Deuxième partie de notre dossier « Accès aux soins : la barrière des inégalités ».
acces aux soins 2Premières victimes : les bénéficiaires de la couverture maladie universelle (CMU). Ludovic, 30 ans, sans emploi, bénéficie de la CMU. « La discrimination, elle existe. J’avais de sérieux problèmes dentaires et comme je me présentais comme un patient bénéficiant de la CMU, il m’a fallu contacter plusieurs dentistes avant d’en trouver un qui accepte de me recevoir en urgence. Une vraie galère ! »
Un témoignage qui corrobore une étude réalisée fin 2008, à la demande du fonds CMU, par l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé, selon la méthode du « testing » auprès de 861 médecins ou dentistes parisiens. Celle-ci montre qu’un quart d’entre eux refusent les bénéficiaires de la CMU. Mais qui sont ces praticiens pris en flagrant délit de discrimination ? Il s’agit principalement de médecins, en premier lieu des spécialistes, exerçant en secteur 2, c’est-à-dire autorisés à fixer librement leur prix. Pour se justifier, ils invoquent l’attitude de ces patients déshérités et des motifs d’ordre économique. Lorsqu’ils soignent des bénéficiaires de la CMU, ces médecins à honoraires libres sont obligés d’appliquer le tarif « Sécu », bien inférieur à ce qu’ils facturent habituellement. Problème : un tel refus de soins est tout simplement illégal et les sanctions encourues ne sont pas franchement dissuasives : un blâme tout au plus ou, en cas de récidive, une interdiction d’exercer temporairement… Dans le détail, la palme des refus revient aux gynécologues, qui sont 38 % à s’opposer à les recevoir. Les généralistes du secteur 2 adoptent le même comportement pour 33 % d’entre eux. Viennent ensuite les dentistes (32 %), puis les ophtalmologues (28 %). En revanche, les généralistes du secteur 1 sont beaucoup moins nombreux (9 %) à refuser les CMUstes. Autres victimes de discrimination : les personnes handicapées.
Quelques Chiffres
* 4,3 millions de personnes bénéficient de la couverture maladie universelle complémentaire.
* 5 millions de Français vivent en dessous du seuil de pauvreté.
* 14 % des Français déclarent avoir renoncé aux soins pour des raisons financières, selon une étude de l’Irdes.
* 7 % de la population française n’a pas de couverture complémentaire
Source : Insee
http://www.mutuelle-viasante-udsma....mination-pour-les-beneficiaires-de-la-cmu-24/