« Ce nétait pas grave », « Je ne voulais pas que cela se sache » ou « Javais peur des représailles » : cest ce que les femmes victimes de violences sexuelles au sein de leur ménage disent, et ce qui explique quelles sont toujours aussi peu nombreuses à porter plainte. Plus de 80% ne poussent dailleurs jamais la porte dun commissariat. Cest ce que révèle une étude de lObservatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP), publiée hier soir. « Ce qui est flagrant, cest quune très grosse majorité des victimes reste silencieuse : seule une sur 10 va voir une association ou un médecin. Mais, et cest cela qui est nouveau, la minorité de victimes qui a osé faire la démarche juge quelle a été utile », décrypte Christophe Soullez, chef de département de lONDRP.
En France, 663 000 femmes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles au sein de leur ménage sur deux ans, selon cette étude qui cumule les résultats des trois enquêtes « Cadre de vie et sécurité » menée de 2008 à 2010. Les femmes ont subi à 90% des violences physiques. Et, toujours au sein du ménage, 80 000 femmes ont été, sur deux ans, victimes dau moins un viol ou une tentative de viol.
« Casser cet engrenage »
Pourquoi les victimes ne portent-elles pas plainte ? 75% des femmes interrogées disent avoir préféré « trouver une autre solution » et 63% expliquent que « ce nétait pas grave ». Les victimes ont également « peur que cela se sache » et craignent « des représailles, une vengeance ». « On sait que le ménage, la famille est un lieu fermé. Ce qui sy passe est tabou, mais il faut justement casser cet engrenage », ajoute Christophe Soullez. « Il est important de disposer de cette étude pour orienter au mieux les victimes et pour adapter les politiques publiques. »
Les conséquences restent en effet nombreuses : 52% des femmes qualifient les dommages psychologiques causés par les actes de violence subis de plutôt importants, voire très importants. Et celles qui ont dû faire face à des blessures physiques disent à plus de 54% que cela a perturbé leur vie quotidienne. Et surtout, elles sont 22% à déclarer quelles ont peur que les violences intra ménage ne se reproduisent...
Emilie Poyard Le 13/07/2011
En France, 663 000 femmes ont été victimes de violences physiques ou sexuelles au sein de leur ménage sur deux ans, selon cette étude qui cumule les résultats des trois enquêtes « Cadre de vie et sécurité » menée de 2008 à 2010. Les femmes ont subi à 90% des violences physiques. Et, toujours au sein du ménage, 80 000 femmes ont été, sur deux ans, victimes dau moins un viol ou une tentative de viol.
« Casser cet engrenage »
Pourquoi les victimes ne portent-elles pas plainte ? 75% des femmes interrogées disent avoir préféré « trouver une autre solution » et 63% expliquent que « ce nétait pas grave ». Les victimes ont également « peur que cela se sache » et craignent « des représailles, une vengeance ». « On sait que le ménage, la famille est un lieu fermé. Ce qui sy passe est tabou, mais il faut justement casser cet engrenage », ajoute Christophe Soullez. « Il est important de disposer de cette étude pour orienter au mieux les victimes et pour adapter les politiques publiques. »
Les conséquences restent en effet nombreuses : 52% des femmes qualifient les dommages psychologiques causés par les actes de violence subis de plutôt importants, voire très importants. Et celles qui ont dû faire face à des blessures physiques disent à plus de 54% que cela a perturbé leur vie quotidienne. Et surtout, elles sont 22% à déclarer quelles ont peur que les violences intra ménage ne se reproduisent...
Emilie Poyard Le 13/07/2011