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PLD (Peace, Love and Diversity)
Vidéo: dans un quartier populaire de Bruxelles, des jeunes s'attaquent à l'homophobie
Par Christophe Cordier lundi 05 mars 2012, à 18h36 | 4483 vues
Plus de: Bruxelles, Belgique, homophobie
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Dans la capitale belge, l'immigration maghrébine est parfois qualifiée de dernier bastion de l'intolérance. En réalisant un court-métrage contre l'homophobie, une maison de jeunes dun quartier populaire a voulu prouver le contraire. Regardez!
A Bruxelles, plusieurs agressions commises ces derniers mois ont donné limpression dune augmentation des actes homophobes (lire notre article). Certains propos extrémistes ont également circulés sur les réseaux sociaux, pointant limmigration maghrébine comme dernier bastion de lintolérance en centre-ville. Une maison de jeunes de Schaerbeek, une commune de lagglomération bruxelloise, vient de prouver le contraire.
Un petit groupe a en effet réalisé un court-métrage intitulé Cette prison quest mon corps: lhistoire de Malik et Ismaël, deux jeunes Bruxellois victimes de discriminations, lun à cause de ses origines, lautre à cause de son orientation sexuelle. «Au départ, cétait un délire, explique Hassan Bensalah, coordinateur de la Maison de Jeunes. Les jeunes voulaient provoquer, mais se sont pris au jeu». Même si le projet na pas été simple à monter: «Les discussions étaient souvent houleuses, il y a eu des clashs, des polémiques, des interventions brutales. Mais limportant, cest quon ait pu en parler.»
Certains ont quitté le projet en cours
Le rôle dune maison de jeunes est en effet léducation à la citoyenneté, qui passe par le développement du sens critique. Si certaines personnes ont quitté le projet en cours, dautres se sont accrochées, bravant aussi leurs craintes, notamment celle dêtre identifiées au rôle.
La maison de jeunes schaerbeekoise est exclusivement fréquentée par des membres de la communauté maghrébine. Dans ce quartier populaire, les ados font lobjet de pressions familiales, religieuses, culturelles. Lhomosexualité est taboue. «On na pas voulu brusquer notre public, reprend le coordinateur. Le film a finalement ému les gens parce quil parle du sentiment homosexuel, pas de la sexualité».
«Beaucoup ont changé dattitude»
Lors de sa première projection, les réactions ont pourtant été assez dures. Les personnages sont interprétés par de jeunes maghrébins, ce qui favorise lidentification et rend soudain réelle une réalité que beaucoup estiment être uniquement le fait des blancs. «Nous avions décidé de laisser la parole au public, raconte Hassan Bensalah. Nous nous attendions à des réactions homophobes et elles ont été nombreuses. Beaucoup de spectateurs avaient surtout besoin daffirmer leur hétérosexualité, leur virilité. Mais la discussion a finalement pu avoir lieu, et beaucoup ont changé dattitude».
Ce court-métrage délicat, sensible et naïf ne résoudra bien sûr pas tous les problèmes dhomophobie. Mais il démontre que même dans des quartiers où cela paraît impossible, on peut parler de lhomosexualité. Daprès Hassan Bensalah, il faudrait dailleurs mettre laccent sur la formation des éducateurs. «Certains véhiculent des idées préconçues sur le sujet. Comment pourraient-ils donc en parler avec les jeunes?» Le film devrait maintenant tourner dans dautres maisons de jeunes pour susciter le débat, et peut-être faire reculer lhomophobie.
Regardez le court-métrage Cette prison quest mon corps:
Par Christophe Cordier lundi 05 mars 2012, à 18h36 | 4483 vues
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Dans la capitale belge, l'immigration maghrébine est parfois qualifiée de dernier bastion de l'intolérance. En réalisant un court-métrage contre l'homophobie, une maison de jeunes dun quartier populaire a voulu prouver le contraire. Regardez!
A Bruxelles, plusieurs agressions commises ces derniers mois ont donné limpression dune augmentation des actes homophobes (lire notre article). Certains propos extrémistes ont également circulés sur les réseaux sociaux, pointant limmigration maghrébine comme dernier bastion de lintolérance en centre-ville. Une maison de jeunes de Schaerbeek, une commune de lagglomération bruxelloise, vient de prouver le contraire.
Un petit groupe a en effet réalisé un court-métrage intitulé Cette prison quest mon corps: lhistoire de Malik et Ismaël, deux jeunes Bruxellois victimes de discriminations, lun à cause de ses origines, lautre à cause de son orientation sexuelle. «Au départ, cétait un délire, explique Hassan Bensalah, coordinateur de la Maison de Jeunes. Les jeunes voulaient provoquer, mais se sont pris au jeu». Même si le projet na pas été simple à monter: «Les discussions étaient souvent houleuses, il y a eu des clashs, des polémiques, des interventions brutales. Mais limportant, cest quon ait pu en parler.»
Certains ont quitté le projet en cours
Le rôle dune maison de jeunes est en effet léducation à la citoyenneté, qui passe par le développement du sens critique. Si certaines personnes ont quitté le projet en cours, dautres se sont accrochées, bravant aussi leurs craintes, notamment celle dêtre identifiées au rôle.
La maison de jeunes schaerbeekoise est exclusivement fréquentée par des membres de la communauté maghrébine. Dans ce quartier populaire, les ados font lobjet de pressions familiales, religieuses, culturelles. Lhomosexualité est taboue. «On na pas voulu brusquer notre public, reprend le coordinateur. Le film a finalement ému les gens parce quil parle du sentiment homosexuel, pas de la sexualité».
«Beaucoup ont changé dattitude»
Lors de sa première projection, les réactions ont pourtant été assez dures. Les personnages sont interprétés par de jeunes maghrébins, ce qui favorise lidentification et rend soudain réelle une réalité que beaucoup estiment être uniquement le fait des blancs. «Nous avions décidé de laisser la parole au public, raconte Hassan Bensalah. Nous nous attendions à des réactions homophobes et elles ont été nombreuses. Beaucoup de spectateurs avaient surtout besoin daffirmer leur hétérosexualité, leur virilité. Mais la discussion a finalement pu avoir lieu, et beaucoup ont changé dattitude».
Ce court-métrage délicat, sensible et naïf ne résoudra bien sûr pas tous les problèmes dhomophobie. Mais il démontre que même dans des quartiers où cela paraît impossible, on peut parler de lhomosexualité. Daprès Hassan Bensalah, il faudrait dailleurs mettre laccent sur la formation des éducateurs. «Certains véhiculent des idées préconçues sur le sujet. Comment pourraient-ils donc en parler avec les jeunes?» Le film devrait maintenant tourner dans dautres maisons de jeunes pour susciter le débat, et peut-être faire reculer lhomophobie.
Regardez le court-métrage Cette prison quest mon corps: