Extrait de Sagesse Céleste par le Sheikh Ahmad Al-‘Alawî
Il est caractéristique des connaissants qu’ils fassent abstraction d’eux-mêmes lorsqu’ils donnent des conseils ou des recommandations de telle façon qu’ils s’adressent à leur âme tout autant qu’aux auditeurs. S’il n’en était ainsi, ils ne sauraient faire preuve de cette rectitude qui leur permet de tenir des propos utiles et de nature à éviter tout préjudice.
Tu peux constater que les propos du Peuple [1] ont pour conséquence de vivifier les cœurs et d’effacer les âmes, en raison du parfum de vérité qui en émane. Il est inévitable qu’ils vivifient les cœurs, car « ce qui vient du coeur touche les cœurs », dans la mesure où tout élément passionnel en est nécessairement exclu. Les propos des connaissants ne sont pas influencés par les passions individuelles car ils ont pour modèle celui dont Dieu a dit : « Il ne parle pas sous l’effet de la passion » (53, 3), et possèdent cette qualité par héritage [2]. Ils sont d’abord sans concession avec eux-mêmes, ce qui leur permet de tenir sans ambages [3] le langage de la vérité aux autres.
On peut constater, lorsque vient le moment d’exhorter les gens, qu’ils font parfois preuve d’une telle sévérité avec eux-mêmes que leur propre âme, de même que toute autre considération, semble totalement disparaître sous le poids de l’état. En effet, le connaissant est pour son milieu ce qu’est le prophète pour la communauté des croyants. Or, la mission du prophète le concerne lui-même autant que les autres : « Le Prophète a cru à ce que son Seigneur lui a révélé [4] » (2, 285).
Le connaissant est donc tenu de s’appliquer à lui-même ce qu’il recommande aux autres, traitant ainsi son âme comme une étrangère. Voilà pourquoi certains racontent que leur âme leur suggère telle ou telle transgression, parlant d’elle comme s’il s’agissait d’une tierce personne et la déshonorant impitoyablement. Moulay l-‘Arabî al-Darqâwî est l’un de ceux qui s’y sont le plus employés; il réunissait ses disciples et leur disait que son âme lui avait suggéré de faire ceci ou cela, tenant des propos qui en arrivaient à faire croire à certains qu’il n’avait rien obtenu spirituellement: on peut en trouver des exemples dans ses lettres. Il disait également: « Les gens comme nous ne peuvent servir de bénédiction; à chaque fois que nous entrons dans une maison, elle finit par brûler ou être cambriolée. »
Il est caractéristique des connaissants qu’ils fassent abstraction d’eux-mêmes lorsqu’ils donnent des conseils ou des recommandations de telle façon qu’ils s’adressent à leur âme tout autant qu’aux auditeurs. S’il n’en était ainsi, ils ne sauraient faire preuve de cette rectitude qui leur permet de tenir des propos utiles et de nature à éviter tout préjudice.
Tu peux constater que les propos du Peuple [1] ont pour conséquence de vivifier les cœurs et d’effacer les âmes, en raison du parfum de vérité qui en émane. Il est inévitable qu’ils vivifient les cœurs, car « ce qui vient du coeur touche les cœurs », dans la mesure où tout élément passionnel en est nécessairement exclu. Les propos des connaissants ne sont pas influencés par les passions individuelles car ils ont pour modèle celui dont Dieu a dit : « Il ne parle pas sous l’effet de la passion » (53, 3), et possèdent cette qualité par héritage [2]. Ils sont d’abord sans concession avec eux-mêmes, ce qui leur permet de tenir sans ambages [3] le langage de la vérité aux autres.
On peut constater, lorsque vient le moment d’exhorter les gens, qu’ils font parfois preuve d’une telle sévérité avec eux-mêmes que leur propre âme, de même que toute autre considération, semble totalement disparaître sous le poids de l’état. En effet, le connaissant est pour son milieu ce qu’est le prophète pour la communauté des croyants. Or, la mission du prophète le concerne lui-même autant que les autres : « Le Prophète a cru à ce que son Seigneur lui a révélé [4] » (2, 285).
Le connaissant est donc tenu de s’appliquer à lui-même ce qu’il recommande aux autres, traitant ainsi son âme comme une étrangère. Voilà pourquoi certains racontent que leur âme leur suggère telle ou telle transgression, parlant d’elle comme s’il s’agissait d’une tierce personne et la déshonorant impitoyablement. Moulay l-‘Arabî al-Darqâwî est l’un de ceux qui s’y sont le plus employés; il réunissait ses disciples et leur disait que son âme lui avait suggéré de faire ceci ou cela, tenant des propos qui en arrivaient à faire croire à certains qu’il n’avait rien obtenu spirituellement: on peut en trouver des exemples dans ses lettres. Il disait également: « Les gens comme nous ne peuvent servir de bénédiction; à chaque fois que nous entrons dans une maison, elle finit par brûler ou être cambriolée. »