Zone Interdite : Le phosphate marocain accusé de contenir trop de cadium

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Selon une enquête réalisée par des journalistes en France, le phosphate marocain contiendrait un poison nuisible à la santé.
Cadmium. C'est le nom du métal lourd que contiendrait le phosphate marocain. « Les fabricants d'engrais achètent le phosphate au Maroc, où la teneur en cadmium est plus haute qu'en Floride ou en Arabie saoudite, pays avec lequel un accord de libre-échange a été signé, qui leur fait économiser 40 euros de frais de douanes par tonne importée », révèle l'enquête des (…)

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Zone Interdite : Le phosphate marocain accusé de contenir trop de cadium
 
Vers un nouveau scandale sanitaire ? Dans ce numéro de "Zone Interdite", diffusé ce dimanche sur M6, Ophélie Meunier et ses équipes enquêtent sur la présence inquiétante du cadmium dans notre alimentation. Ce métal lourd, qui s'accumule dans l'organisme, touche particulièrement une commune de Charente-Maritime où la famille de Sophie et Mathieu vit un véritable cauchemar. Leur fils Isaac, âgé de 22 mois, ne peut plus jouer dans leur jardin, contaminé par des métaux lourds. "Ce qui m'inquiète c'est de ne pas savoir comment va grandir mon fils, est-ce qu'il va grandir avec une maladie responsable de cette pollution ?", s'interroge Mathieu.

Leur voisin Benoît, retraité, a dû abandonner son potager après avoir reçu un courrier de la mairie. "C'est une catastrophe. On n'est peut-être responsable de cette contamination", déplore-t-il, lui qui avait l'habitude de partager les fruits et légumes de son potager avec ses voisins, dont la petite famille de Sophie et Mathieu. Les analyses sanguines révèlent des résultats alarmants, notamment pour Bruno, 68 ans, qui présente un taux critique de cadmium, l'exposant au risque de saturnisme. L'enquête du magazine se poursuit avec une expérience inédite : l'analyse de 41 pains issus de différentes régions de France. Le verdict du toxicologue Joël Poupon est sans appel : tous sont contaminés. Une étude de l'agence régionale de sécurité sanitaire révèle que plus d'un tiers des enfants de moins de 3 ans ingèrent une dose supérieure au seuil tolérable. Un constat d'autant plus inquiétant que selon Santé Publique France, près d'un adulte sur deux et un enfant sur cinq présentent un taux trop élevé de cadmium.

Dans son combat pour alerter sur les dangers du cadmium, le cardiologue Pierre Souvet multiplie les conférences et interventions, notamment dans les écoles supérieures. Son constat est sans appel : "Dès qu'on commence à prendre petit, plus on vieillit plus on en a. La moyenne des Français est trois fois supérieure à celle des Américains, et chez les enfants c'est pire, 4 fois pire que les enfants américains et 3 fois plus que les enfants allemands. C'est un problème absolument majeur et il faut s'en occuper."

L'enquête de "Zone Interdite" remonte jusqu'au Maroc, principal exportateur de phosphates utilisés dans les engrais français. Le royaume est l'un des principaux exportateurs au monde de ce minerai mais son phosphate affiche des teneurs en cadmium très supérieures à celle d'autres pays. Les États-Unis, par exemple, en contiennent 5 à 8 fois moins, tout comme l'Arabie Saoudite. Philippe Schrapp, ancien négociant en phosphore connaissant parfaitement le secteur, met en cause le groupe Roullier, leader sur le marché : "Le problème de Roullier est qu'il est très branché Maroc, or le phosphate du Maroc contient du cadmium dans des quantités relativement importantes." Il dénonce un système favorisant les importations marocaines grâce à des accords de libre-échange permettant d'économiser 6,5% de droits de douane sur chaque tonne achetée, au détriment de phosphates de meilleure qualité. "Le Maroc a du cadmium dans ces phosphates mais ne paye pas de droits de douane pour rentrer dans l'union européenne alors que pour les autres producteurs : américains, les russes ou les saoudiens ont eux des droits de douane tout en ayant un phosphate de meilleure qualité sans cadmium. (...) C'est la prime aux pollueurs", résume-t-il.

Face à cette situation, Pierre Souvet s'insurge et réclame plus de transparence de la part des autorités : "Je ne sais pas si c'est du déni mais il y a quelque chose qui ne va pas. C'est un problème sanitaire, les études s'accumulent mais personne n'en parle. Les français, médecins, pharmaciens ne sont pas informés, personne n'est au courant." Un silence d'autant plus préoccupant que l'enquête révèle qu'à ce jour, le taux de cadmium présent dans notre organisme aurait doublé en 10 ans en raison de notre consommation quotidienne de pains, pâtes, céréales ainsi que les fruits et légumes. Sur les réseaux sociaux, les téléspectateurs choqués par ces révélations dénoncent un véritable scandale sanitaire.

 
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