d’après l'histoire
C’est l’aristocratie sacerdotale juive et ses chefs, les grands prêtres, qui demandent que Jésus soit mis à mort. Si Jésus se prononce en faveur de l’impôt dû à l’empereur, il conteste par contre le paiement de l’autre impôt que payaient également les Juifs : l’argent « sacré », une somme destinée à Dieu, en fait versée aux prêtres, source de grandes richesses pour l’aristocratie sacerdotale. C’est en cela que le message du Christ est contestataire : s’il est normal qu’un empereur étranger perçoive un tribut, il est au contraire aberrant de croire que Dieu puisse souhaiter qu’on lui verse des pièces d’argent. Dieu n’a que faire d’une somme en métal précieux. Le tribut qui lui est dû ne peut être matériel : la fiscalité religieuse, pilier de la puissance économique du clergé, est ridiculisée par Jésus qui lui oppose un nouveau tribut, purement spirituel. Il remet ainsi en cause l’existence même des prêtres et du temple de Jérusalem.
Jésus est donc condamné par une élite soucieuse de maintenir sa domination. Pilate, d’après les évangiles, n’en est pas moins coupable par sa lâcheté : craignant lui aussi pour son poste, il accepte de valider la condamnation, tout en s’en lavant les mains.