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Les scènes de bataille des films de chevalerie ou d'épopées médiévales n'ont rien de réel. Un chercheur montre à quoi ressemblait un véritable combat. Sciences et Avenir l'a interrogé.
FAUX. Oubliez Aragorn le dernier héritier du trône du Gondor qui fait valser les membres et les têtes d'un bataillon d'orques caparaçonnés dans le Seigneur des Anneaux. Oubliez les puissants coups d'estoc qui empalent de part en part des ennemis protégés par un plastron de métal. Oubliez enfin ces légendes urbaines selon lesquelles un chevalier désarçonné, écrasé qu'il était par le poids de son armure ne pouvait pas se relever tout seul.
Daniel Jaquet, Maître assistant suppléant de l'Unité d'Histoire médiévale à l'Université de Genève en Suisse, pourfend tous ces clichés dans la vidéo ci-dessous, diffusée durant une exposition sur le thème de l'épée au musée National du Moyen Âge à Paris en 2011.
"Cette vidéo a été tournée dans le cadre de mon travail de doctorat" a expliqué Daniel Jaquet à Sciences et Avenir. Elle se décompose en deux parties. La première montre la mobilité du chevalier en armure, et la seconde explique les différentes techniques de combat, reconstituées d'après un corpus de 52 manuscrits traitant du combat en armure, qui couvrent de la fin du 14e siècle jusqu'à la première moitié du 16e.
L'armure ne contraint que très peu la mobilité
"La plupart des armures médiévales que vous pouvez acheter sont des répliques plus esthétiques que fonctionnelles, commence le chercheur. La preuve, j'en ai emprunté quelques unes à des amis et elles ont toutes fini par casser" raconte Daniel Jaquet. "Or, il me fallait une armure réellement fonctionnelle dans le cadre de mes travaux d'archéologie d'expérimentation". Et comme aucun musée n'a accepté que ses précieux modèles exposés subissent de nouveau la morsure de l'épée, le jeune chercheur a donc dû avoir recours à une technique plus radicale.
"Je me suis débrouillé pour lever des fonds et faire construire l'armure que je porte dans cette vidéo, en utilisant des techniques les plus proches possibles de celles de l'époque", explique Daniel Jaquet. Cette carapace de métal a donc été fabriquée en acier "doux" c'est à dire sans traitement préalable, et avec un taux de carbone comparable à celui que l'on trouve dans les armures d'époque exposées dans les musées. Puis, cet acier a été battu à froid avant d'être chauffé puis trempé.
"Au final, l'armure ainsi que les vêtements de maille et de tissu portés dessous pèsent 35 kilos", chiffre le chercheur. "Mais comme ce poids est extrêmement bien réparti sur tout le corps, la charge que cela représente n'est pas très différente de celle que porte un pompier équipé de sa combinaison anti-feu, ou de celle d'un soldat avec son gilet pare-balle sur le champ de bataille" rappelle le chercheur.
Et comme on le voit dans la vidéo, le chevalier en armure n'avait aucun mal à se relever depuis une position allongée, et était tout à fait capable de grimper à une échelle. On peut même en voir un dans cette autre vidéo chuter de cheval et se relever presque instantanément.
suite:
https://www.sciencesetavenir.fr/arc...ent-on-se-battait-vraiment-au-moyen-age_21851
Les scènes de bataille des films de chevalerie ou d'épopées médiévales n'ont rien de réel. Un chercheur montre à quoi ressemblait un véritable combat. Sciences et Avenir l'a interrogé.
FAUX. Oubliez Aragorn le dernier héritier du trône du Gondor qui fait valser les membres et les têtes d'un bataillon d'orques caparaçonnés dans le Seigneur des Anneaux. Oubliez les puissants coups d'estoc qui empalent de part en part des ennemis protégés par un plastron de métal. Oubliez enfin ces légendes urbaines selon lesquelles un chevalier désarçonné, écrasé qu'il était par le poids de son armure ne pouvait pas se relever tout seul.
Daniel Jaquet, Maître assistant suppléant de l'Unité d'Histoire médiévale à l'Université de Genève en Suisse, pourfend tous ces clichés dans la vidéo ci-dessous, diffusée durant une exposition sur le thème de l'épée au musée National du Moyen Âge à Paris en 2011.
"Cette vidéo a été tournée dans le cadre de mon travail de doctorat" a expliqué Daniel Jaquet à Sciences et Avenir. Elle se décompose en deux parties. La première montre la mobilité du chevalier en armure, et la seconde explique les différentes techniques de combat, reconstituées d'après un corpus de 52 manuscrits traitant du combat en armure, qui couvrent de la fin du 14e siècle jusqu'à la première moitié du 16e.
L'armure ne contraint que très peu la mobilité
"La plupart des armures médiévales que vous pouvez acheter sont des répliques plus esthétiques que fonctionnelles, commence le chercheur. La preuve, j'en ai emprunté quelques unes à des amis et elles ont toutes fini par casser" raconte Daniel Jaquet. "Or, il me fallait une armure réellement fonctionnelle dans le cadre de mes travaux d'archéologie d'expérimentation". Et comme aucun musée n'a accepté que ses précieux modèles exposés subissent de nouveau la morsure de l'épée, le jeune chercheur a donc dû avoir recours à une technique plus radicale.
"Je me suis débrouillé pour lever des fonds et faire construire l'armure que je porte dans cette vidéo, en utilisant des techniques les plus proches possibles de celles de l'époque", explique Daniel Jaquet. Cette carapace de métal a donc été fabriquée en acier "doux" c'est à dire sans traitement préalable, et avec un taux de carbone comparable à celui que l'on trouve dans les armures d'époque exposées dans les musées. Puis, cet acier a été battu à froid avant d'être chauffé puis trempé.
"Au final, l'armure ainsi que les vêtements de maille et de tissu portés dessous pèsent 35 kilos", chiffre le chercheur. "Mais comme ce poids est extrêmement bien réparti sur tout le corps, la charge que cela représente n'est pas très différente de celle que porte un pompier équipé de sa combinaison anti-feu, ou de celle d'un soldat avec son gilet pare-balle sur le champ de bataille" rappelle le chercheur.
Et comme on le voit dans la vidéo, le chevalier en armure n'avait aucun mal à se relever depuis une position allongée, et était tout à fait capable de grimper à une échelle. On peut même en voir un dans cette autre vidéo chuter de cheval et se relever presque instantanément.
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