ACTA : Suspense au Maroc

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petitbijou

Casablanca d'antan
VIB
Le controversé Accord commercial anti-contrefaçon connu sous l’acronyme ACTA a été enterré en Europe avant même que la Cour européenne de justice n’ait délibéré sur la question des libertés individuelles que l’Accord risque de limiter. En effet, lors du vote au Parlement européen, mercredi 4 juillet, les eurodéputés ont rejeté le traité anti-contrefaçon par 478 voix contre 39 et 165 abstentions.
Le Maroc au devant de la scène

Au Maroc, unique pays musulman, arabe et africain à faire partie des Etats qui ont élaboré et signé le texte aux côtés des 27 États membres de l’Union européenne, l’Australie, le Canada, la Corée du Sud, les États-Unis, le Japon, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, Singapour et la Suisse, « nos députés attendront tout d’abord la décision de la Cour européenne de justice et ce qui va se passer par la suite avant que le texte ne soit soumis à adoption au Parlement », souligne Ahmed Réda Chami, député USFP et ancien ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles Technologies. Dans la lutte contre la contrefaçon que le Maroc mène depuis des années, Chami estimait au moment de la ratification de l’ACTA par le Maroc, que le dit texte est inutile car il n’apporte aucune nouveauté après la signature de l’Accord de libre échange avec les États-Unis d’autant plus que le Maroc dispose d’ores et déjà d’une loi de la propriété intellectuelle. A ce jour, le député socialiste porte un autre regard sur la question, il estime que l’ACTA est importante dans le sens où elle apporte un point essentiel au niveau des procédures à suivre, absentes dans notre législation en vigueur et ne pourrait que profiter au Maroc. « La contrefaçon profite aux pays producteurs de produits contrefaits dont le Maroc ne fait pas partie. De plus il ne faut pas confondre contrefaçon et informel », soutient Chami. Une position que partage Adil Rais, président de l’Association de la zone industrielle de Tanger qui estime que le rejet de l’ACTA par le Parlement européen « est une très mauvaise nouvelle pour les industriels, y compris marocains qui importent ou exportent des produits de marques. En plus des industriels, les consommateurs sont également concernés, car au-delà de la question du pouvoir d’achat, la contrefaçon menace la santé des consommateurs que ce soit au niveau des produits alimentaires, des pièces de rechanges ou autres ». Pour d’autres, l’abandon de l’ACTA est une nécessité. C’est le cas de l’ALCS, dont la présidente Hakima Himmich précise que « l’accord dépasse largement le cadre de la lutte contre la contrefaçon et crée délibérément une confusion entre médicaments génériques parfaitement légaux et médicaments contrefaits. Si un tel accord passe, des médicaments génériques indispensables pour sauver des vies pourront être saisis et détruits par les services douaniers de façon abusive sur un simple soupçon de ressemblance avec des médicaments de marque ». Pour Chami, cette question ne se pose pas car « l’accord précise que la douane a une obligation de vérification des produits qui ne se limite pas à la marque mais s’étend à la vérification du brevet. Or, comment un agent de douane peut-il vérifier l’ensemble de ces éléments ».

http://www.lesoir-echos.com/acta-suspense-au-maroc/presse-maroc/54241/
 
Je n'ai même pas de VPN, comme la majorité des marocains, alors qu'on télécharge beaucoup.

ACTA ou pas au Maroc on est tranquille pendant un moment.

Elle a été retoqué par le parlement européen.
 
Si le Maroc applique l'ACTA, alors il nous faut un mode de vie à l'européene avec les meme lois c'est seulement là que je dirais que c'est logique :D

Tu crois vraiment que le Maroc va employer des cohorte d'informaticien pour épier le net à la recherche de celui qui télécharge une "contrefaçon" pour le compte de société de production et d'éditeurs de logiciels au chiffres d'affaire mirobolant.

Le marché marocain avec le pouvoir d'achat de ses habitant est négligeable pour eux.
 
sihte zerba ,on va dire !:D

je te jure....

Mais c'est un truc de fou, on a trop envie d'être visible à l'international. Une coquille bien soignée à l’extérieur mais le vide total à l'intérieur.

Que le gouvernement précédent ait pu intégrer l'ACTA dans ses préoccupations montre vraiment le niveau de déconnexion d'une certaine "élite"
 
Oh tu sais, on a toujours qualifié ce pays (maroc) qui est le mien de
"Magasin avec une jolie devanture et une arriére boutique....délabrée "

Plus prosaïquement on dit chez nous "nkhwa âl lkhwa" :)

"Magasin avec une jolie devanture et une arriére boutique....délabrée "

C'est exactement ca :D ! Un etat ou les inegalites sociales sont tellement fortes et pesantes que ca en depasse meme l'entendement, un etat dirige par un homme disposant d'une fortune personnelle estimee a plus de 5 milliards de dollars ou 20% de la population survit avec moins de un dollar par jour (le paradoxe marocain) un etat ou la prostitution, la pedophilie, le chomage, la corruption gangrenent chaque rouages de ce pays !
 
Le Maroc aime bien jouer aux lèches bottes. C'est connu.
Cet accord est déjà mort...le Parlement Européen l'a rejetté, aux USA de nombreuses voix se sont élevées contre cet accord car l'exécutif américain utile une procédure dite de "Sole executive agreement" qui dispense le président américain de passer par le Sénat mais cela pose problème d'un point de vue constitutionnel (car on ne peut utiliser cette procédure pour les questions sur la propriété intellectuelle)...bref, je prédis le flop retentissant !
 
Que le gouvernement précédent ait pu intégrer l'ACTA dans ses préoccupations montre vraiment le niveau de déconnexion d'une certaine "élite"

Je peux m'imaginer comment ca c'est passe: les USA, toujours a la recherche d'allies dans ce domaine ont cherche a agrandir les rangs des souteneurs. Ils ont regarde dans la liste des pays avec lesquels ils ont un libre-echange et ont decouvert... le Maroc.

Alors, ils sont alle au gouvernement marocain et lui ont dit: "On etait gentils avec vous de vous accorder le status de libre echange. Maintenant, c'est a votre tour de nous remercier en signant un accord qui nous profite et qui ne vous fera pas de mal." Le gouvernement marocain a demande l'avis de ses amis au gouvernement francais, qui eux etaient fortements pour (Carla-HADOPI, n'est-ce pas?), et ils ont dit: "Okay, on signe cet obscur accord."

Quand les manifs ont commence en Europe, et les discussions au Parlement Europeen, le gouvernement marocain a ete totalement surprit d'apprendre qu'il avait signe quelquechose de mauvais... et surtout d'enormement impopulaire. Il essaye maintenant de limiter les degats de son comportement.
 
Je peux m'imaginer comment ca c'est passe: les USA, toujours a la recherche d'allies dans ce domaine ont cherche a agrandir les rangs des souteneurs. Ils ont regarde dans la liste des pays avec lesquels ils ont un libre-echange et ont decouvert... le Maroc.

Alors, ils sont alle au gouvernement marocain et lui ont dit: "On etait gentils avec vous de vous accorder le status de libre echange. Maintenant, c'est a votre tour de nous remercier en signant un accord qui nous profite et qui ne vous fera pas de mal." Le gouvernement marocain a demande l'avis de ses amis au gouvernement francais, qui eux etaient fortements pour (Carla-HADOPI, n'est-ce pas?), et ils ont dit: "Okay, on signe cet obscur accord."

Quand les manifs ont commence en Europe, et les discussions au Parlement Europeen, le gouvernement marocain a ete totalement surprit d'apprendre qu'il avait signe quelquechose de mauvais... et surtout d'enormement impopulaire. Il essaye maintenant de limiter les degats de son comportement.


D'apres toi quel serait l'impact sur le Maroc ?
 
ACTA, pourquoi le Maroc avait-il signé ?

.....

Deux ministres, un accord, mêmes nuances
Ancien premier concerné par l’Accord, Ahmed Réda Chami, sociétaire du ministère du Commerce, sous l’ère Abass El Fassi, maintient sa position. «Cette accord reste une bonne chose pour l’économie marocaine, à moins», nuance-t-il, «qu’il y ait des atteintes aux libertés fondamentales qui nous aient échappé». Autrement dit, le débat qui a fait rage en Europe, et ailleurs dans le monde, notamment aux États–Unis, pourtant entraînés au flicage sous le règne de Georges Buch II, est également «une bonne chose» pour l’actuel député USFP de Fès, pour qui «le débat est toujours bénéfique». En cela, il ne contredit pas la position prise actuellement par le gouvernement de Benkirane d’attendre la suite des événements, notamment en Europe, pour prendre une décision au niveau national. N’engageant que sa propre personne, son opinion est qu’à l’heure où le Maroc s’apprêtait à ratifier le traité, son département avait des «investissements étrangers à soutenir» pour renforcer le positionnement économique et industriel du pays, ce qui exigeait, à la demande des investisseurs internationaux, «un arsenal et un cadre juridique (qui) protègent les investissements drainés». Le Maroc, en «pays qui ne bénéficie pas de la contrefaçon» avait donc tout à gagner à ratifier et intégrer cet accord, du moment que cela offrait une garantie supplémentaire pour la confiance des investisseurs étrangers. Sur les deux thèmes sujets à controverse (numérique, génériques), la position du ministre «demeure inchangée». En effet, avoue-t-il, «au départ, le traité n’apportait que peu de choses en termes de propriété intellectuelle», puisque le Maroc dispose à la fois d’«un accord de libre-échange avec les États–Unis, qui couvre les mêmes dispositions que le traité sur la question des droits d’auteur», et d’une loi sur la propriété intellectuelle. Mais il reste fondamental pour crédibiliser, en pays émergent, l’effort institutionnel de renforcement de l’environnement des affaires au Maroc. Rappelons que c’est sur cette question essentielle de modernisation du cadre institutionnel de l’environnement des affaires que l’arbitrage de la localisation des investissements étrangers se fait habituellement. Le Maroc a choisi, depuis un peu plus d’une décennie, à tort ou à raison d’ailleurs, de passer définitivement à une économie de l’initiative privée, ce qui ouvre les portes de la libéralisation économique et donc de l’attractivité des investissements étrangers, mais aussi celles des contraintes, non réciproques, des accords internationaux. De ce point de vue, le Maroc, sous l’ancien gouvernement, s’est empressé de signer un traité, par contrainte et non par choix. Il en allait du soutien de la dynamique des IDE, comme le soutiendrait assurément Chami. Ce que Aâmara ne semble pas contredire, en renvoyant la responsabilité au parlement (voir interview).

http://lesechos.ma/index.php?option...i-le-maroc-avait-il-signe-&catid=3:evenements
 
En effet, avoue-t-il, «au départ, le traité n’apportait que peu de choses en termes de propriété intellectuelle», puisque le Maroc dispose à la fois d’«un accord de libre-échange avec les États–Unis, qui couvre les mêmes dispositions que le traité sur la question des droits d’auteur», et d’une loi sur la propriété intellectuelle. Mais il reste fondamental pour crédibiliser, en pays émergent, l’effort institutionnel de renforcement de l’environnement des affaires au Maroc.

Ou, pour le dire cruement: le Maroc a cru devoir se prostituer avec ACTA pour apparaitre plus attrayant aux investisseurs etrangers. Seulement... comment ca se fait que les investisseurs etrangers continuent de se ruer sur la Chine, pays qui n'adhere pas et n'a pas l'intention d'adherer, a ACTA? ;)

P.S.: Merci petitbijou pour l'article. Tres informatif en effet!
 
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