C'est un record dont le président vénézuélien, Hugo Chavez, se serait bien passé. Avec un taux d'inflation de 30,9 % en 2008, le Venezuela arrive en tête des pays latino-américains pour la troisième année consécutive, selon le chiffre rendu public, jeudi 8 janvier, par la banque centrale.
Les espoirs suscités par le "bolivar fort", entré en vigueur le 1er janvier 2008, ont fait long feu. Le gouvernement attendait un "effet psychologique" de cette nouvelle monnaie, obtenue en enlevant trois zéros à un bolivar qui depuis vingt ans n'avait cessé de se déprécier. "Un bolivar fort, une économie forte, un pays fort", prônait le slogan officiel.
Faute de mesures d'accompagnement, la reconversion monétaire n'a pas permis de juguler la spirale inflationniste que connaît le Venezuela depuis 2005. Et le marché noir de devises - apparu à la suite de l'instauration du contrôle des changes en 2003 - se porte mieux que jamais. Le dollar, qui vaut officiellement 2,15 bolivars forts, s'y échange à plus de 6.
Selon le rapport de la banque centrale, les aliments, qui constituent l'essentiel des dépenses chez les ménages pauvres, ont plus augmenté que le reste. Dans les secteurs populaires, l'inflation a donc été de 35,7 %, précise la banque, une injustice dont le Venezuela n'a pas le privilège.
PÉNURIES DE VIANDE OU DE LAIT
Le taux d'inflation est à la hausse dans toute l'Amérique latine. L'envolée des prix des aliments et du pétrole au premier semestre y est pour beaucoup. Mis à part le Brésil (avec une inflation de 5,9 %), aucun pays de la région n'a pu respecter le plafond qu'il s'était fixé. En Colombie, la hausse des prix a atteint 7,6 %, en Equateur 8,8 %, en Bolivie 11 %. Mais ces chiffres restent loin derrière ceux du Venezuela.
"L'inflation est, en partie, conséquence du dynamisme de l'économie et de la consommation", assure à Caracas un haut fonctionnaire qui se veut optimiste, en rappelant que la croissance - positive pour la cinquième année consécutive - a été de 4,6 % au Venezuela.
Dopées par les recettes pétrolières, qui représentent la moitié du budget de l'Etat et 94 % des exportations du pays, les dépenses publiques n'ont cessé d'y augmenter. Les programmes sociaux de la "révolution bolivarienne" ont stimulé la demande des secteurs défavorisés, mais l'offre n'a pas toujours suivi.
En effet, l'insécurité juridique et les menaces d'expropriations ont rendu frileux les investisseurs privés. Le contrôle des prix instauré sur les produits de première nécessité a favorisé l'apparition de pénuries sporadiques de viande, de lait ou de sucre. Seules des importations massives de produits alimentaires - achetés au prix fort - ont permis d'en venir à bout.
La baisse des prix du pétrole - si elle doit durer - contraindra le gouvernement à diminuer ces importations, au risque de provoquer de nouvelles pénuries, note Domingo Maza Zavala, ancien directeur de la banque centrale. Il craint que "la pression inflationniste ne s'en trouve renforcée", alors même que la croissance est à terme menacée.
Selon la Commission économique pour l'Amérique latine (Cepal), le Venezuela devrait connaître un taux de croissance de 3 % en 2009. Les plus pessimistes des économistes affirment qu'il ne dépassera pas 1 %.
Marie Delcas
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Comme populiste on ne fait pas mieux. Situation économique de plus en plus difficile et la réponse de chavez : modification de la constitution pour briguer de nouveaux mandats.
Shéma classique que nous connaissons trés bien au niveau de notre région :
le peuple acclame le populiste arrivé au pouvoir
dilapidation des ressources du pays pour s'assurer la sympathie du peuple au lieu de construire une vraie économie
crise
le populiste s'aggripe au pouvoir
dictature