La CGT du CHU de Toulouse : Marie, peux tu nous dire ce qu’il s’est passé vendredi 10 octobre à l’Oncopôle de Toulouse ?
Marie : J’étais dans le hall de l’Oncopôle tout le monde attendait l’arrivée de Manuel Valls pour l’inauguration et moi j’attendais les manifestants mais personne n’arrivait. J’ai vu Valls arriver en terrain conquis, comme s’il était chez lui, ça m’a profondément énervée. J’ai mis mon masque de soin avec une croix dessus et j’ai crié « Honte à vous, honte à la France « … Tout le monde s’est retourné et j’ai continué : « Réveillez-vous, révoltez-vous, indignez-vous ! » – en référence à Stéphane Hessel – et là, les « gros bras » de Valls m’ont dégagé et m’ont amené à la Police… Valls a dit « Je ne connais pas cette dame« … mais j’ai vu dans ses yeux qu’il était déstabilisé. Je ne voulais pas qu’il passe ici sans prendre dans la figure les conséquences de sa politique d’austérité.
La CGT : Comment ça s’est passé avec la Police ?
Manuel Valls déstabilisé par les propos de l’infirmière – photo: réservoir photo.
Marie : Un flic de la BAC (brigade anti criminelle) – plutôt sympa d’ailleurs- m’a avoué qu’ils avaient bloqués les manifestants loin dehors pour que monsieur Valls ne voient pas la contestation. Il m’a demandé tout de suite si j’agissais à la demande d’un syndicat. J’ai tout de suite dit que non, que c’était mon opinion personnelle. Il m’a dit aussi que je risquais gros et que sous couvert du trouble à l’ordre public, ils peuvent faire condamner qui ils veulent. Il m’a dit qu’une main courante contre moi allait être déposée… Vive la liberté d’expression ! Pourtant, je n’ai rien fait de mal…
La CGT : Pourquoi as-tu voulu t’exprimer ainsi ?
Manifestants bloqués loin de l’entrée de l’oncopôle – photo: réservoir photo.
Marie : La politique du gouvernement est catastrophique pour les services publics et en particulier pour l’hôpital. Ils appliquent à la lettre les demandes du Medef, pour moi c’est insupportable et ce fût vraiment une réaction viscérale, il fallait que je m’exprime. Dans mon service, il y a beaucoup de recours aux CDD -qui se retrouvent dans des situations sociales compliquées-, on a pas de prévisibilité sur les plannings, on est rappelés sur les repos, on travaille 12 heures d’affilée le week-end… je sais que ce sont les choix du gouvernement qui aggravent nos conditions de travail et les conditions de soins alors je l’avais là, sous la main : il était hors de question qu’il se croit chez lui, tranquille.
La CGT : Tu as vu qu’il y a un mouvement de convergences des hôpitaux en lutte qui débute…
Marie : J’ai appris cela il y a peu, je suis très contente que ça bouge et qu’on ne soit pas seuls à défendre l’hôpital public contre les logiques financières. En tout cas, je manifesterai le 16 octobre à 9h30 à Arnaud Bernard !!!
http://cgtchutoulouse.fr/2014/10/14...-de-loncopole-toulousain-interview-exclusive/
Marie : J’étais dans le hall de l’Oncopôle tout le monde attendait l’arrivée de Manuel Valls pour l’inauguration et moi j’attendais les manifestants mais personne n’arrivait. J’ai vu Valls arriver en terrain conquis, comme s’il était chez lui, ça m’a profondément énervée. J’ai mis mon masque de soin avec une croix dessus et j’ai crié « Honte à vous, honte à la France « … Tout le monde s’est retourné et j’ai continué : « Réveillez-vous, révoltez-vous, indignez-vous ! » – en référence à Stéphane Hessel – et là, les « gros bras » de Valls m’ont dégagé et m’ont amené à la Police… Valls a dit « Je ne connais pas cette dame« … mais j’ai vu dans ses yeux qu’il était déstabilisé. Je ne voulais pas qu’il passe ici sans prendre dans la figure les conséquences de sa politique d’austérité.
La CGT : Comment ça s’est passé avec la Police ?
Manuel Valls déstabilisé par les propos de l’infirmière – photo: réservoir photo.
Marie : Un flic de la BAC (brigade anti criminelle) – plutôt sympa d’ailleurs- m’a avoué qu’ils avaient bloqués les manifestants loin dehors pour que monsieur Valls ne voient pas la contestation. Il m’a demandé tout de suite si j’agissais à la demande d’un syndicat. J’ai tout de suite dit que non, que c’était mon opinion personnelle. Il m’a dit aussi que je risquais gros et que sous couvert du trouble à l’ordre public, ils peuvent faire condamner qui ils veulent. Il m’a dit qu’une main courante contre moi allait être déposée… Vive la liberté d’expression ! Pourtant, je n’ai rien fait de mal…
La CGT : Pourquoi as-tu voulu t’exprimer ainsi ?
Manifestants bloqués loin de l’entrée de l’oncopôle – photo: réservoir photo.
Marie : La politique du gouvernement est catastrophique pour les services publics et en particulier pour l’hôpital. Ils appliquent à la lettre les demandes du Medef, pour moi c’est insupportable et ce fût vraiment une réaction viscérale, il fallait que je m’exprime. Dans mon service, il y a beaucoup de recours aux CDD -qui se retrouvent dans des situations sociales compliquées-, on a pas de prévisibilité sur les plannings, on est rappelés sur les repos, on travaille 12 heures d’affilée le week-end… je sais que ce sont les choix du gouvernement qui aggravent nos conditions de travail et les conditions de soins alors je l’avais là, sous la main : il était hors de question qu’il se croit chez lui, tranquille.
La CGT : Tu as vu qu’il y a un mouvement de convergences des hôpitaux en lutte qui débute…
Marie : J’ai appris cela il y a peu, je suis très contente que ça bouge et qu’on ne soit pas seuls à défendre l’hôpital public contre les logiques financières. En tout cas, je manifesterai le 16 octobre à 9h30 à Arnaud Bernard !!!
http://cgtchutoulouse.fr/2014/10/14...-de-loncopole-toulousain-interview-exclusive/