Elle s'appelle Ashley, n'a que quelques jours, mais fleure déjà bon le scandale. Ashley est une ligne de maillots de bain lancée par le célèbre groupe américain Abercrombie & Fitch, dont la première boutique française doit ouvrir en mai. Sa particularité, offrir aux jeunes filles de 7 à 14 ans des bikinis rembourrés donnant l'illusion d'une poitrine généreuse à l'âge où le corps commence à peine à se transformer. L'initiative fait des vagues. Dans le monde entier, les psychiatres dénoncent un produit encourageant une sexualité précoce des préadolescents. D'autant que la marque au caribou n'en est pas à son coup d'essai. En 2002, elle avait lancé une ligne de strings également adressée aux fillettes, sur lesquels était écrit "eye candy" (pour le plaisir des yeux) ou "wink wink" (oeillade). Du meilleur goût.
"C'est tordu", réagit le psychiatre Xavier Pommereau, chef du pôle aquitain de l'adolescent au CHU de Bordeaux. "De tels produits anticipent la sexualisation du corps et exposent les fillettes au regard concupiscent des autres", s'inquiète-t-il. "Il y a une discordance entre les maturités affective et sexuelle", rappelle-t-il, témoignant d'une entrée dans la vie sexuelle des adolescents de plus en plus jeune, parfois dès 14 ans. La tendance est réelle, mais les responsables sont clairement identifiés à ses yeux. Ce sont les parents qui achètent ces tenues à leur progéniture. "Il ne faut pas qu'ils s'amusent à jouer à la poupée avec leurs propres enfants", prévient-il. "Ça n'est pas un déguisement, encore moins un jeu."
"Planète ado"
Si les spécialistes s'alarment, plusieurs enseignes d'habillement françaises, contactées par Le Point.fr, voient cette tendance d'un autre oeil. "Les sous-vêtements rembourrés pour pré-ados existent depuis longtemps, pourquoi pas les maillots de bain", remarque un grand groupe sous couvert d'anonymat. "Les Brésiliens font cela depuis longtemps, pourquoi pas chez nous", ajoute un de ses concurrents, préférant lui aussi rester discret. La cible "lolita" dérange l'opinion, mais intéresse les commerciaux. Une stratégie qui ne surprend pas Xavier Pommereau. "Les grands enfants sont de plus en plus attirés par la planète ado, le fabricant récupère cette tendance", constate-t-il, amer.
[....] suite http://www.lepoint.fr/societe/ces-b...un-peu-trop-gonfles-28-03-2011-1312249_23.php
"C'est tordu", réagit le psychiatre Xavier Pommereau, chef du pôle aquitain de l'adolescent au CHU de Bordeaux. "De tels produits anticipent la sexualisation du corps et exposent les fillettes au regard concupiscent des autres", s'inquiète-t-il. "Il y a une discordance entre les maturités affective et sexuelle", rappelle-t-il, témoignant d'une entrée dans la vie sexuelle des adolescents de plus en plus jeune, parfois dès 14 ans. La tendance est réelle, mais les responsables sont clairement identifiés à ses yeux. Ce sont les parents qui achètent ces tenues à leur progéniture. "Il ne faut pas qu'ils s'amusent à jouer à la poupée avec leurs propres enfants", prévient-il. "Ça n'est pas un déguisement, encore moins un jeu."
"Planète ado"
Si les spécialistes s'alarment, plusieurs enseignes d'habillement françaises, contactées par Le Point.fr, voient cette tendance d'un autre oeil. "Les sous-vêtements rembourrés pour pré-ados existent depuis longtemps, pourquoi pas les maillots de bain", remarque un grand groupe sous couvert d'anonymat. "Les Brésiliens font cela depuis longtemps, pourquoi pas chez nous", ajoute un de ses concurrents, préférant lui aussi rester discret. La cible "lolita" dérange l'opinion, mais intéresse les commerciaux. Une stratégie qui ne surprend pas Xavier Pommereau. "Les grands enfants sont de plus en plus attirés par la planète ado, le fabricant récupère cette tendance", constate-t-il, amer.
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