Une professeure menacée après un cours sur un tableau de nu
Une professeure de français a présenté en classe une œuvre de Giuseppe Cesari datant du XVIIe siècle, dans laquelle figurent cinq femmes nues. Le cours a choqué certains collégiens, qui n’ont pas hésité à accuser l’enseignante de propos racistes et d’avoir tenté de provoquer des élèves musulmans.
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Une professeure de français a présenté en classe une œuvre de Giuseppe Cesari datant du XVIIe siècle, dans laquelle figurent cinq femmes nues. Le cours a choqué certains collégiens, qui n’ont pas hésité à accuser l’enseignante de propos racistes et d’avoir tenté de provoquer des élèves musulmans.
Une enseignante a été accusée de propos racistes et de provocations à l'égard d'élèves musulmans (photo d'illustration).
Le cours a viré au scandale. Une enseignante de français au collège Jacques-Cartier à Issou (Yvelines) a été victime de diffamation, après avoir présenté un tableau en classe jeudi 7 décembre, rapporte Actu.fr. Dans le cadre d’un cours sur l’art, la professeure a montré à ses élèves de 6e l'œuvre Diane et Actéon de Giuseppe Cesari. Sur cette toile représentant une scène de la mythologie figurent cinq corps de femmes nues. Des élèves ont alors rapidement détourné le regard et se sont sentis offusqués. Dès leur sortie de classe, certains ont alors propagé des rumeurs selon lesquelles l’enseignante aurait tenu des propos racistes et tenté de mettre mal à l’aise des élèves de confession musulmane en les interrogeant sur la peinture. Un parent d’élève a même envoyé un email au proviseur accusant la fonctionnaire d’avoir empêché son fils de s'exprimer en classe.
« On a très peur pour notre collègue »
Le même jour, la professeure principale de cette classe a échangé à ce sujet avec les élèves. Si elle a rapidement constaté des « réactions extrêmement fortes », la discussion a montré que « le discours prêté à l’enseignante de français relevait de la diffamation ». « Elle n’a jamais dit ça, mais le mal est fait. Nous avons affaire à quelques parents vindicatifs, qui préfèrent croire la parole de leurs enfants plutôt que la nôtre », a indiqué une professeure qui appelle à « protéger » sa collègue visée. Les élèves ont depuis présenté leurs excuses.Malgré cela, les enseignants de ce collège des Yvelines vivent dans l’angoisse. « On a très peur pour notre collègue, ça nous a rappelé Samuel Paty », a confié l’un d’entre eux auprès d’Actu.fr. Depuis, ils ont exercé leur droit de retrait et informé les parents et les élèves qu’ils n’assureraient pas les cours dès le lendemain, vendredi 8 décembre.
Ce n’est pas la première fois qu’un incident arrive dans cet établissement. Au moins 14 faits (atteintes à la laïcité, aux personnes, à la sécurité ou aux biens, racisme…) ont été enregistrés au mois de septembre dernier, contre trois sur toute l’année scolaire 2022/2023.