Non au permis de violer, non à larticle 475 et non à tous les textes de loi qui bafouent les droits et la dignité des femmes du Maroc. Cest en substance le message lancé au gouvernement Benkirane. Laffaire Amina Filali, la jeune fille qui sest suicidée à Larache le 10 mars dernier après avoir été contrainte dépouser son violeur, prend des proportions énormes. Samedi soir, à Casablanca, lors dun débat, la ministre PJD de la Solidarité, de la Femme, de la Famille et du Développement social a été prise à partie avec virulence par une salle comble, chauffée à blanc, et qui attendait des réponses concrètes aux questions soulevées par le drame dAmina. Les parents de la victime ainsi que Khadija Ryadi, présidente de lAssociation marocaine des droits humains (AMDH), et Najia Adib, de lAssociation touche pas à mon enfant, étaient également présents. Mais le spectacle était dans la salle, des féministes et autres défenseurs des droits de lHomme, criant des slogans pour rendre justice «à toutes les Amina du Maroc», réclamant la suppression de ces « textes honteux qui ne font pas honneur à notre pays». «Comment peut-on construire un foyer, une famille, sur la base dun viol», lance une militante. «Il faut briser les tabous. En permettant au violeur dépouser sa victime, pour laver soi-disant lhonneur de la famille, la société et la justice sont condamnables», clame la sociologue Soumaya Naamane Guessous. Pour le public, entièrement acquis à la cause dAmina, toute la société est complice de son drame. A commencer par la justice qui propose aux criminels sexuels «lalternative» du mariage à la prison. Et quand prison il y a, les peines sont jugées dérisoires: un à cinq ans de réclusion et une amende maximum de 500 DH. Laffaire Amina Filali a permis dans tous les cas de pointer le doigt sur un dispositif juridique à revoir de fond en comble. «Ce nest pas mon gouvernement qui la mis en place.
http://www.leconomiste.com/article/892738-affaire-amina-filalila-soci-t-civile-durcit-le-ton
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