Oui et non, il y a les petits intérêts particuliers et les grands intérêts communs. Par exemple on peut dire que l’UE et les EU sont concurrents d’un point de vue économique, mais alliés sur des grands intérêts fondamentaux comme dans ce qu’il se passe actuellement en Ukraine.
Une chose que je n’avais pas dite parce que je considérais que je n’avais pas à me prononcer ouvertement : à l’annonce de l’accord de coopération entre le Maroc et Israël, j’avais quand même été surpris. C’est un exemple quand‑même de non‑unité sur une question prétendue comme fondamentale. En fait, je crois que la question de la Palestine n’est fondamentale pour aucun des gens qui passent leur temps à la mettre en avant, je crois que pour eux ce n’est qu’un défouloir et qu’en réalité ils s’en moquent.
De toutes manières, je crois qu’une unité sur la question ne serait pas possible, à cause de ce qu’est devenue la Palestine. Par exemple si l’Ukraine avait été une menace pour la Pologne, un exemple imaginaire, alors on peut comprendre que le soutient à l’Ukraine aurait été tiède face à l’invasion russe. Justement, le hamas pose des problèmes à d’autres pays « frères » dont l’Égypte. Rien pour ça, une unité n’est pas crédible.
Sinon, ce que j’en pense, c’est que la situation est à un point tel que à part un état commun, je ne vois pas d’autre solution. Quand on voit tout ce qui a été grignoté sur la Palestine, retrouver les anciennes frontières nécessiterait l’expulsion de je ne sais pas combien d’Israéliens vers le territoire des frontières d’origine. Mais ça ne provoquerait inévitablement une crise et dans les pays occidentaux, ça évoquerait des choses que plus personne ne veut voir. Les gens qui disent se soucier des Palestiniens devraient se préoccuper de deux choses : pacifier les relations entre Palestiniens et Israéliens plutôt que de défouler un antisémitisme déguisé en antisionisme, et une fois les relations pacifiées, aller vers un état commun, quitte à ce que cet état soit un Israël dans lequel les Palestiniens aurait un statut de citoyen égaux à tous les autres. On est plus dans les années 1950, on est en 2022, et dans ce siècle, je ne vois pas d’autre solution que celle‑ci.