Vote à l’ONU: soutien massif pour l’Ukraine, isolement accru pour la Russie
L’Ukraine a reçu un soutien franc et massif des Nations Unies, mercredi à New York, par un vote de l’Assemblée générale dénonçant sans équivoque l’annexion illégale de quatre régions ukrainiennes par la Russie et la tenue de référendums eux aussi dénoncés par l’institution multilatérale comme...
www.lesoir.be
Et le pauvre yancine qui voulait tant se convaoincrfe qu'une majorité de pays soutenait la barbarie ruSSe ... on a presque de la peine pour lui
"
La Russie a tout tenté, jusqu’à la dernière seconde, pour contrarier le vote d’une résolution condamnant l’annexion illégale de régions d’Ukraine, à l’Assemblée générale des Nations Unies. En suggérant, tout d’abord, que le vote soit tenu secret. La proposition a été rejetée, lundi 10 octobre, par 107 Etats sur les 193 que compte l’Assemblée, contre 13 voix favorables et 39 abstentions.
(...)
Revers cuisant
Le vote s’est finalement tenu à l’issue du débat général, mercredi après-midi, et a abouti à un revers cuisant pour Moscou. 143 Etats membres ont approuvé la résolution rédigée et introduite par l’UE, contre cinq rejets (Russie, Biélorussie, Corée du Nord, Syrie, Nicaragua) et 35 abstentions. Soutiens habituels de Moscou, Cuba et l’Erythrée se sont abstenus, tout comme la Chine, l’Inde et l’Afrique du sud. Des applaudissements ont résonné sous la voûte du grand bâtiment blanc du siège onusien.L’ambassadeur russe Vassili Nebenzia a dénoncé un texte « anti-russe », « ouvertement provocateur », ainsi que le chantage économique et les menaces exercées par l’Occident contre les pays en développement. Son homologue américaine, Linda Thomas Greenfield, rappelait pour sa part qu’« un pays ne peut en annexer un autre par la force ». Priant la Russie de « cesser de commettre des crimes de guerre », elle a ajouté que « les Nations Unies ne toléreraient aucune tentative d’annexion », avertissant les Etats membres de l’ONU les plus hésitants qu’ils pourraient bien un jour « être les suivants ».
Usure des pays « du Sud »
A Turtle Bay, quartier de Manhattan sur les bords de l’East River, la Russie comptait ses soutiens sur les doigts des deux mains : Biélorussie, Chine, Corée du Nord, Cuba, Erythrée, Iran, Nicaragua, Syrie, Venezuela. D’autres puissances régionales « neutres » (Brésil, Inde), nombre de pays africains, s’abstiennent prudemment de se mêler au débat. Moscou comptait sur leur silence, de même que le reste des « non-alignés » d’Amérique du sud et d’Asie, pour rompre son isolement mondial depuis le 24 février dernier, jour de l’invasion de l’Ukraine.Depuis avril, les diplomates occidentaux perçoivent les signes grandissants d’une « usure » des pays dits « du Sud », au regard de la guerre en Ukraine. Soucieux des importations agro-alimentaires interrompues, des fléaux conjugués de la famine et d’une inflation exponentielle, ces pays expriment désormais ouvertement leur exaspération face à ce qu’ils considèrent comme une obsession de l’Occident, alors que sévissent d’autres conflits dévastateurs en Syrie, en Ethiopie, au Yémen.
Pour en avoir le cœur net, l’organisation non-gouvernementale International Crisis Group a passé au crible les interventions des Etats-membres de l’ONU lors de la « semaine de haut niveau » fin septembre à New York. Alors que 141 Etats sur 193 avaient condamné l’agression russe en février, 54 dirigeants sur les 156 recensés ont pris soin de ne pas mentionner le conflit dans leur discours. Seuls 18 leaders africains sur 53 ont omis de citer le nom de la Russie.
Les reproches de Kiev
La réunion d’urgence de l’Assemblée générale, organisée à la demande de l’Ukraine et de l’Albanie, faisait suite à celle tenue au Conseil de sécurité, vendredi 7 mars, lors de laquelle la Russie avait brandi son veto contre une résolution condamnant les annexions de territoires ukrainiens.Frustrée par la pusillanimité de l’ONU dans la crise, Kiev reproche à ses partenaires occidentaux de ménager la chèvre et le chou, avec leurs initiatives jugées parcimonieuses contre la Russie. C’est pour « mieux garder sa poudre sèche », résume l’International Crisis Group dans son rapport, les chancelleries occidentales redoutant que trop de résolutions accusatrices ne finissent par diluer le message et aliéner définitivement les pays non-alignés. L’un des treize soutiens au principe de vote secret, lundi, était l’Egypte du président Abdel Fattah al-Sissi, officiellement allié des Etats-Unis. « L’heure est venue de s’engager au nom de l’Ukraine », clamait pour sa part le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken. « Elle n’est plus aux abstentions, aux paroles apaisantes ou aux équivoques sous le prétexte de la neutralité, Les principes fondateurs de la Charte des Nations Unies sont en jeu. »