Les ménages sous la double pression du Ramadan et de la rentrée scolaire
Les prix des viandes rouges, blanches et du poisson ont connu des hausses vertigineuses au grand dam des petites bourses qui ont vite déchanté, nonobstant une laconique mise en confiance gouvernementale. En début de semaine, les viandes bovines aux étals sont vendues à 70 DH le kilo, voire 85 DH dans certains quartiers huppés de Casablanca ou Rabat. Idem pour la viande ovine qui a connu une hausse variant entre 4 et 5 DH par kilo. Ce qui n'a pas été sans répercussion sur le poisson qui, par ricochet, suit la même tendance haussière. Tenez-vous bien, le merlan, par exemple, se vend aujourd'hui à entre 80 et 100 DH le kilo. Le prix de la sardine varie lui aussi entre 15 et 17 DH. Les professionnels s'attendent à ce que la situation soit plus corsée dans les jours qui viennent. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, l'on assiste à un phénomène domino qui au bout du compte a fini par mettre le feu dans les prix des légumes (voire encadré). Quant aux ménages, ils doivent faire preuve d'un vrai don d'équilibriste pour ne pas fléchir sous la double chape de plomb du Ramadan et de la rentrée scolaire. Les hausses du smig concédées, tambour battant par le gouvernement, perdent automatiquement de leur importance face à une cherté de la vie en train de battre tous les records.
Mais quelles sont les raisons de ces hausses tous azimuts ? Commençons par les viandes rouges. Après des années de sécheresse, la dernière campagne agricole a été bénie du ciel. Du coup les éleveurs n'ont pas été pressés de vendre leurs bêtes puisqu'ils avaient suffisamment de quoi les engraisser. Par conséquent, la demande a largement dépassé la demande et les fellahs se sont jetés sur cette occasion en or pour renflouer leurs caisses. Un autre phénomène entre en jeu. Selon, Mohamed Dahbi, coordinateur préfectoral de l'Union générale des entreprises et des professions (UGEP) chargé du dossier des abattoirs, de plus en plus de Marocains ont opté ces dernières années pour les veaux pour célébrer l'Aïd Al Adha. Les éleveurs ont saisi la balle au bond. Ils sont plusieurs à attendre l'aubaine que représente la fête du Sacrifice. Concomitamment, les professionnels ont multiplié les appels au gouvernement ces trois ou quatre dernières années pour leur ouvrir la voie de l'importation afin d'éviter le désagrément de devoir répercuter la hausse sur le consommateur final. Ils ne veulent ainsi plus rester à la merci des humeurs d'un marché dont ils ne maîtrisent plus les caprices. Mais surtout, ils voient d'un il envieux, les producteurs de lait qui ne souffrent pas des mêmes restrictions.
On leur impute même de jouer les lobbyistes pour barrer la route à des concurrents potentiels puisque, outre le lait, ces producteurs mettent aussi sur le marché des veaux destinés à l'abattage. Ces revendications sont restées lettre morte. Les taxes à l'importation sont toujours exorbitantes. En tout cas jusqu'à nouvel ordre. A la lumière de ces enchevêtrements, il va sans dire que cette situation livre un terrain propice à la multiplication de l'abattage clandestin avec le chapelet des risques sanitaires qu'il charrie. In fine et à force de se rabattre sur les viandes blanches et le poisson, réflexe naturel, les prix de ces produits finissent eux aussi par devenir inaccessibles. La spéculation, en l'absence d'une application sans compromission de la loi sur la concurrence, règne en maître du marché. Un cycle vicieux que les pouvoirs publics auront du mal à contenir encore moins à inverser. Car au-delà de la disponibilité des viandes, il y va également de leur qualité qui peut facilement être mise à mal lorsque le marché est pris en otage par des facteurs conjoncturels. Plus encore et à la longue ces facteurs fluctuants peuvent facilement s'ériger en règles structurelles. L'absence de traçabilité combinée à des manuvres approximatives, même dans certains établissements hôteliers classés, ont montré les risques collatéraux du laisser-aller.
lematin.ma
Les prix des viandes rouges, blanches et du poisson ont connu des hausses vertigineuses au grand dam des petites bourses qui ont vite déchanté, nonobstant une laconique mise en confiance gouvernementale. En début de semaine, les viandes bovines aux étals sont vendues à 70 DH le kilo, voire 85 DH dans certains quartiers huppés de Casablanca ou Rabat. Idem pour la viande ovine qui a connu une hausse variant entre 4 et 5 DH par kilo. Ce qui n'a pas été sans répercussion sur le poisson qui, par ricochet, suit la même tendance haussière. Tenez-vous bien, le merlan, par exemple, se vend aujourd'hui à entre 80 et 100 DH le kilo. Le prix de la sardine varie lui aussi entre 15 et 17 DH. Les professionnels s'attendent à ce que la situation soit plus corsée dans les jours qui viennent. Et comme un malheur n'arrive jamais seul, l'on assiste à un phénomène domino qui au bout du compte a fini par mettre le feu dans les prix des légumes (voire encadré). Quant aux ménages, ils doivent faire preuve d'un vrai don d'équilibriste pour ne pas fléchir sous la double chape de plomb du Ramadan et de la rentrée scolaire. Les hausses du smig concédées, tambour battant par le gouvernement, perdent automatiquement de leur importance face à une cherté de la vie en train de battre tous les records.
Mais quelles sont les raisons de ces hausses tous azimuts ? Commençons par les viandes rouges. Après des années de sécheresse, la dernière campagne agricole a été bénie du ciel. Du coup les éleveurs n'ont pas été pressés de vendre leurs bêtes puisqu'ils avaient suffisamment de quoi les engraisser. Par conséquent, la demande a largement dépassé la demande et les fellahs se sont jetés sur cette occasion en or pour renflouer leurs caisses. Un autre phénomène entre en jeu. Selon, Mohamed Dahbi, coordinateur préfectoral de l'Union générale des entreprises et des professions (UGEP) chargé du dossier des abattoirs, de plus en plus de Marocains ont opté ces dernières années pour les veaux pour célébrer l'Aïd Al Adha. Les éleveurs ont saisi la balle au bond. Ils sont plusieurs à attendre l'aubaine que représente la fête du Sacrifice. Concomitamment, les professionnels ont multiplié les appels au gouvernement ces trois ou quatre dernières années pour leur ouvrir la voie de l'importation afin d'éviter le désagrément de devoir répercuter la hausse sur le consommateur final. Ils ne veulent ainsi plus rester à la merci des humeurs d'un marché dont ils ne maîtrisent plus les caprices. Mais surtout, ils voient d'un il envieux, les producteurs de lait qui ne souffrent pas des mêmes restrictions.
On leur impute même de jouer les lobbyistes pour barrer la route à des concurrents potentiels puisque, outre le lait, ces producteurs mettent aussi sur le marché des veaux destinés à l'abattage. Ces revendications sont restées lettre morte. Les taxes à l'importation sont toujours exorbitantes. En tout cas jusqu'à nouvel ordre. A la lumière de ces enchevêtrements, il va sans dire que cette situation livre un terrain propice à la multiplication de l'abattage clandestin avec le chapelet des risques sanitaires qu'il charrie. In fine et à force de se rabattre sur les viandes blanches et le poisson, réflexe naturel, les prix de ces produits finissent eux aussi par devenir inaccessibles. La spéculation, en l'absence d'une application sans compromission de la loi sur la concurrence, règne en maître du marché. Un cycle vicieux que les pouvoirs publics auront du mal à contenir encore moins à inverser. Car au-delà de la disponibilité des viandes, il y va également de leur qualité qui peut facilement être mise à mal lorsque le marché est pris en otage par des facteurs conjoncturels. Plus encore et à la longue ces facteurs fluctuants peuvent facilement s'ériger en règles structurelles. L'absence de traçabilité combinée à des manuvres approximatives, même dans certains établissements hôteliers classés, ont montré les risques collatéraux du laisser-aller.
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