Le concept que vous décrivez, où une personne ne parvient pas à prendre conscience d'un danger ou d'une menace malgré des avertissements clairs, et où elle se croit inconsciemment "inattingible" ou protégée, est souvent associé à plusieurs notions en psychologie. Voici les principales :
1.
Le
déni est un mécanisme de défense psychologique où une personne refuse de reconnaître une réalité ou un danger pour se protéger de l'anxiété ou de la détresse. Dans votre exemple, le fumeur qui refuse de croire qu'il pourrait développer un cancer malgré les avertissements du médecin est en état de déni.
- Fonction : Le déni permet de réduire temporairement le stress ou la peur associés à une situation menaçante.
- Problème : Il empêche la personne de prendre des mesures préventives ou correctives.
2.
L'
optimisme irréaliste est un biais cognitif où une personne croit qu'elle est moins susceptible que les autres de subir des événements négatifs. Cela explique pourquoi certaines personnes pensent que les dangers (comme le cancer ou les accidents) n'arrivent qu'aux autres.
- Exemple : "Je sais que fumer cause le cancer, mais ça ne m'arrivera pas à moi."
- Cause : Ce biais est souvent renforcé par une surestimation de son contrôle sur les événements ou une sous-estimation des risques.
3.
Ce biais cognitif pousse les individus à se croire invulnérables ou protégés contre les dangers, même lorsqu'ils sont conscients des risques. Cela est souvent observé chez les adolescents ou les jeunes adultes, mais peut persister à tout âge.
- Exemple : "Je suis jeune, je peux fumer sans problème, je ne suis pas à risque."
- Cause : Ce biais est lié à une surestimation de sa propre résilience ou à une minimisation des conséquences négatives.
4.
La
dissonance cognitive se produit lorsqu'une personne est confrontée à des informations qui contredisent ses croyances ou ses comportements. Pour réduire l'inconfort psychologique, elle peut ignorer ou minimiser ces informations.
- Exemple : Un fumeur qui sait que fumer est dangereux mais continue de fumer peut rationaliser en se disant : "Je fais du sport, donc je compense."
- Fonction : Cela permet de maintenir une image cohérente de soi-même.
5.
L'
aversion à la perte est un concept de la psychologie comportementale où les individus préfèrent éviter les pertes plutôt que d'acquérir des gains équivalents. Dans votre exemple, la personne préfère continuer à fumer (éviter la perte de plaisir ou de routine) plutôt que de prendre le risque de changer son comportement pour un bénéfice futur incertain (éviter un cancer potentiel).
6.
La
myopie temporelle décrit la tendance à privilégier les bénéfices immédiats plutôt que les conséquences à long terme. Les gens peuvent sous-estimer les risques futurs parce qu'ils sont trop éloignés dans le temps.
- Exemple : "Je préfère profiter de la cigarette maintenant plutôt que de m'inquiéter pour un cancer dans 20 ans."
7.
La
normalisation du risque se produit lorsque les individus s'habituent à un danger et le perçoivent comme normal ou acceptable, même s'il est objectivement grave.
- Exemple : "Tout le monde fume autour de moi, donc ce n'est pas si dangereux."
En résumé :
Le phénomène que vous décrivez est un mélange de plusieurs concepts psychologiques :
- Déni (refus de reconnaître le danger).
- Optimisme irréaliste (croire que le danger ne nous concerne pas).
- Biais de l'invulnérabilité (se croire protégé).
- Dissonance cognitive (rationaliser pour éviter l'inconfort).
- Aversion à la perte (préférer le statu quo).
- Myopie temporelle (privilégier le présent au futur).
- Normalisation du risque (banaliser le danger).
Ces mécanismes expliquent pourquoi les gens peuvent ignorer les avertissements jusqu'à ce qu'il soit trop tard. Ils illustrent également la complexité des comportements humains face aux risques et aux menaces.