La question qui se pose est: est-ce que l'Europe traite ces cas de maniere efficace? Je pense notamment aux taux de recidives. Il y a plein de daeshistes qui ont une carriere de recidivistes derriere eux; on pourrait meme dire qu'ils ont ete radicalises en prison. D'un autre cote, ils n'ont pas recu d'avertissement suffisament severe la premiere foi; ca a peut etre contribue a les encourager de perseverer sur la meme voie.
Inversement, au Maroc ils ont un systeme carceral horrible; mais il a l'avantage de reduire le taux de recidive a zero ou presque zero, tellement c'est dissuasif. Oui, c'est pas pour ames sensibles et delicates, mais ca a l'avantage d'etre plus effectif que les systemes europeens bases sur la rehab sociale.
Oui, c'est mechant de dire ca, mais si tu etudies les histoires de terroristes au cas-par-cas, tu constateras que c'est presque toujours un manque chronique d'autorite qui a conduit a la spirale qui a finalement aboutit a la catastrophe.
Nous ne sommes pas, principalement, sur des cas de récidive légale. La plupart avait commis des infractions de droit commun.
Mais, tu as raison sur le problème de radicalisation en prison.
En France, c'est un sérieux problème. Nos établissements pénitentiaires sont pour la plupart des écoles du crime.
La sonnette d'alarme est tirée depuis longtemps, mais on ne veut pas investir. Entre la surpopulation carcérale, les conditions inhumaines et dégradantes, le mélange des profils dangereux aux autres détenus, on contribue à créer des personnes enragées contre le système. Je passe sur les violences policières qui apportent aussi leur contribution à l'anéantissement du but premier de la privation de liberté, à savoir l'amendement de l'individu.
Rajoutons, les problèmes d'insertion post détention.
Sinon, sur la récidive légale en général, elle est surtout présente en matière de délits (vols, trafic de stupéfiants, conduite sous emprise d'alcool, outrages...).
Sur certaines infractions, je suis personnellement pour les alternatives aux peines privatives de liberté.
On sombre beaucoup dans la démagogie, alors même que la surenchère répressive a démontré son inefficacité en France.
La lutte contre la récidive dépend avant tout des moyens déployés, en milieu ouvert comme fermé, permettant une prise en charge éducative, sociale et médicale. C'est utile à l'individu et à la société.
N'oublions pas qu'en France, 30% de la population carcérale devrait relever d'établissements psychiatriques.
Le chantier est titanesque. Soit on y met les moyens, soit on accepte la situation de mise en danger de la société en arrêtant de se réfugier derrière le fallacieux prétexte du laxisme de la justice.