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Alors que les Etats-Unis sont à deux doigts d'élire un président noir, Le Journal du Dimanche (JDD) a demandé à l'IFOP de sonder les Français sur leur propension à voter pour un candidat issu d'une minorité visible à l'Elysée. A la question "Vous personnellement, pourriez-vous un jour voter à l'élection présidentielle pour un candidat noir ?", 80 % des sondés répondent "oui". Ils sont 72 % pour un candidat d'origine asiatique et 58 % pour un candidat d'origine maghrébine. Rien de surprenant pour le président du Mouvement contre le racisme et pour l'amitié entre les peuples (MRAP), Mouloud Aounit, qui évoque un "effet Obama", tout en s'inquiétant de la "hiérarchie" faite entre les communautés.
Si le score de 80 % pour un candidat noir paraît réjouissant au premier abord, rien n'assure qu'il se traduirait dans les urnes. "On a laissé les gens nuancer leur réponse", explique en effet le directeur du département Opinion de l'IFOP, Frédéric Dabi. Ainsi, 34 % ont déclaré qu'ils voteraient "certainement" pour un candidat noir, mais 46 % se sont contentés d'un "probablement". Pour les autres "minorités visibles" aussi, les "certainement" sont moins nombreux que les "probablement". A l'autre extrémité, 20 % des sondés déclarent qu'ils ne ne voteraient "certainement pas" pour un candidat d'origine maghrébine, alors qu'ils ne sont que 8 et 9 % pour le candidat noir et le candidat d'origine asiatique.
Ce qui frappe également Frédéric Dabi, c'est le décalage entre le souhait exprimé et le pronostic, sur les chances d'un candidat issu d'une minorité visible d'être élu à l'Elysée. Dans cette deuxième partie du sondage, on retrouve la même hiérarchie entre les communautés, mais l'écart est restreint. 47 % des sondés estiment qu'un candidat noir pourrait être élu, 38 % pour un asiatique et 25 % pour un maghrébin.
LES JEUNES ET LES FEMMES PLUS ENCLINS
Dans une interview au JDD, la secrétaire d'Etat à la ville, Fadela Amara, a vu dans ce sondage un signe "que les choses bougent". Et estime que sa présence au gouvernement "joue aussi un rôle", comme celle de Rama Yade ou Rachida Dati. Pour Mouloud Aounir, "au-delà de la rupture d'un tabou" , il manque à ces nominations symboliques "un service après-vente".
Ce sondage montre aussi de fortes disparités selon l'âge, le sexe et les opinions politiques des sondés. Les jeunes, les femmes et les personnes votant à gauche sont plus enclines à voter pour une personne issue d'une minorité. En revanche, il n'y a pas de clivages évidents selon la profession et la région d'habitation.
L'IFOP a déjà réalisé des études sur les attitudes des Français vis-à-vis des minorités. "Dès 1947, il leur a été demandé si cela les dérangerait d'avoir un beau-frère issu d'une minorité visible, rappelle Frédéric Dabi. Mais à ma connaissance, c'est la première fois qu'on pose la question du vote de cette façon."
Karine Lambin
Si le score de 80 % pour un candidat noir paraît réjouissant au premier abord, rien n'assure qu'il se traduirait dans les urnes. "On a laissé les gens nuancer leur réponse", explique en effet le directeur du département Opinion de l'IFOP, Frédéric Dabi. Ainsi, 34 % ont déclaré qu'ils voteraient "certainement" pour un candidat noir, mais 46 % se sont contentés d'un "probablement". Pour les autres "minorités visibles" aussi, les "certainement" sont moins nombreux que les "probablement". A l'autre extrémité, 20 % des sondés déclarent qu'ils ne ne voteraient "certainement pas" pour un candidat d'origine maghrébine, alors qu'ils ne sont que 8 et 9 % pour le candidat noir et le candidat d'origine asiatique.
Ce qui frappe également Frédéric Dabi, c'est le décalage entre le souhait exprimé et le pronostic, sur les chances d'un candidat issu d'une minorité visible d'être élu à l'Elysée. Dans cette deuxième partie du sondage, on retrouve la même hiérarchie entre les communautés, mais l'écart est restreint. 47 % des sondés estiment qu'un candidat noir pourrait être élu, 38 % pour un asiatique et 25 % pour un maghrébin.
LES JEUNES ET LES FEMMES PLUS ENCLINS
Dans une interview au JDD, la secrétaire d'Etat à la ville, Fadela Amara, a vu dans ce sondage un signe "que les choses bougent". Et estime que sa présence au gouvernement "joue aussi un rôle", comme celle de Rama Yade ou Rachida Dati. Pour Mouloud Aounir, "au-delà de la rupture d'un tabou" , il manque à ces nominations symboliques "un service après-vente".
Ce sondage montre aussi de fortes disparités selon l'âge, le sexe et les opinions politiques des sondés. Les jeunes, les femmes et les personnes votant à gauche sont plus enclines à voter pour une personne issue d'une minorité. En revanche, il n'y a pas de clivages évidents selon la profession et la région d'habitation.
L'IFOP a déjà réalisé des études sur les attitudes des Français vis-à-vis des minorités. "Dès 1947, il leur a été demandé si cela les dérangerait d'avoir un beau-frère issu d'une minorité visible, rappelle Frédéric Dabi. Mais à ma connaissance, c'est la première fois qu'on pose la question du vote de cette façon."
Karine Lambin