Cette fois-ci, à l’initiative de 2M, d’Ali n’productions et de la scénariste, nous écrivons et nous racontons notre histoire. C’était fondamental pour nous tous, animés par cette volonté de ramener le récit casablancais aux casablancais, qui nous le racontent.
Etait-ce facile pour vous d’accéder aux archives historiques, entre manuscrits, photos et collections privées ?
Nous avons eu la grande chance d’accéder à tout cela : les photos, les collections privées, les chercheurs… En fait, dès que nous appelions quelqu’un en lui parlant d’un projet de film documentaire sur Casablanca, tout en lui disant aussi qu’il racontera la ville à sa guise, il y avait un grand intérêt. Il y a un réel engouement, une soif et une faim énorme de raconter Casablanca. J’ai eu l’impression que tout le monde voulait en parler, tellement cette possibilité n’a pas toujours été donnée à tous.
Episodes du documentaire
Episode 1. «Casablanca, cité millénaire convoitée» : A travers les millénaires, l’antique cité de Casablanca a porté plusieurs noms. Tout commence avec les premières traces préhistoriques, dans une région alors habitée par la civilisation acheuléenne. D’autres civilisations ont marqué la ville, comme les Berghouatas. En quelques siècles, Casablanca a subi de nombreux assauts, tout en se relevant et en résistant à chaque fois. Au début du XXe siècle, elle attise les convoitises européennes, jusqu’à subir le bombardement des forces françaises en 1907. Quasiment rasée, la cité tombe alors entre les mains de l’impérialisme français, qui voit rapidement son potentiel.
Episode 2. «Une ville prise d’assaut qui survit» : A partir de 1912, Casablanca est sous occupation française. Le Protectorat français en fait sa capitale économique, en mettant le paquet sur les infrastructures : digue, port, voie ferrée… L’arrière-pays fournit de la main-d’œuvre, tandis que les ressortissants européens affluent en quête d’affaires. Le résident général Hubert Lyautey s’entoure d’urbanistes et d’architectes, qui posent les jalons du plan Prost, pour un aménagement compartimentant les espaces et les communautés. La ville devient un espace d’expérimentation de l’architecture art déco et néo mauresque. Mais face à l’engorgement de cet espace urbain, les bidonvilles apparaissent et font le terreau du Mouvement national. La résistance s’organise et la tension est à son comble, à la suite de l’attaque par des tirailleurs sénégalais, supplétifs de l’armée française.
Episode 3. «De l’âge d’or aux années de plomb» : A la fin des années 1940, le Protectorat est dépassé par l’évolution de la ville de Casablanca. Le nouveau plan urbain Ecochard tente de structurer l’habitat viable pour le plus grand nombre. Les autorités du Protectorat répriment, affaiblies par la Seconde guerre mondiale et les revendications d’indépendance au Maroc. Avec cette décolonisation en marche, Casablanca retrouve sa liberté en 1956 : musique, cinéma et théâtre deviennent un moyen de réappropriation de la scène marocaine. Mais cet âge d’or a laissé place aux années de plomb et d’ajustement structurel uniformisent l’architecture s’uniformise et les espaces culturels disparaissent.
Episode 4. «Casa se réinvente et rayonne encore et toujours» : Le XXe siècle touche à sa fin. Les tensions s‘apaisent et une ère de réconciliation s’installe. La société civile prend conscience de l’importance du devoir de mémoire et de la préservation de son patrimoine. La nouvelle «movida» casablancaise remet la culture au centre de la vie locale et la jeunesse se réapproprie l’espace, à travers de nouveaux courants musicaux et festivals. Un nouveau plan d’aménagement se met en place, de nouveaux quartiers émergent. Mais les drames continuent d’éprouver la ville et ses habitants, entre attentats et pandémie… Fidèle à son histoire, Casablanca se relève encore.
...Suite :
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