Voici l'audio du fameux débat entre le Cheikh al albani et Bouti

  • Initiateur de la discussion Initiateur de la discussion abunawfal
  • Date de début Date de début
Salam ahlikoum

par la grâce d'Allah, j'ai réussi à avoir l'audio du débat entre le cheikh al Albani et al Bouti, que beaucoup recherchent....

Partie 1 : http://www.box.net/shared/9ddrhma1l9

Partie 2 : http://www.box.net/shared/ougljvnn86

Attention toutefois, l'audio est de mauvaise qualité, donc il faut l'écouter avec grand attention....

J'en profite pour remercier mon frère Abu Safia qui ma grandement aidé pour récupérer l'audio. Qu'Allah lui accorde le paradis ainsi qu'a sa famille!!!
 
Voici une traduction de l'audio pour les non arabophones :

(Je remercie pour cela le frère Abu Zayd du forum al minadhj, qu'Allah lui accorde le paradis )


http://forum-alminhadj.com/viewtopic.php?f=9&t=1163


Tout d'abord, le pourquoi de ce débat.

Peu de temps après l'écriture de son Fiqh as-Sîrah, dans lequel l'auteur, Sa`îd Tamadân al-Bûtî, accuse Ahl ul-Sunnah, les Salafis de ce dont ils sont innocents, shaykh Nâsir [al-Albânî] demanda à avoir une discussion ouverte avec lui. Le sujet en était ces accusations et d'autres plus particulièrement adressées à shaykh Nâsir lui-même.

Toutefois, pour de nombreuses raisons, cette discussion n'eut jamais lieu. Il rédigea ensuite son livre Lâ Madhhabiyyah dans lequel il lança encore plus d'attaques à l'encontre de Ahl ul-Sunnah. Shaykh Nâsir renouvela ses efforts afin d'entamer une discussion avec al-Bûtî, lui écrivant un elettre commençant avec la sourate Al-`Asr.

Cette rencontre eut lieu et dura plus de trois heures. Ce qui suit est un résumé de ce qui a été transcrit dans le livre Bid`atut-Ta`ssub al-Madhhabî de shaykh `Îd al-`Abbâsî, qu'Allah le préserve, qui indique qu'il produira bientôt un livret séparé transcrivant la discussion dans son ensemble. Il dit : "ceci est [la discussion], ô mon frère lecteur, que j'ai cité honnêtement et sincèrement, soulignant ses points importants. Vous pouvez le constater par vous-même en écoutant les enregistrements que [vous trouverez] en possession des deux parties."
 
Le Premier Sujet

Shaykh Nâsir mentionna ce qui arriva dans certaines mosquées dans lesquelles un certain nombre de prières en groupe furent célébrées pour la même prière, les fanatiques aveugles d'un madhhab ne voulant pas prier derrière un fanatique aveugle d'un autre madhhab. Ce qui l'amena à déclarer incorrect le point que al-Bûtî indiqua [dans son Lâ Madhhabiyyah], à savoir que la prière d'un fanatique aveugle d'une École derrière un fanatique aveugle d'une autre École est valide. En réalité, il y a une grande différence sur ce sujet par rapport à l'opinion la plus répandue dans les Écoles Hanafî et Shâfi`î pour lesquelles ils est détestable de prier derrière un adhérent d'un autre madhhab. Il demanda à al-Bûtî de prouver la véracité de sa déclaration.

Al-Bûtî objecta que "le fait de ne pas aimer une chose n'annule pas sa validité".

Shaykh Nâsir réfuta cela en disant qu'il est établi dans les Livres de Fiqh Shâfi`î que si un membre de l'école apprend que son imâm Hanafî a touché une femme étrangère et dirige la prière sans avoir refait le wudû', alors la prière du Shâfi`îte est invalide.

Al-Bûtî répliqua en disant que ce n'était pas ce qu'il voulait dire dans son texte. Mais plutôt qu'il fallait comprendre que la prière était valide derrière un imâm à condition que celui-ci n'avait pas fait une action invalidant le wudû' ou la prière, d'après le madhhab de celui qui prie derrière lui.

Shaykh Nâsir objecta que cela ne pouvait pas être compris des paroles contenues dans le livre, car elles étaient générales et resteraient ainsi, tant qu'aucun [texte] n'en restreindrait la signification.

À ce moment, s'éleva une discussion sur les Fondements [du Fiqh] durant laquelle la signification du général et du restreint fut discutée et où al-Bûtî essaya en vain d'éviter la conclusion qu'avait tiré shaykh Nâsir. Son père [qui était présent également] l'aida en cela, bien qu'il admit que les paroles de shaykh Nâsir étaient sur la vérité et que son fils ne savait que répondre !

Cette discussion fut conclue par l'agrément du Dr al-Bûtî de restreindre ses paroles en disant : "Les savants sont d'accord sur le fait que la prière d'un Shafi`îte derrière un Hanafîte et vice-versa est valide, à condition que le suiveur ne sache pas que l'imâm ait pu invalider son wudû' ou sa prière, d'après son madhhab."
 
Le Second Sujet :

SHaykh Nâsir demanda au Dr al-Bûti de lui fournir la preuve qui justifierait l'exactitude du titre de son livre, que les Lâ Madhhabî [Ceux qui s'opposent aux Madhâ'ib] seraient la plus dangereuse innovation, détruisant la Sharî`ah islamique.

Al-Bûtî répliqua en disant que la preuve se trouvait dans son livre, à savoir que les Sahâbah s'attachaient aux Madhhâhib de leurs savants. Ainsi font ceux qui les suivent et ceux après eux, jusqu'à notre époque.

Cela étonna Shaykh Nâsir qui dit : "Il m'apparaît clairement que vous [il s'adresse à al-Bûtî au pluriel] donnez un autre sens au mot madhhabiyyah que celui qui vient naturellement à l'esprit. Car sa signification connue en est que le musulman s'attache à un imâm spécifique durant toute sa vie dans tous les sujets de la religion. Ceci n'a jamais existé du temps des Compagnons, car ils n'ont jamais été divisés en différents groupes suivant chacun un Mujtahid particulier parmi les Compagnons Mujtahid"
 
La suite :

Le Dr al-Bûtî répliqua en disant : on trouvait parmi les Sahâbah des muqallid et des mujtahid. Les Muqallid suivaient la décision du Mujtahid qui leur convenaient.

Shaykh Nâsir répliqua : les Sahâbah Muqallid suivaient l'opinion de chaque Mujtahid et ne se restreignaient pas à un seul (c-à-d. qu'ils demandaient à tout Mujtahid qu'ils pouvaientjoindre facilement, au moment de demander un jugement). Donc, lorsqu'il était plus aisé pour eux d'aller voir abû Bakr, ils prenaient son jugement sans s'accrocher à lui [dans tous les sujets de la religion]. De même, s'il leur était aisé d'aller voir `Umar ils prenaient son jugement et ainsi de suite. Jamais n'exista chez eux cet attachement envers un Imâm parmi eux ; toutefois, vous affirmez qu'il en est ainsi, alors je vous demande de m'en fournir la preuve.

À ce moment, al-Bûtî essaya d'échapper à l'argument puissant de shaykh Nâsir et rejeta le fait qu'il avait jamais dit une chose pareille, puis donna une toute nouvelle définition de al-Madhhabiyyah.

Il dit : al-Madhhabiyyah est une personne qui n'a pas atteint le niveau d'ijtihâd et suit un Imâm parmi les Imâms, que cet Imâm change ou que le nombre [d'Imâms interrogés] soit supérieur à un ou qu'il ne change pas et qu'il n'ait pas demandé [à un autre Imâm]. Et le Lâ Madhhabî, lui, ne s'adresse pas à unique Imâm pour les verdicts légaux, ni à plusieurs (c-à-d. qu'il ne s'attache pas à seulement un seul Imâm). Ainsi, une telle personne fait partie des plus dangereux des innovateurs.

Entendant cela, shaykh Nâsir exprima son étonnement le plus total et dit : "avec cette définition, tous les musulmans de la surface de la terre deviennent des madhhabî ! Alors qui réfutez-vous dans votre livre ? Et pourquoi n'avez pas clarifié ce que vous vouliez dire par al-Madhhabiyyah, afin que les lecteurs puissent comprendre ?"
 
La discussion s'écarta alors de ce sujet pour rentrer dans celui du livre de al-Ma'sûmî [traduit en anglais sous le titre The Blind Following of Madhhâhib (Le suivi aveugle des Madhhâhib) qui fut la raison initiale de l'écriture de Lâ Madhhabî.

Al-Bûtî avait compris de ce livre que l'auteur voyait l'obligation pour chaque musulman de faire l'Ijtihâd et d'interpréter [directement] les textes du Livre et de la Sunnah/

Shaykh Nâsir lui demanda de fournir des preuves tirées de ce livre qui justifieraient cette interprétation. Al-Bûtî cita alors quelques phrases qui mentionnaient que le Prophète :saws: était infaillible (ma`sûm), que les Madhhâhib sont des innovations, que les Imâms n'étaient pas infaillibles, que les Madhhâhib consistent en les opinions de certains Mujtahid dans certains sujets et que ni Allah, ni Son Messager :saws: n'ont rendu obligatoire de les suivre.

Shaykh Nâsir indiqua que ces citations étaient restreintes par [et à comprendre à la lumière d'] autres citations que [al-Ma'sûmî] avait apportées dans son livre, celles-ci ayant été négligées par al-Bûtî qui n'y avait fait aucune référence.

Al-Bûtî demanda à shaykh Nâsir d'en citer quelques unes.

Shaykh Nâsir en mentionna quelques unes, par exemple à la page 29 dans laquelle al-Ma'sûmî écrit : "sache que prendre les opinins des Savants et leurs analogies est tel que le tayammum. On ne peut le faire qu'en l'absence d'eau. Si un texte du Livre, de la Sunnah ou des paroles des Sahâbah est disponible, alors le prendre est obligatoire et l'on ne devrait pas se tourner alors vers les opinions des Savants."

[La signification des écrits de al-Ma'sûmî peut être trouvé développé par ash-Shâfi`î dans sa Risâlah (p.599 tahqîq Ahmad Shâkir, p. 405-406 de l'édition française). Il est étrange que al-Bûtî, qui affirme suivre ash-Shafi`î réfute des mots [de al-Ma'sûmî], les comprenant d'une étrange manière qui impliquerait l'obligation à tout le monde de faire l'ijtihâd. Il est certain que si on lui avait cité ces mots comme étant ceux de ash-Shafi`î, il en aurait compris la signification (sans aucun problème) !]

Shaykh Nâsir demanda à al-Bûtî : "Est-ce que ces mots restreignent la généralité de ceux que vous citez ?"

Al-Bûtî répliqua que al-Ma'sûmî a mélangé le vrai au faux. Car si ses paroles étaient comparées à ce qu'il mentionne dans la page 40 : "la compréhension du Livre et de la Sunnah est aisée et ne nécessite rien d'autre que les Six Livres de Hadîth", elles seraient alors contradictoires.

Shaykh Nâsir remarqua que al-Bûtî n'avait pas cité les paroles de al-Ma'sûmî et lui demanda de les lire du début, c'est-à-dire : "Ô Musulman ! Lorsque tu auras approfondi [ton apprentissage], que tu excelleras dans la connaissance et que ta résolution se sera renforcée par la taqwâ, alors efforce-toi de comprendre les [textes] clairs du Livre et de la Sunnah et les actions/compréhensions de la majorité des Hommes de Science."

Shaykh Nâsir demanda alors à al-Bûtî : "Al-Ma'sûmî a-t-il rendu obligatoire à chaque musulman de comprendre le Livre et la Sunnah ou l'a-t-il restreint à un groupe spécifique de musulmans ?
 
La 3e partie :

Une fois de plus, al-Bûtî essaya d'éviter ce à quoi shaykh Nâsir voulait en venir et clama que al-Ma'sûmî [débuta en] s'adressant à tous les musulmans avec ces paroles.

Shaykh Nâsir dit alors : il a toutefois émis deux conditions : "Lorsque tu auras approfondi [ton apprentissage], que tu excelleras dans la connaissance et que ta résolution se sera renforcée par la taqwâ" ; s'adresse-t-il donc à ceux qui n'ont aucune connaissance et pas de taqwâ ?

Al-Bûtî ne répondit pas et cita à la place à nouveau les paroles de al-Ma'sûmî, affirmant que celles-ci indiquaient que tout musulman, même l'ignorant, doit faire l'ijtihâd. Il cita un extraît de la page 5 où al-Ma'sûmî mentionne certains ahâdîth prouvant la facilité de l'Islâm et de sa compréhension, comme le hadîth de Jibrîl et celui de ibn `Umar sur les cinq piliers.

SHaykh Nâsir rétorqua : qu'il est nécessaire de comprendre ces hadîth dans leur contexte, car l'auteur n'avait pas pour intention en citant ces deux ahâdîth qu'ils soient compris de la manière dont al-Bûtî les comprit. Parce que al-Ma'sûmî mentionne dans son introduction la raison de la rédaction de son livre. Des musulmans Japonais lui avaient écrit une lettre lui indiquant que des Japonais désiraient entrer en Islâm durant l'année 1357H. Ils furent présentés à la Jam`iyyah de Tokyo et certains des musulmans [présents] leur demandèrent de devenir Hanafîtes, alors que d'autres leur demandèrent de devenir Shâfi`îtes. Cela les troubla et fut la cause pour qu'ils n'entrent pas en Islâm ! Ceux qui lui écrirent la lettre lui demandèrent de clarifier ses positions sur ce sujet. Al-Ma'sûmî leur écrit donc ce livre, expliquant que l'entrée dans l'Islâm est aisée : formuler la Shahâdah et établir les quatre piliers restants, le suivi d'un madhhab spécifique n'étant pas nécessaire.

Al-Bûtî objecta en citant la page 6 où al-Ma'sûmî écrit : "en ce qui concerne les madhâhib, ils consistent en les opinions et les compréhensions d'Hommes de Science dans certains sujets et ni Allah ni son Messager n'ont forcé personne à les suivre."

Shaykh Nâsir expliqua que al-Ma'sûmî avait restreint la signification de ses mots en disant : "dans certains sujets" et qu'il est connu que certaines de ces opinions sont purement de l'ijtihâd [n'ayant pas de texte les supportant] et c'était cela que al-Ma'sûmî voulait dire.

À ce moment, al-Bûtî accusa al-Ma'sûmî d'avoir de mauvaises conventions d'écriture.

Shaykh Nâsir répliqua en disant que l'on devait excuser al-Ma'sûmî pour cela, puisqu'il n'était pas Arabe, mais Turc, et que ce qui était important à prendre en compte était la signification de ses mots et non la construction de ses phrases. Effectivement, ce que l'on devait comprendre du livre est à l'opposé de ce que al-Bûtî en avait compris.
 
La Discussion s'orienta alors vers l'ijtihâd.

À ce moment, le père de al-Bûtî plaça une interjection en disant que l'analogie d'al-Ma'sûmî entre l'eau et le tayammum était correcte. Cela ne concerne toutefois que le savant Mujtahid qui en remplit les nombreuses conditions bien connues. Il cita que les madhâhib Hanafîte, Shâfi`îte et Mâlikîte sont d'accord sur le fait que la porte de l'ijtihâd faut refermée au cinquième siècle puisqu'ils considèrent an-Nawawî et ar-Râfi`î comme des savants qui ne firent simplement que de décider quelle était l'opinion la plus forte [parmi celles qui existaient déjà].

Le Dr al-Bûtî, se rendant compte qu'il s'agissait d'un point de divergence entre lui et son père, tenta de changer de sujet. Toutefois, shaykh Nâsir mentionna que le Dr al-Bûtî divergeait d'avec lui sur ce sujet et qu'il soutenait que la porte de l'ijtihâd restait ouverte. Le père trouva cela très étrange. Le Dr al-Bûtî intervint à nouveau, essayant de ramener la discussion vers le livre de al-Ma'sûmî, affirmant que l'analogie entre l'eau et le tayammum signifiait que pour al-Ma'sûmî tout le monde est tenu de faire l'ijtihâd car il est oblgatoire à tout un chacun de laisser les paroles des savants, sauf dans les cas où il n'y a pas de text.

Shaykh Nâsir le réfuta en disant qu'il s'agissait d'une compréhension erronée et il mentionna d'autres textes du livre dans lesquels al-Ma'sûmî expliquait l'obligation du taqlîd pour l'ignorant.

Al-Bûtî n'eut alors plus d'espace pour argumenter, si ce n'était en affirmant que les paroles de al-Ma'sûmî étaient contradictoires.

La Discussion s'orienta vers le fait de savoir si l'on pouvait dire que la religion de Muhammad :saws: est un madhhab.

Al-Bûtî et son père rejetèrent tout deux cela. Shaykh Nâsir dit que d'un point de vue linguistique, rien ne l'empêchait, mais qu'il était d'accord avec eux.

La Dscussion aborda le sujet de savoir si l'ijtihâd incorrect pouvait être appelé (ou pris comme) dîn

Shaykh Nâsir était de l'opinion que cela est erroné, toutefois al-Bûtî et son père furent d'accord pour dire que cela est correct. Après discussion, ils adoptèrent le point de vue de shaykh Nâsir.
 
Dernière partie :

La Discussion aborda le thème de al-Ittibâ' (le suivi) et s'il s'agit ou non d'un niveau indépendant qu'une personne peut atteindre. (si quelqu'un a une meilleure traduction du sens de cette phrase...)

Shaykh Nâsir était de l'avis qu'il s'agit d'un niveau intermédiaire entre celui du taqlîd et de l'ijtihâd car son [état] diffère de [celui] des deux autres. Le Dr. al-Bûtî était de l'avis que cela fait partie du taqlîd. Une partie de ceux étant présents furent d'accord avec shaykh Nâsir parce qu'il cita un certain nombre d'Hommes de Science qui affirmaient la possition de l'ittibâ'. La discussion continua longtemps, les deux campant sur leurs positions respectives. Toutefois, al-Bûtî vacilla sur sa position, car il dit qu'il s'agissait d'un sujet de divergence entre les savants.

La Discussion se termina sur une Mauvaise parole de la part de al-Bûtî.

Shaykh Nâsir proposa finalement à al-Bûtî une autre rencontre mais ce dernier refusa, shaykh Nâsir demanda permission de partir. Il se leva et se dirigea vers la porte. Al-Bûtî, réalisant qu'il avait été vaincu [sur un nombre de ses positions] dit alors : "par Allah ! Shaykh Nâsir, tu dis ce qui n'est pas dans ton coeur."

Shaykh Nâsir rejeta cette accusation abjecte, ainsi que le firent ceux qui étaient présents et ce fut la fin de la discussion.
 
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