Tout le monde sait ça : Brigitte Macron est un homme, les reptiliens sont parmi nous, Bill Gates veut contrôler les populations avec ses vaccins, pendant que Céline Dion se shoote à l'adrénochrome prélevée dans le sang d'enfants torturés. Les médias mainstream – contrôlés par qui vous savez – ne vous en diront rien.
Ils sont à la botte de l'État profond, organisation secrète d'élites influentes qui décident, dans l'ombre et dans leur propre intérêt, de la marche du monde. Nous, pauvres hères, ne sommes que les pions utiles et interchangeables de cet ordre occulte.
Continuez de dormir, braves gens crédules, ou devrait-on dire, braves moutons. Les éveillés, eux, résistent. Ils scrutent, analysent, corrèlent les événements dilués dans le bruit ambiant, ces petits riens que personne ne voit. Pour eux, seuls les faits, alternatifs de préférence, ont un sens. La vérité est ailleurs, bien au-delà des frontières de nos esprits assoupis…
Douter de tout, même de l'évidence
Justement, parlons du sommeil. Les « éveillés », plus communément appelés complotistes ou conspirationnistes, se distinguent de la population générale par leur capacité à adhérer à des théories extravagantes, à douter de tout, même de l'évidence. Ils se nourrissent du soupçon et renoncent au principe de parcimonie qui devrait guider leur quête de vérité, pour mettre en cause toute explication rationnelle, surtout si elle est « officielle ».
Ils ne voient que le détail, l'insignifiant, l'inexistant plutôt que la poutre qui leur traverse l'œil et l'encéphale. Deux tours s'effondrent à New York un 11 septembre ? Ce n'est pas la conséquence du crash de deux Boeing contre leur façade de verre et de l'incendie dévastateur qui s'en est suivi. Non, c'est un complot de l'intérieur, une opération menée par le gouvernement des États-Unis pour justifier une guerre en Irak et en Afghanistan. Ou, possiblement, un coup du Mossad, les services israéliens. Une petite théorie antisémite de temps en temps, ça ne mange pas de pain azyme.
Une étude qui vient de paraître dans la revue Journal of Health Psychology suggère que cette pensée déviante chez les « éveillés » pourrait être l'un des effets délétères d'un mauvais sommeil.
Ainsi, les mauvais dormeurs seraient plus influençables, plus susceptibles d'avaler toutes sortes de bouillies abracadabrantes. Et la dépression serait un mécanisme psychologique clé expliquant cette appétence pour ces théories farfelues.
Alors que dire à un complotiste qui, en levant le nez au ciel, voit non pas de simples traînées de condensation des avions, mais des « chemtrails », c'est-à-dire l'épandage de produits chimiques toxiques visant à contrôler les populations ? Comment soulager son angoisse quand il refuse de se faire injecter un vaccin sous prétexte qu'il contient une puce 5G pour surveiller les masses ? Que répondre quand il assure avec force que l'homme n'a jamais mis les pieds sur la Lune ?
D'abord, ne pas le contredire. Hocher la tête d'un air surpris mais approbateur. Enfin, lui proposer de reparler de tout ça le lendemain, après une bonne nuit de sommeil. Si, malgré tout, il persiste, s'il s'obstine à affirmer que la Terre est plate, que les pyramides sont des centrales énergétiques extraterrestres ou que son voisin est un agent infiltré des Illuminati, une seule solution s'impose : lui offrir un bon oreiller avec une taie en aluminium pour le protéger des ondes de la 5G. Il s'endormira comme un bébé, en comptant les moutons bien sûr.
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Ils sont à la botte de l'État profond, organisation secrète d'élites influentes qui décident, dans l'ombre et dans leur propre intérêt, de la marche du monde. Nous, pauvres hères, ne sommes que les pions utiles et interchangeables de cet ordre occulte.
Continuez de dormir, braves gens crédules, ou devrait-on dire, braves moutons. Les éveillés, eux, résistent. Ils scrutent, analysent, corrèlent les événements dilués dans le bruit ambiant, ces petits riens que personne ne voit. Pour eux, seuls les faits, alternatifs de préférence, ont un sens. La vérité est ailleurs, bien au-delà des frontières de nos esprits assoupis…
Douter de tout, même de l'évidence
Justement, parlons du sommeil. Les « éveillés », plus communément appelés complotistes ou conspirationnistes, se distinguent de la population générale par leur capacité à adhérer à des théories extravagantes, à douter de tout, même de l'évidence. Ils se nourrissent du soupçon et renoncent au principe de parcimonie qui devrait guider leur quête de vérité, pour mettre en cause toute explication rationnelle, surtout si elle est « officielle ».
Ils ne voient que le détail, l'insignifiant, l'inexistant plutôt que la poutre qui leur traverse l'œil et l'encéphale. Deux tours s'effondrent à New York un 11 septembre ? Ce n'est pas la conséquence du crash de deux Boeing contre leur façade de verre et de l'incendie dévastateur qui s'en est suivi. Non, c'est un complot de l'intérieur, une opération menée par le gouvernement des États-Unis pour justifier une guerre en Irak et en Afghanistan. Ou, possiblement, un coup du Mossad, les services israéliens. Une petite théorie antisémite de temps en temps, ça ne mange pas de pain azyme.
Une étude qui vient de paraître dans la revue Journal of Health Psychology suggère que cette pensée déviante chez les « éveillés » pourrait être l'un des effets délétères d'un mauvais sommeil.
Ainsi, les mauvais dormeurs seraient plus influençables, plus susceptibles d'avaler toutes sortes de bouillies abracadabrantes. Et la dépression serait un mécanisme psychologique clé expliquant cette appétence pour ces théories farfelues.
Alors que dire à un complotiste qui, en levant le nez au ciel, voit non pas de simples traînées de condensation des avions, mais des « chemtrails », c'est-à-dire l'épandage de produits chimiques toxiques visant à contrôler les populations ? Comment soulager son angoisse quand il refuse de se faire injecter un vaccin sous prétexte qu'il contient une puce 5G pour surveiller les masses ? Que répondre quand il assure avec force que l'homme n'a jamais mis les pieds sur la Lune ?
D'abord, ne pas le contredire. Hocher la tête d'un air surpris mais approbateur. Enfin, lui proposer de reparler de tout ça le lendemain, après une bonne nuit de sommeil. Si, malgré tout, il persiste, s'il s'obstine à affirmer que la Terre est plate, que les pyramides sont des centrales énergétiques extraterrestres ou que son voisin est un agent infiltré des Illuminati, une seule solution s'impose : lui offrir un bon oreiller avec une taie en aluminium pour le protéger des ondes de la 5G. Il s'endormira comme un bébé, en comptant les moutons bien sûr.

Comment sauver un complotiste sans éveiller ses soupçons
LA FIÈVRE DU MARDI SOIR. Une étude révèle que le manque de sommeil favorise les croyances conspirationnistes. Les chercheurs recommandent de les faire dormir.