Il y a un petit peu (pas entièrement) de contradiction entre le « il est honnête et sincère » et le « il n’a pas la carrure pour être président ».
Comme c’est un sujet sur le FN ici, je fais vite : il n’est pas sûr que c’est lui qui se présentera à la présidentielle (mais s’il n’y a pas mieux ou au moins aussi bien, ce sera lui, j’espère), et ensuite, ce n’est pas parce qu’il laisse de l’espace entre les mots qu’il n’est pas capable de comprendre les choses, ce n’est qu’une apparence. En fait, il est prudent et ne s’avance que mollement quand il n’a pas assez d’informations et s’avance sûrement quand il a le recul du temps et des faits, je l’ai remarqué.
Pour donner un exemple concret de la dernière chose, avec son attitude sur le statut auto‑entrepreneur : quand l’idée est sorti, il ne savait pas quoi en penser, quand il a eu le pourcentage d’auto‑entrepreneur sans chiffre d’affaire et devant payer des taxes, il s’est méfié et l’a fait savoir. Son doute ayant été entendu, un jour une auto‑entrepreneuse inquiète, lui a demandé si alors s’il était élu s’il supprimerait ce statut, il lui a répondu que c’est à voir, que quand ça marche, pourquoi ne pas le garder. Plus tard il s’est penché sur la situation des auto‑entrepreneurs, a constaté leur souhait de rester sous ce statut pour un nombre non‑négligeable et a entendu parler des artisans qui se plaignaient de la concurrence des A.E., et finalement conclu tout simplement (et là il y a du monde pour être d’accord avec lui) que le problème n’est pas le statut auto‑entrepreneur en lui‑même, mais sa mauvaise application et les tensions que créent sa non‑généralisation, pour finalement proposer de le généraliser, pour je cite, ne pas défavoriser les A.E. au bénéfice des artisans, et plutôt donner aux artisans les mêmes avantages que les A.E.
Il y a trois ans avant le début de la campagne de 2017… ça laisse le temps de le cuisiner pour lui faire présenter un programme correcte. Et si ce n’est pas lui qui le présentera, ce sera un(e) autre, mais au moins ça se fera certainement plus facilement dans un cadre où des gens seront attentifs à la cohérence d’ensemble, attentifs à ce que ça n’oppose pas trop les catégorie sociales entre elles, sans mécaniquement rejeter une idée de réforme au seul motif qu’elle a l’air d’être de droite ou qu’elle a l’air d’être de gauche.
Mon idée sur le chômage, comme tu as remarqué, c’est surtout libéralisation du travail + garantie d’un minimum décent inconditionnel (au bénéfice de tout le monde et financé par tout le monde par un impôt à taux fixe, dès le premier euro gagné). La raison en deux points. Donner aux gens des libertés, ça ne sert à rien s’ils n’ont pas de moyens, parce que pour les gens qui n’ont pas de moyens, ça sera du vent (autant qu’ils prennent le droit de vote pour une liberté qui est du vent et qui ne les nourri pas), et il n’en voudront pas et auront raison de ne pas en vouloir. Faire une redistribution sociale tout en ayant une politique vicieusement nuisible aux initiatives individuelles parce que l’état et l’administration veut décider de tout à la place des bénéficiaires (toujours là pour décider à la place des gens, mais plus personne pour assumer les dégâts qu’ils font quand leurs consignes aboutissent à des catastrophes) et les surveiller en permanence, ça laisse les gens piégés dans leurs situations et c’est finalement du gaspillage.
Maintenant, si tu regarde les deux points : libéralisation du travail = droite (et donc rejet automatique par la gauche) et redistribution de cotisations = gauche (et donc rejet automatique par la droite), et du coup, il n’est pas possible d’avoir les deux en même temps. Et ne pas avoir les deux en mêmes temps, n’avoir que l’un sans l’autre, c’est l’échec assuré (voir explication plus haut). Ce n’est que mon exemple préféré, mais il y en d’autres. C’est pour ça qu’il parle de politique « unijambiste » quand on se borne à l’un ou l’autre bord.
C’est pour sortir de ça que je compte beaucoup sur un parti indépendant à la fois de la gauche et de la droite, mais qui n’en est pas pour autant à la fois anti‑gauche et anti‑droite. Ce n’est pas non‑plus l’idée de se mettre en les deux, c’est d’en être indépendant, ce n’est pas la même chose. Je crois que les gens ont mal compris, et croient que l’idée s’est de se mettre entre les deux (d’où leur vient, j’imagine, l’idée qu’il serait une girouette).
(zut, j’avais dit que je serais rapide, tant‑pis
).