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PLD (Peace, Love and Diversity)
Société - Afrique du Nord - Maroc - Prostitution - Sexualité
Maroc : 43% des prostituées n’utilisent pas de préservatifs
Interview du Dr Nadia Bezad, présidente déléguée de l’OPALS-Maroc
L’organisation Panafricaine de Lutte de lutte contre le Sida au Maroc, Opals-Maroc, a dévoilé lundi les résultats d’une étude réalisée auprès de 500 prostituées marocaines. Outre les conditions misérables dans lesquelles ces femmes vivent, on y apprend qu’elles sont très peu sensibilisées au problème crucial des infections sexuellement transmissibles alors qu’elles sont les plus exposées. Le Dr Nadia Bezad, présidente déléguée de l’OPALS-Maroc revient avec Afrik.com sur le chemin qu’il reste à parcourir en matière de prévention.
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vendredi 21 novembre 2008 / par Anissa Herrou
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Pauvreté, analphabétisme, exclusion sociale, l’étude dévoilée lundi par l’OPALS-Maroc met en lumière le visage actuel de la prostitution marocaine. Certaines révélations sont étonnantes comme la complicité occasionnelle des familles ou la surreprésentation de femmes diplômées dans la rue. L’étude menée sur 500 « travailleuses du sexe » dans sept villes du pays, Azrou, Khénifra, Béni Mellal, Meknès, Fès, Agadir et Rabat, est par ailleurs accablante sur l’ignorance des prostituées à propos des infections sexuellement transmissibles (IST). En 2007, 2,59% des prostituées marocaines étaient séropositives selon les chiffres du contrôle périodique. Créée en 1994, l’OPALS lutte contre le Sida et les IST à travers trois volets : la prévention, l’action communautaire et la prise en charge médicale et psychosociale des personnes atteintes. L’organisation dont le siège est à Rabat, dispose de seize sections dans le pays. Sa présidente déléguée, le Dr Nadia Bezad, diplômée en santé publique et médecin spécialisée en dermatologie-vénérologie, nous explique les enjeux de l’étude de l’OPALS et ce qu’il reste à faire pour endiguer les IST dans le royaume chérifien.
Afrik.com : En quoi l’étude de l’Opals-Maroc est-elle innovante par rapport aux précédentes enquêtes et pourquoi avoir choisi la région du Moyen-Atlas ?
Nadia Bezad : C’est la première fois qu’autant de « travailleuses du sexe » sont interrogées, 500 c’est un chiffre important quand même. L’OPALS est implantée dans la région du Moyen-Atlas depuis quelques années déjà, nous voulions comprendre un peu mieux la prostitution dans cette vaste région et notre impact sur celle-ci. L’étude a montré qu’il y avait une réelle méconnaissance du Sida dans cette zone. 40% des femmes interrogées ne sont pas informées des risques qu’elles courent et 43% d’entre elles n’utilisent pas de préservatifs lors de leurs rapports.
Afrik.com : L’étude montre que les prostituées qui souhaitent se protéger doivent fournir elles-mêmes le préservatif, cela a un prix. Le coût de la protection n’est-il pas un obstacle ?
Nadia Bezad : Le coût du préservatif est en effet beaucoup trop élevé. Trois préservatifs coûtent aujourd’hui au Maroc 20 dirhams. Il faudrait baisser le prix du préservatif à 1 dirham, c’est la première nécessité si l’on veut lutter contre les IST. En dehors de l’accessibilité économique, il y a le problème de l’accessibilité physique. Il n’y a pas de distributeurs automatiques dans la rue. On peut se procurer des préservatifs dans les pharmacies mais elles ferment le soir. La prostitution se déroule principalement la nuit et il n’y a plus rien d’ouvert.
Afrik.com : Quels sont les autres freins à la prévention des IST ?
Nadia Bezad : Il y a un problème de perception des maladies et en même temps un besoin d’informations. Nous avons eu le temps de parler avec les travailleuses du sexe lors de notre étude. Beaucoup refusent de faire un test de dépistage. Elles ont peur que leur anonymat ne soit pas respecté. Dans les petits villages, le regard des autres compte beaucoup. Elles ont besoin d’un package de services, d’un planning familial, d’un centre pour la grossesse avec des informations, etc.
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Maroc : 43% des prostituées n’utilisent pas de préservatifs
Interview du Dr Nadia Bezad, présidente déléguée de l’OPALS-Maroc
L’organisation Panafricaine de Lutte de lutte contre le Sida au Maroc, Opals-Maroc, a dévoilé lundi les résultats d’une étude réalisée auprès de 500 prostituées marocaines. Outre les conditions misérables dans lesquelles ces femmes vivent, on y apprend qu’elles sont très peu sensibilisées au problème crucial des infections sexuellement transmissibles alors qu’elles sont les plus exposées. Le Dr Nadia Bezad, présidente déléguée de l’OPALS-Maroc revient avec Afrik.com sur le chemin qu’il reste à parcourir en matière de prévention.
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vendredi 21 novembre 2008 / par Anissa Herrou
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Pauvreté, analphabétisme, exclusion sociale, l’étude dévoilée lundi par l’OPALS-Maroc met en lumière le visage actuel de la prostitution marocaine. Certaines révélations sont étonnantes comme la complicité occasionnelle des familles ou la surreprésentation de femmes diplômées dans la rue. L’étude menée sur 500 « travailleuses du sexe » dans sept villes du pays, Azrou, Khénifra, Béni Mellal, Meknès, Fès, Agadir et Rabat, est par ailleurs accablante sur l’ignorance des prostituées à propos des infections sexuellement transmissibles (IST). En 2007, 2,59% des prostituées marocaines étaient séropositives selon les chiffres du contrôle périodique. Créée en 1994, l’OPALS lutte contre le Sida et les IST à travers trois volets : la prévention, l’action communautaire et la prise en charge médicale et psychosociale des personnes atteintes. L’organisation dont le siège est à Rabat, dispose de seize sections dans le pays. Sa présidente déléguée, le Dr Nadia Bezad, diplômée en santé publique et médecin spécialisée en dermatologie-vénérologie, nous explique les enjeux de l’étude de l’OPALS et ce qu’il reste à faire pour endiguer les IST dans le royaume chérifien.
Afrik.com : En quoi l’étude de l’Opals-Maroc est-elle innovante par rapport aux précédentes enquêtes et pourquoi avoir choisi la région du Moyen-Atlas ?
Nadia Bezad : C’est la première fois qu’autant de « travailleuses du sexe » sont interrogées, 500 c’est un chiffre important quand même. L’OPALS est implantée dans la région du Moyen-Atlas depuis quelques années déjà, nous voulions comprendre un peu mieux la prostitution dans cette vaste région et notre impact sur celle-ci. L’étude a montré qu’il y avait une réelle méconnaissance du Sida dans cette zone. 40% des femmes interrogées ne sont pas informées des risques qu’elles courent et 43% d’entre elles n’utilisent pas de préservatifs lors de leurs rapports.
Afrik.com : L’étude montre que les prostituées qui souhaitent se protéger doivent fournir elles-mêmes le préservatif, cela a un prix. Le coût de la protection n’est-il pas un obstacle ?
Nadia Bezad : Le coût du préservatif est en effet beaucoup trop élevé. Trois préservatifs coûtent aujourd’hui au Maroc 20 dirhams. Il faudrait baisser le prix du préservatif à 1 dirham, c’est la première nécessité si l’on veut lutter contre les IST. En dehors de l’accessibilité économique, il y a le problème de l’accessibilité physique. Il n’y a pas de distributeurs automatiques dans la rue. On peut se procurer des préservatifs dans les pharmacies mais elles ferment le soir. La prostitution se déroule principalement la nuit et il n’y a plus rien d’ouvert.
Afrik.com : Quels sont les autres freins à la prévention des IST ?
Nadia Bezad : Il y a un problème de perception des maladies et en même temps un besoin d’informations. Nous avons eu le temps de parler avec les travailleuses du sexe lors de notre étude. Beaucoup refusent de faire un test de dépistage. Elles ont peur que leur anonymat ne soit pas respecté. Dans les petits villages, le regard des autres compte beaucoup. Elles ont besoin d’un package de services, d’un planning familial, d’un centre pour la grossesse avec des informations, etc.
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