kamomille
VIB
À mon retour au Maroc, je me suis rappelée pourquoi j'étais partie..."
Rentrer au Maroc après plusieurs années passées en France... Je l'ai fait!
Prendre la décision ferme et irrévocable de rejoindre la mère patrie et la mère poule que j'ai laissée derrière moi... Je l'ai fait!
Abandonner une vie confortable et des habitudes bien ancrées... Je l'ai fait!
Il faut avouer que le timing choisi pour prendre cette décision semble avoir contribué à accélérer les choses... Un soir de décembre glacial et un fond sonore dramatique: le bulletin d'informations de 20h où les mots qui tournent en boucle sont "l'Euro, la Grèce, le chômage, la crise, l'immigration ..."
Et me voici, pleine d'enthousiasme et de bonne volonté. Après tout je ne fais que rentrer chez moi, là où je suis née et où j'ai grandi, là où personne n'osera remettre en cause ma présence, là où le soleil brille tous les jours où les tomates ont du goût et où on a besoin de gens comme moi: qualifiés, expérimentés, dynamiques et pleins d'initiatives pour contribuer à la croissance et au développement du pays, n'est-ce pas ?
Loin de toute prétention, je ne fais que reprendre des termes entendus dans un forum pour l'emploi, ciblant les étudiants marocains à l'étranger.
Mais alors que s'est-il passé? Pourquoi je n'ai plus envie de rester?
Le soleil est au rdv tous les jours, ma mère est toujours aussi poule même si je n'ai plus 16 ans, la ville où j'ai grandi n'a pas changé non plus; ou peut être un peu mais en pire; les rues sont sales, anarchiques et surtout plus dangereuses ...
Soudain je me suis rappelé pourquoi j'étais partie ! Oui, les rues sont dangereuses, je m'expose à différent types d'agressions à partir du moment où j'entreprends le projet téméraire de marcher dans la rue sans armure (voiture) sans escorte (masculine), et sans rançon (pièces de monnaie pour payer les marchands de chewing-gum, kleenex ou autre bidouille dont j'en ai pas besoin pour éviter de me faire insulter).
Et puis il y a des réflexes que j'ai dû adopter suite aux conseils de tout le monde:
Ne PAS répondre au téléphone quand ça sonne (ah bon!?!)... Ne PAS ouvrir la fenêtre de la voiture complètement quand quelqu'un nous aborde... Ne PAS se retourner quand quelqu'un nous parle (ça pourrait être interprété comme une réponse positive à ces compliments indécents sur la forme de notre postérieur), et le pire ne PAS avoir recours à la police sans connaître un haut gradé !
Je suis une citoyenne, je suis née ici, je veux vivre ici, je suis une icicienne (dixit Debbouze).
Que faire? s'acheter une armure (voiture) et un taser (électrocuteur)? Abandonner définitivement le plaisir de marcher jusqu'à en oublier l'usage principal des jambes? Limiter ses sorties aux endroits blindés (Morocco Mall)?
Je refuse de croire que nous ne pouvons rien faire, je dis bien nous car il me semble que je ne suis pas la seule à souffrir de ce problème d'insécurité et de harcèlement sexuel, sinon il n'y aurait pas régulièrement trois files de stationnement devant les boulangeries.
Rentrer au Maroc après plusieurs années passées en France... Je l'ai fait!
Prendre la décision ferme et irrévocable de rejoindre la mère patrie et la mère poule que j'ai laissée derrière moi... Je l'ai fait!
Abandonner une vie confortable et des habitudes bien ancrées... Je l'ai fait!
Il faut avouer que le timing choisi pour prendre cette décision semble avoir contribué à accélérer les choses... Un soir de décembre glacial et un fond sonore dramatique: le bulletin d'informations de 20h où les mots qui tournent en boucle sont "l'Euro, la Grèce, le chômage, la crise, l'immigration ..."
Et me voici, pleine d'enthousiasme et de bonne volonté. Après tout je ne fais que rentrer chez moi, là où je suis née et où j'ai grandi, là où personne n'osera remettre en cause ma présence, là où le soleil brille tous les jours où les tomates ont du goût et où on a besoin de gens comme moi: qualifiés, expérimentés, dynamiques et pleins d'initiatives pour contribuer à la croissance et au développement du pays, n'est-ce pas ?
Loin de toute prétention, je ne fais que reprendre des termes entendus dans un forum pour l'emploi, ciblant les étudiants marocains à l'étranger.
Mais alors que s'est-il passé? Pourquoi je n'ai plus envie de rester?
Le soleil est au rdv tous les jours, ma mère est toujours aussi poule même si je n'ai plus 16 ans, la ville où j'ai grandi n'a pas changé non plus; ou peut être un peu mais en pire; les rues sont sales, anarchiques et surtout plus dangereuses ...
Soudain je me suis rappelé pourquoi j'étais partie ! Oui, les rues sont dangereuses, je m'expose à différent types d'agressions à partir du moment où j'entreprends le projet téméraire de marcher dans la rue sans armure (voiture) sans escorte (masculine), et sans rançon (pièces de monnaie pour payer les marchands de chewing-gum, kleenex ou autre bidouille dont j'en ai pas besoin pour éviter de me faire insulter).
Et puis il y a des réflexes que j'ai dû adopter suite aux conseils de tout le monde:
Ne PAS répondre au téléphone quand ça sonne (ah bon!?!)... Ne PAS ouvrir la fenêtre de la voiture complètement quand quelqu'un nous aborde... Ne PAS se retourner quand quelqu'un nous parle (ça pourrait être interprété comme une réponse positive à ces compliments indécents sur la forme de notre postérieur), et le pire ne PAS avoir recours à la police sans connaître un haut gradé !
Je suis une citoyenne, je suis née ici, je veux vivre ici, je suis une icicienne (dixit Debbouze).
Que faire? s'acheter une armure (voiture) et un taser (électrocuteur)? Abandonner définitivement le plaisir de marcher jusqu'à en oublier l'usage principal des jambes? Limiter ses sorties aux endroits blindés (Morocco Mall)?
Je refuse de croire que nous ne pouvons rien faire, je dis bien nous car il me semble que je ne suis pas la seule à souffrir de ce problème d'insécurité et de harcèlement sexuel, sinon il n'y aurait pas régulièrement trois files de stationnement devant les boulangeries.