si je connais.
Bon souvenirs tel le flegme du serveur qui négligemment repousse d'une babouche dédaigneuse le scorpion que mon épouse vient de voir se faufiler entre les tables de la terrasse.
Je ne sais pas pourquoi mais cela lui a couper l'appétit. (Pas au serveur)
Mais quelle délicieuse soirée bercée par le ronronnement du générateur diesel.
Et le matin pendant que je regardais les cigognes s'envoler pour le gagnage dans le vert oasis.
Mon épouse, (précision importante: toujours la même épouse), admirait (précision 2; admirer n'est pas le terme exact) une blatte énorme qui sortant de sa torpeur nocturne mettait l’œil en dehors du trou que malicieusement le plombier avait omis de reboucher lorsqu'il avait posé le robinet de la douche. Nous avons vivement espéré que ce cafard noir (soleil oblige je suppose) n'avait pas d'insomnies et ni somnambulisme et ne nous avait pas visité durant notre sommeil. Lui et sa famille.
Que dire d'autre de Ben Haddoud, que la nuit est bercée par les conciliabules ( précision 3 conciliabules très sonores) des hommes qui surveillent attentivement l'irrigation des parcelles tout en se grattant mélancoliquement la partie de leur anatomie comprise entre les genoux et le sommet des deux jambes.
Une coutume locale parait il!
Le jour, l'homme épuisé dort du sommeil du juste qui a rempli son devoir.
La femme levée avant le jour, elle débute la journée par un petit échauffement en faisant maints aller retour entre sa maison et le Dra, un seau d'eau se balançant négligemment à chacune de ses mains serrées sur les anses.
Puis les muscles bien échauffés , elle part un outil sur l'épaule vers l'oasis lointain ou elle disparait avec ses compagnes à notre regard.
Lorsque le soleil est bien haut dans le ciel et que les vieils hommes assis sur un tabouret à l'ombre d'un figuier aussi agé qu'eux, ont déjà parcouru un quart de cercle et se sont racontés chacun deux à trois fois leurs vies, une caravane sort de l'oasis.
Nous n’apercevons des fardots de luzernes, maïs et autres herbages.
Puis à l'approche sous ces chargements, des jambes.
Parfois 4, c'est un bourricot
Plus souvent deux, c'est une femme ou une fille.
Qui rapidement disparait dans l'enclos familial puis très vite revient armée d'une faucille et coupe à nouveau de l'herbe pour le bétail.
C'est l'heure ou l'homme s'éveille et quémande son repas.
Pendant que le soleil décline à l'horizon les anciens lèvent le siège.
Les cigognes regagnent le nid.
Récit d'un jour dans le Ksar désigné : première destination mondiale.
A ne pas manquer.
Surtout si on a rien d'autre à faire.