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LE MONDE | 03.06.09 | 14h15 • Mis à jour le 03.06.09 | 14h15
Pendant quelques heures, ils n'ont été que des nombres. Classés selon les critères généraux des compagnies aériennes et de leurs assureurs. Deux cent vingt-huit disparus. Soit 12 membres d'équipage et 216 passagers. Parmi ces derniers, on compte 126 hommes, 82 femmes, 7 enfants et un bébé.
Puis, ils sont devenus une liste de noms. Et enfin, une petite société d'individus, de couples, de familles frappées par le destin. Alexander Bjoroy, 11 ans, rentrait ainsi de Rio pour rejoindre, via Paris, son pensionnat à Bristol. Il venait de passer quelques jours de vacances avec sa mère, Jane, et son père, Robin, un ingénieur de l'industrie pétrolière brésilienne.
L'indemnisation est à la charge d'Air FranceUne grande salle, au rez-de-chaussée de l'Hôtel Pullman, dans la zone aéroportuaire de Roissy-Charles-de-Gaulle. C'est là que le procureur général de Paris, Laurent Lemesle, et le procureur de Bobigny, François Molins, ont rencontré, le 2 juin, les familles de victimes. "Il était important de dire aux familles qu'un certain nombre de problèmes matériels pouvaient être résolus rapidement", explique M. Lemesle. Difficile, pourtant, d'employer le mot "décès" quand des proches croient encore au miracle. "Certaines familles n'avaient pas perdu espoir, au fond d'eux-mêmes", témoigne le magistrat. L'enquête judiciaire, confiée à la gendarmerie du transport aérien, devrait être dépaysée à Paris. L'indemnisation des victimes, plafonnée à 109 000 euros par personne, reste à la charge du transporteur. Axa est l'assureur principal d'Air France.
Dix salariés français de la même entreprise, la CGED, accompagnés chacun d'un conjoint ou d'un ami avaient aussi pris place à bord du vol AF447 Rio-Paris. Ceux-là avaient gagné le concours interne qui récompense chaque année les dix meilleurs commerciaux de la région Sud-Ouest. A Bordeaux, à Artigues, à Pau, dans presque chacune des petites agences de la CGED, on a perdu un employé. Comme Stéphane Artiguenave et sa femme, Sandrine, "bien plus inquiets, explique l'un des collègues de Stéphane, de la réputation d'insécurité du Brésil et de laisser leurs deux enfants de 9 et 4 ans que d'un éventuel accident d'avion."
Au siège régional de la CGED, à Bordeaux, on fait aussi le compte des hasards terribles. Comme cette jeune vendeuse de la CGED, Laetitia Alazard, 23 ans, partie grâce au désistement de l'un de ses collègues. Son compagnon n'ayant pu l'accompagner, elle avait proposé à sa meilleure amie, Aurélia, de l'accompagner. Sur sa page Facebook, elle a écrit avec enthousiasme : "Viva Brazil !"
La CGED n'est pas la seule entreprise endeuillée. Car si l'avion comprenait plus de 150 touristes, beaucoup de passagers voyageaient également pour affaires, témoignant du développement économique du Brésil.
Michelin a ainsi perdu trois de ses hauts cadres. Luiz Roberto Anastacio, 50 ans, chez Michelin depuis vingt-sept ans, venait d'être nommé le 4 mai président de Michelin Amérique Latine et devait rencontrer, à Clermont-Ferrand, la direction de l'équipementier en pneumatiques. Il voyageait en compagnie d'Antonio Gueiros, directeur de l'informatique de la société à Rio et d'une ingénieure française, Christine Pieraerts qui, elle, rentrait de vacances. "En plus de perdre deux hommes et une femme appréciés, nous perdons des cadres de grande valeur, explique la direction de Michelin qui rappelle que son propre PDG, Edouard Michelin est mort dans un accident en mer.
La ville d'Ermenonville perd trois de ses élus municipaux. Trois amies, Nathalie Marroig, 41 ans et Marie-Josée Treillou, 70 ans, parties en vacances et Anne Grimout, 49 ans, qui était la chef de cabine du vol AF 447. Une navigante expérimentée, habituée de la ligne Rio-Paris qu'elle faisait fréquemment.
Tout l'équipage était d'ailleurs aguerri. Le commandant de bord, âgé de 58 ans comptait ainsi 11 000 heures de vol dont 1 700 sur des avions du même type que l'Airbus A330-200. Ses deux copilotes, âgés de 37 et 32 ans avaient 9 000 heures de vol à eux deux.
Pendant quelques heures, ils n'ont été que des nombres. Classés selon les critères généraux des compagnies aériennes et de leurs assureurs. Deux cent vingt-huit disparus. Soit 12 membres d'équipage et 216 passagers. Parmi ces derniers, on compte 126 hommes, 82 femmes, 7 enfants et un bébé.
Puis, ils sont devenus une liste de noms. Et enfin, une petite société d'individus, de couples, de familles frappées par le destin. Alexander Bjoroy, 11 ans, rentrait ainsi de Rio pour rejoindre, via Paris, son pensionnat à Bristol. Il venait de passer quelques jours de vacances avec sa mère, Jane, et son père, Robin, un ingénieur de l'industrie pétrolière brésilienne.
L'indemnisation est à la charge d'Air FranceUne grande salle, au rez-de-chaussée de l'Hôtel Pullman, dans la zone aéroportuaire de Roissy-Charles-de-Gaulle. C'est là que le procureur général de Paris, Laurent Lemesle, et le procureur de Bobigny, François Molins, ont rencontré, le 2 juin, les familles de victimes. "Il était important de dire aux familles qu'un certain nombre de problèmes matériels pouvaient être résolus rapidement", explique M. Lemesle. Difficile, pourtant, d'employer le mot "décès" quand des proches croient encore au miracle. "Certaines familles n'avaient pas perdu espoir, au fond d'eux-mêmes", témoigne le magistrat. L'enquête judiciaire, confiée à la gendarmerie du transport aérien, devrait être dépaysée à Paris. L'indemnisation des victimes, plafonnée à 109 000 euros par personne, reste à la charge du transporteur. Axa est l'assureur principal d'Air France.
Dix salariés français de la même entreprise, la CGED, accompagnés chacun d'un conjoint ou d'un ami avaient aussi pris place à bord du vol AF447 Rio-Paris. Ceux-là avaient gagné le concours interne qui récompense chaque année les dix meilleurs commerciaux de la région Sud-Ouest. A Bordeaux, à Artigues, à Pau, dans presque chacune des petites agences de la CGED, on a perdu un employé. Comme Stéphane Artiguenave et sa femme, Sandrine, "bien plus inquiets, explique l'un des collègues de Stéphane, de la réputation d'insécurité du Brésil et de laisser leurs deux enfants de 9 et 4 ans que d'un éventuel accident d'avion."
Au siège régional de la CGED, à Bordeaux, on fait aussi le compte des hasards terribles. Comme cette jeune vendeuse de la CGED, Laetitia Alazard, 23 ans, partie grâce au désistement de l'un de ses collègues. Son compagnon n'ayant pu l'accompagner, elle avait proposé à sa meilleure amie, Aurélia, de l'accompagner. Sur sa page Facebook, elle a écrit avec enthousiasme : "Viva Brazil !"
La CGED n'est pas la seule entreprise endeuillée. Car si l'avion comprenait plus de 150 touristes, beaucoup de passagers voyageaient également pour affaires, témoignant du développement économique du Brésil.
Michelin a ainsi perdu trois de ses hauts cadres. Luiz Roberto Anastacio, 50 ans, chez Michelin depuis vingt-sept ans, venait d'être nommé le 4 mai président de Michelin Amérique Latine et devait rencontrer, à Clermont-Ferrand, la direction de l'équipementier en pneumatiques. Il voyageait en compagnie d'Antonio Gueiros, directeur de l'informatique de la société à Rio et d'une ingénieure française, Christine Pieraerts qui, elle, rentrait de vacances. "En plus de perdre deux hommes et une femme appréciés, nous perdons des cadres de grande valeur, explique la direction de Michelin qui rappelle que son propre PDG, Edouard Michelin est mort dans un accident en mer.
La ville d'Ermenonville perd trois de ses élus municipaux. Trois amies, Nathalie Marroig, 41 ans et Marie-Josée Treillou, 70 ans, parties en vacances et Anne Grimout, 49 ans, qui était la chef de cabine du vol AF 447. Une navigante expérimentée, habituée de la ligne Rio-Paris qu'elle faisait fréquemment.
Tout l'équipage était d'ailleurs aguerri. Le commandant de bord, âgé de 58 ans comptait ainsi 11 000 heures de vol dont 1 700 sur des avions du même type que l'Airbus A330-200. Ses deux copilotes, âgés de 37 et 32 ans avaient 9 000 heures de vol à eux deux.