l'Union européenne (...) compare l'UE à l'Union soviétique", a commenté l'eurodéputé belge Ivo Belet.

M. Klaus a été très applaudis par les députés eurosceptiques lorsqu'il a estimé que les Vingt-Sept feraient mieux d'apporter la prospérité aux Européens plutôt que de rechercher une intégration politique plus grande, et seraient bien avisés d'abandonner le traité de Lisbonne, déjà rejeté par les Irlandais.

Reste que la chambre basse du Parlement tchèque a approuvé mercredi ce traité simplifié, sur lequel la République tchèque est le dernier pays membre de l'UE à voter. Le Sénat devrait se prononcer en avril, mais il faudra encore que M. Klaus signe, alors qu'il s'est jusqu'ici opposé à ce texte au nom de la souveraineté nationale.

AFP
 
A Bruxelles, Vaclav Klaus accuse l'UE de dérive antidémocratique

Il y a 20 heures

BRUXELLES — Eurosceptique convaincu, le président tchèque Vaclav Klaus, dont le pays assure la présidence tournante de l'Union européenne, a lancé jeudi à Bruxelles devant le Parlement européen une charge virulente contre une UE devenue, selon lui, antidémocratique et élitiste, et où les idées alternatives ne sont plus tolérées.

Les propos de M. Klaus ont été accueillis par les huées de nombreux eurodéputés, dont beaucoup ont quitté l'hémicycle, mais a suscité les applaudissements des élus eurosceptiques.

M. Klaus a estimé que l'approfondissement de l'intégration européenne est devenu un credo "non critiquable", "selon lequel il n'y a qu'un avenir possible et acceptable" pour la construction de l'UE. "Ceux qui osent réfléchir à une option différente sont qualifiés d'ennemis", a-t-il ajouté.

Le président tchèque a également affirmé que les pratiques en vigueur dans l'UE lui rappelaient l'époque communiste lorsqu'une grande partie de l'Europe de l'Est était sous la coupe de l'Union soviétique, un temps où les divergences d'opinion n'étaient pas acceptées.

"Il n'y a pas si longtemps, dans notre partie de l'Europe, nous avons connu un système politique qui ne permettait aucune alternative et donc également pas d'opposition parlementaire", a-t-il expliqué. "Nous avons appris la difficile leçon que, sans opposition, il n'y a pas de liberté."

Les observateurs s'attendaient à un discours critique de M. Klaus pour sa seule et unique visite au Parlement de Bruxelles durant la présidence tchèque, qui s'achèvera fin juin. Le chef de l'Etat tchèque refuse de hisser le drapeau européen sur sa résidence officielle à Prague, arguant que son pays n'est pas une province de l'UE.

Certains députés ont toutefois été surpris par sa comparaison avec l'époque soviétique. "Je n'ai jamais connu une situation où la présidence de l'Union européenne (...) compare l'UE à l'Union soviétique", a commenté l'eurodéputé belge Ivo Belet.

M. Klaus a été très applaudis par les députés eurosceptiques lorsqu'il a estimé que les Vingt-Sept feraient mieux d'apporter la prospérité aux Européens plutôt que de rechercher une intégration politique plus grande, et seraient bien avisés d'abandonner le traité de Lisbonne, déjà rejeté par les Irlandais.

Reste que la chambre basse du Parlement tchèque a approuvé mercredi ce traité simplifié, sur lequel la République tchèque est le dernier pays membre de l'UE à voter. Le Sénat devrait se prononcer en avril, mais il faudra encore que M. Klaus signe, alors qu'il s'est jusqu'ici opposé à ce texte au nom de la souveraineté nationale.

AFP

Mais oui, détruisons l'Europe "soviétique", à fond dans l'atlantisme et faisons comme les Tchèques en accueillant des radars et des antimissiles pour protéger les gentils Américains.
 
Comparer l'UE à l'Union soviétique...

Ce que je remarque c'est que ceux qui "critiquent" le plus l'UE sont les plus antlantistes...

C'est ceux qu'on entend le plus, que les media montent en épingle. Vaclav Klaus est un crétin ultralibéral, mais c'est aussi un révélateur. L'UE n'est certes pas l'URSS, mais l'intégration européenne peut aussi transformer les Etats-nations qui la composent en nationalités, ce qui ressemblerait un peu à l'URSS selon Staline.

Il est remarquable que les Suisses ont réfusé à trois reprises d'entrer dans l'UE. Pourtant, ils en profitent bien, même mieux que les pays qui y sont. En matière d'économie et société, la Suisse ne se distingue pas de l'Allemagne ou de la France.

Mais les Suisses tiennent à leur démocratie locale et à leurs libertés cantonales et savent qu'elles ne résisteraient pas une entrée dans l'UE. Leur démocratie est antérieure aux révolutions anglaise, américaine et française, à la philosophie des Lumières, qui sert de support idéologique à l'UE.

Tout abruti qu'il est, Klaus n'a pas tort. L'UE est anti-démocratique. Ses préoccupations sont marchandes, fanatiquement marchandes comme le montre Nelly Kroes, la commissaire à la concurrence. One way : the market, the best way, donc pas besoin de démocratie, pas besoin de délibération collective sur les choix de société. Pas besoin de citoyens, mais seulement de consommateurs. Une bonne illustration est la volonté de la Commission d'imposer les OGM contre la volonté des citoyens.
 
C'est ceux qu'on entend le plus, que les media montent en épingle. Vaclav Klaus est un crétin ultralibéral, mais c'est aussi un révélateur. L'UE n'est certes pas l'URSS, mais l'intégration européenne peut aussi transformer les Etats-nations qui la composent en nationalités, ce qui ressemblerait un peu à l'URSS selon Staline.

Il est remarquable que les Suisses ont réfusé à trois reprises d'entrer dans l'UE. Pourtant, ils en profitent bien, même mieux que les pays qui y sont. En matière d'économie et société, la Suisse ne se distingue pas de l'Allemagne ou de la France.

Mais les Suisses tiennent à leur démocratie locale et à leurs libertés cantonales et savent qu'elles ne résisteraient pas une entrée dans l'UE. Leur démocratie est antérieure aux révolutions anglaise, américaine et française, à la philosophie des Lumières, qui sert de support idéologique à l'UE.

Tout abruti qu'il est, Klaus n'a pas tort. L'UE est anti-démocratique. Ses préoccupations sont marchandes, fanatiquement marchandes comme le montre Nelly Kroes, la commissaire à la concurrence. One way : the market, the best way, donc pas besoin de démocratie, pas besoin de délibération collective sur les choix de société. Pas besoin de citoyens, mais seulement de consommateurs. Une bonne illustration est la volonté de la Commission d'imposer les OGM contre la volonté des citoyens.

C'est un peu vrai avec la Commission mais le Parlement européen a de plus en plus de pouvoirs, il ne faut pas le nier.

Et puis l'UE voit l'économie comme une source de bien-être, de réalisation des droits.
C'est bien d'être démocrate mais sans moyens c'est autre chose.
Le monde change, l'Europe doit s'affirmer, et ça serait une bonne chose. L'Union européenne porte de bonne valeurs à mon avis.
Les Etats-Unis font tout ce qu'il peuvent pour que justement cette union ne reste qu'une zone de libre-échange (à travers ces alliés entre autres de l'Est, dont Klaus).

De toute façon la Chambre tchèque a ratifié le traité de Lisbonne je crois (ça doit encore passer au Sénat), tant mieux.
 
C'est un peu vrai avec la Commission mais le Parlement européen a de plus en plus de pouvoirs, il ne faut pas le nier.

Et puis l'UE voit l'économie comme une source de bien-être, de réalisation des droits.
C'est bien d'être démocrate mais sans moyens c'est autre chose.
Le monde change, l'Europe doit s'affirmer, et ça serait une bonne chose. L'Union européenne porte de bonne valeurs à mon avis.
Les Etats-Unis font tout ce qu'il peuvent pour que justement cette union ne reste qu'une zone de libre-échange (à travers ces alliés entre autres de l'Est, dont Klaus).

De toute façon la Chambre tchèque a ratifié le traité de Lisbonne je crois (ça doit encore passer au Sénat), tant mieux.

Le traité de Lisbonne donne quelques pouvoirs supplémentaires au Parlement, mais pas de quoi contrebalancer ceux du Conseil et de la Commission. Et plus il y aura de pays représentés au Parlement, plus il sera difficile que s'y forment des ententes pour peser sur le Conseil et la Commission.

L'UE voit l'économie etc..., c'est bien tout le problème. Cette croyance transformée en dogme a fait fiasco. Il suffit de regarder le monde pour s'en assurer. A mon avis, l'UE portent des valeurs qui furent bonnes, mais qui sont aujourd'hui dépassées donc néfastes.

Certainement les Etats-Unis ne souhaitent pas que l'Europe se transforme en une entité politique cohérente, donc concurrente. Mais ils n'ont même pas besoin de s'en soucier. Aux Etats-Unis comme en Europe, ce ne sont pas les politiques qui décident, mais les entreprises. Que fait Obama, sinon céder aux demandes des entreprises ? Que fait Sarkozy, sinon ce que fait Obama en plus petit ?

Quant au traité de Lisbonne, il faudra encore que les Irlandais changent d'avis, et les traités, ça peut toujours se dénoncer, surtout dans une civilisation où l'on sait ne pas tenir parole.
 
Le traité de Lisbonne donne quelques pouvoirs supplémentaires au Parlement, mais pas de quoi contrebalancer ceux du Conseil et de la Commission. Et plus il y aura de pays représentés au Parlement, plus il sera difficile que s'y forment des ententes pour peser sur le Conseil et la Commission.

L'UE voit l'économie etc..., c'est bien tout le problème. Cette croyance transformée en dogme a fait fiasco. Il suffit de regarder le monde pour s'en assurer. A mon avis, l'UE portent des valeurs qui furent bonnes, mais qui sont aujourd'hui dépassées donc néfastes.

Certainement les Etats-Unis ne souhaitent pas que l'Europe se transforme en une entité politique cohérente, donc concurrente. Mais ils n'ont même pas besoin de s'en soucier. Aux Etats-Unis comme en Europe, ce ne sont pas les politiques qui décident, mais les entreprises. Que fait Obama, sinon céder aux demandes des entreprises ? Que fait Sarkozy, sinon ce que fait Obama en plus petit ?

Quant au traité de Lisbonne, il faudra encore que les Irlandais changent d'avis, et les traités, ça peut toujours se dénoncer, surtout dans une civilisation où l'on sait ne pas tenir parole.

Le Parlement peut rejeter une proposition de la commission. Et puis plus ou moins d'Etats ne change pas le fait que les eurodépudés siègent par courant politique, ils ne représentent pas leur Etat respectif.

Sinon, le libéralisme, le capitalisme sont la règle. Est-ce bon? Est-ce mauvais?
Je ne sais pas mais même cette crise ne vas rien changer. Aux Etats-Unis on a déjà recommencer à accorder des subprimes...

Et puis il y a la politique étrangère qui doit être renforcée,...

Mais mieux vaut cette Europe là qu'un grand désaccord et pas d'Europe du tout.
 
Les Etats-nations n'ont pas inventé la démocratie et elle n'est pas leur exclusivité. Cependant, c'est dans le cadre de ces Etats qu'elle est devenue moderne et a donné les résultats que nous connaissons. Peut-elle se perpétuer dans un cadre supra-national, sinon en améliorant ces résultats, du moins en les maintenant ? C'est le défi que la démocratie lance à l'UE et à sa volonté d'intégration. On peut croire qu'elle relève ce défi ou avoir des raisons d'en douter qui n'exigent pas de suivre le FN ou le NPA.

Quelle est la légitimité démocratique de la Commission européenne ? Quelle est celle du Conseil européen ? L'une et l'autre sont autoproclamés. Envers qui la Commission est-elle responsable ? Envers le Conseil ? Envers le Parlement ? Envers les citoyens des Etats-membres ? Envers l'ERT, la confrérie des multinationales européennes ? Envers qui le Conseil est-il responsable ? On connaît la chanson de ses membres : C'est pas nous, c'est l'Europe. Les deux organes décisionnaires de l'UE sont irresponsables envers les habitants des Etats-membres.

Le Parlement paraît avoir cette légitimité et mettre sa responsabilité en jeu dans des élections. Mais quel genre d'élection ? Des élections régionales. Sans doute a-t-on trouvé habile de choisir ce niveau, plus près des électeurs, plus loin des Etats. Mais que ce passe-t-il à ce niveau? Que se passe-t-il en Bavière, en Lombardie, au Pays Basque ? Qu'est-ce qui se dégage à ce niveau ? Pas forcément le meilleur à en juger par la CSU, la Ligue lombarde ou le terrorisme basque. Pour établir la démocratie, les Etats-nations avaient neutralisé les tendances séparatistes. L'UE les a remise en selle.

Dans ma région, la Bretagne, je rencontre des gens qui affirment que les cinq départements «*bretons*» peuvent se débrouiller sans la France. Quand je leur demande ce que devient la Sécurité sociale dans ce cadre, ils répondent «*Ah oui*», comme s'ils n'y avaient pas pensé. Qu'en pourraient-ils penser ? Que chacun se paie sa protection sociale ? N'est-ce pas cela aussi la démocratie, une protection sociale ? Que chacun se paie sa démocratie, donc. Vaclav Klaus s'en réjouirait.

Il y a des gens qui s'imaginent que l'UE se développera comme les Etats-Unis d'Amérique, qu'elle finira par former une nation. Une idée lancée par Victor Hugo. Mais il y a un hic. La nation étatsunienne s'est formée sinon dans un génocide, du moins dans un ethnocide. Les Amérindiens étaient autres, irréductiblement autres. Les nations européennes se sont entre-déchirées, mais malgré toutes les tirades des propagandistes diabolisant l'adversaire, l'Allemand n'était pas un autre irréductible pour le Français et réciproquement. L'adversaire n'était pas l'ennemi qu'il faut anéantir.

Etre européen n'est qu'un sentiment vague produit par la construction européenne. Cette construction a rajouté deux couches à des identités déjà problématiques. Maintenant, on est Basque, Bavarois, Breton, Catalan, Ecossais ou Gallois, Espagnol, Allemand, Français ou Britannique, et Européen. Mais quelle est la réalité de la citoyenneté européenne ? Il n'y a pas de citoyenneté européenne. Et sans citoyenneté, peut-il y avoir démocratie ?

Plutôt pas d'Europe qu'une Europe sans démocratie.
 
Les Etats-nations n'ont pas inventé la démocratie et elle n'est pas leur exclusivité. Cependant, c'est dans le cadre de ces Etats qu'elle est devenue moderne et a donné les résultats que nous connaissons. Peut-elle se perpétuer dans un cadre supra-national, sinon en améliorant ces résultats, du moins en les maintenant ? C'est le défi que la démocratie lance à l'UE et à sa volonté d'intégration. On peut croire qu'elle relève ce défi ou avoir des raisons d'en douter qui n'exigent pas de suivre le FN ou le NPA.

Quelle est la légitimité démocratique de la Commission européenne ? Quelle est celle du Conseil européen ? L'une et l'autre sont autoproclamés. Envers qui la Commission est-elle responsable ? Envers le Conseil ? Envers le Parlement ? Envers les citoyens des Etats-membres ? Envers l'ERT, la confrérie des multinationales européennes ? Envers qui le Conseil est-il responsable ? On connaît la chanson de ses membres : C'est pas nous, c'est l'Europe. Les deux organes décisionnaires de l'UE sont irresponsables envers les habitants des Etats-membres.

Le Parlement paraît avoir cette légitimité et mettre sa responsabilité en jeu dans des élections. Mais quel genre d'élection ? Des élections régionales. Sans doute a-t-on trouvé habile de choisir ce niveau, plus près des électeurs, plus loin des Etats. Mais que ce passe-t-il à ce niveau? Que se passe-t-il en Bavière, en Lombardie, au Pays Basque ? Qu'est-ce qui se dégage à ce niveau ? Pas forcément le meilleur à en juger par la CSU, la Ligue lombarde ou le terrorisme basque. Pour établir la démocratie, les Etats-nations avaient neutralisé les tendances séparatistes. L'UE les a remise en selle.

Dans ma région, la Bretagne, je rencontre des gens qui affirment que les cinq départements «*bretons*» peuvent se débrouiller sans la France. Quand je leur demande ce que devient la Sécurité sociale dans ce cadre, ils répondent «*Ah oui*», comme s'ils n'y avaient pas pensé. Qu'en pourraient-ils penser ? Que chacun se paie sa protection sociale ? N'est-ce pas cela aussi la démocratie, une protection sociale ? Que chacun se paie sa démocratie, donc. Vaclav Klaus s'en réjouirait.

Il y a des gens qui s'imaginent que l'UE se développera comme les Etats-Unis d'Amérique, qu'elle finira par former une nation. Une idée lancée par Victor Hugo. Mais il y a un hic. La nation étatsunienne s'est formée sinon dans un génocide, du moins dans un ethnocide. Les Amérindiens étaient autres, irréductiblement autres. Les nations européennes se sont entre-déchirées, mais malgré toutes les tirades des propagandistes diabolisant l'adversaire, l'Allemand n'était pas un autre irréductible pour le Français et réciproquement. L'adversaire n'était pas l'ennemi qu'il faut anéantir.

Etre européen n'est qu'un sentiment vague produit par la construction européenne. Cette construction a rajouté deux couches à des identités déjà problématiques. Maintenant, on est Basque, Bavarois, Breton, Catalan, Ecossais ou Gallois, Espagnol, Allemand, Français ou Britannique, et Européen. Mais quelle est la réalité de la citoyenneté européenne ? Il n'y a pas de citoyenneté européenne. Et sans citoyenneté, peut-il y avoir démocratie ?

Plutôt pas d'Europe qu'une Europe sans démocratie.

Je comprends mais c'est dommage de penser cela de l'Europe.

Regarde l'Europe avant 1945, et de 1945 à aujourd'hui. Affirmer que l'Europe est une mauvaise chose et qu'on peut s'en passer est à mon avis erroné.

On fait parti de la génération qui n'a pas connu ce changement, on est né dedans, on ne sait pas ce qu'a apporté l'Europe réellement.
Quand on compare les pères fondateurs à des Berlusconi (de l'Italie qui a rejeté le fascisme et soutenu l'Europe), Klaus,... On voit bien que les temps ont changé...


La commission est composée de membres désignés par les gouvernements élus avec approbation par le Parlement, le Conseil représente tous les Etats européens, le Parlement est élu directement et participe à l'activité législative par la co-décision, il existe le principe de subsidiarité (privilégier l'action par les niveaux inférieurs, plus proches des citoyens et plus efficace),... (sans oublier la défense des droits de l'Homme)
Et encore d'autres choses que je ne me rappelle plus et des nouveautés du Traité de Lisbonne.

Il faut continuer cette construction, pas vouloir sa fin, parce que beaucoup parmi ceux qui critiquent ne proposent rien d'autre (sans parler de ceux qui voient la seule solution dans leur Etat-Nation ou les les Etats-Unis,...).
 
Je comprends mais c'est dommage de penser cela de l'Europe.

Regarde l'Europe avant 1945, et de 1945 à aujourd'hui. Affirmer que l'Europe est une mauvaise chose et qu'on peut s'en passer est à mon avis erroné.

On fait parti de la génération qui n'a pas connu ce changement, on est né dedans, on ne sait pas ce qu'a apporté l'Europe réellement.
Quand on compare les pères fondateurs à des Berlusconi (de l'Italie qui a rejeté le fascisme et soutenu l'Europe), Klaus,... On voit bien que les temps ont changé...


La commission est composée de membres désignés par les gouvernements élus avec approbation par le Parlement, le Conseil représente tous les Etats européens, le Parlement est élu directement et participe à l'activité législative par la co-décision, il existe le principe de subsidiarité (privilégier l'action par les niveaux inférieurs, plus proches des citoyens et plus efficace),... (sans oublier la défense des droits de l'Homme)
Et encore d'autres choses que je ne me rappelle plus et des nouveautés du Traité de Lisbonne.

Il faut continuer cette construction, pas vouloir sa fin, parce que beaucoup parmi ceux qui critiquent ne proposent rien d'autre (sans parler de ceux qui voient la seule solution dans leur Etat-Nation ou les les Etats-Unis,...).

Jusqu'à preuve du contraire, les gouvernements ne sont pas élus dans les Etats de l'UE. En France, par exemple, le chef de l'Etat choisit quelqu'un dans une majorité législative pour former un gouvernement. Pour l'actualité de cette réalité, voir Israël. Il arrive que des ministres ne sont pas des élus. Il est donc inexact que les commissaires européens ont une légitimité démocratique. Puisque tu cites Berlusconi, ce grand démocrate a désigné des commissaires dont les convictions démocratiques ne sont pas évidentes.

Comme tu l'écris, le Conseil représente les Etats-membres. Mais peut-on en conclure pour autant qu'il représente les habitants des Etats-membres ? Cela ne force-t-il pas à admettre que, non pas des élus, mais l'Etat représente les citoyens et à justifier, par exemple, que tout Israélien représente l'Etat d'Israël ou tout Chinois le gouvernement de Pékin ? Si c'est la bonne conception de la démocratie et de la liberté, je ne trouve pas dommage de m'y opposer.

Le Parlement peut s'opposer à une initiative de la Commission, co-décider avec elle, mais si la négociation n'aboutit pas, c'est le Conseil qui tranche, et l'on a jamais vu le Conseil aller dans le sens du Parlement et toujours aller dans celui de la Commission, qui, elle, va toujours dans le sens des entreprises et du marché et jamais dans celui des habitants. L'UE est bien une institution, une machine anti-démocratique et liberticide.

Je ne parle pas de la politique d'immigration décidée par le Conseil et la Commission avec l'appui d'une majorité parlementaire servile. Je ne défends pas la souveraineté des Etats, mais celle des citoyens, sans laquelle la démocratie n'est qu'une abstraction. Le principe de subsidiarité est une supercherie où, après avoir transféré des pouvoirs à l'UE, celle-ci rend les plus faibles aux Etats ou aux échelons décisionnaires inférieurs. Ce principe ne privilégie nullement la prise de décision à ces niveaux. Il en restreint le champ.

Que la proximité de la décision la rende plus efficace reste à prouver. On a bâti des théories la-dessus, qui fleurissent en entreprise, le plus souvent comme mascarades. C'est le quartier-général qui décide en fin de compte. La Commission peut bien mettre en demeure un Etat de rendre l'eau potable, cet Etat et une région (la Bretagne en l'occurrence) faire des efforts financiers pour y arriver, mais ne peuvent rien faire contre ceux qui rendent l'eau impropre à la consommation. Pas d'entraves à l'activité des marchés. Des régions peuvent décider d'interdire les OGM, la Commission s'en moque.

Il est temps d'arrêter la construction de cette Europe-là. Et s'interroger sur la nécessité et l'utilité d'une Europe. C'est l'ultra-libéralisme qui tient que l'Etat-nation est dépassé. Mais aujourd'hui, il est bien content qu'il existe encore.
 
En même temps il ne faut pas voir que le mauvais côté des choses.

On peut dire aussi que nos démocraties s'apparentent plus à des particraties,...

Moi je vois l'Europe comme une réussite. Où en serions-nous sans elle? Et où irions-nous sans elle?
Par exemple face à la crise, sans l'euro on aurait eu plusieurs "Islandes".

Et plus fondamentalement, on a une chose très importante : la paix. Il serait inimaginable aujourd'hui que l'Allemagne attaque la France ou autre et vice-versa.

Ça parait si basique, si simple mais à chaque fois qu'on ouvre son journal, regarde le JT,... on voit que non.
 
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