Le 28 septembre au petit matin la Lune va entrer dans l'ombre de la Terre. Un événement qui s'annonce spectaculaire.
Explications.
Le mécanisme d'une éclipse lunaire
Mais tout d'abord, qu'est-ce qu'une éclipse de Lune ? L'éclipse solaire est facile à comprendre, il s'agit tout simplement du passage de la Lune devant le Soleil. L'éclipse de Lune, en revanche, procède d'un phénomène inverse : le passage de la Lune dans l'ombre de la Terre. Ce qui signifie que si vous étiez sur la Lune, vous assisteriez... à une éclipse de Soleil, la Terre passant devant celui-ci au point de l'occulter entièrement.
Au contraire de l'éclipse de Soleil, qui se produit durant la phase de nouvelle lune, l'éclipse de Lune, elle, a toujours lieu pendant la pleine lune. Il n'y a cependant pas d'éclipse à chaque pleine lune, car celle-ci peut passer au-dessus ou au-dessous de l'ombre de la Terre.
Il y a trois sortes d'éclipses de Lune :
Les éclipses totales : la Lune est entièrement recouverte par l'ombre de la Terre. Pour un observateur situé en tout point de la surface lunaire (en tout cas de l'hémisphère faisant face à la Terre), il s'agirait d'une éclipse totale de Soleil. Lors d'une éclipse totale, la Lune va passer successivement dans la pénombre puis dans l'ombre, jusqu'à ce que celle-ci la recouvre entièrement, marquant ainsi la phase de "totalité" de l'éclipse.
Les éclipses partielles : la Lune passe un peu plus haut ou un peu plus bas, et n'est que partiellement occultée par l'ombre terrestre. Là, un astronaute situé sur la Lune pourrait soit être dans une zone d'éclipse totale de Soleil, soit dans une zone d'éclipse partielle, soit dans un secteur sans éclipse du tout. Sur Terre, nous observons les différences de luminosité entre ces régions lunaires.
Les éclipses de pénombre. Là, c'est un peu plus compliqué : un objet de la taille de la Terre projette en effet une ombre, mais également ce que l'on nomme "pénombre", dans laquelle la Terre ne bloque qu'une partie des rayons solaires. Une personne se trouvant sur la Lune dans la pénombre terrestre verrait l'équivalent d'une éclipse partielle de Soleil, et la luminosité serait donc diminuée, mais en aucun point il n'y aurait d'obscurité totale, car dans ce cas de figure la Lune ne passe pas dans l'ombre de la Terre.
Gif animé du déroulement de l'éclipse (Tomruen via Wikimedia Commons)
Une éclipse de "super-Lune"
L'éclipse de lundi matin n'est pas une simple éclipse totale, c'est une éclipse de super-Lune ! En effet, la Lune décrit non pas un cercle mais une ellipse autour de la Terre, elle n'est donc pas toujours à la même distance. La super-Lune se produit à un moment bien particulier de l'orbite lunaire, ce que l'on nomme le périgée : le point où la Lune est la plus proche de la Terre... et donc où elle nous apparaît la plus grosse. C'est pour cela qu'on l'a surnommée "super-Lune".
L'éclipse de ce 28 septembre va donc se produire durant une super-Lune. Notre satellite sera alors sera 14% plus gros que la moyenne des pleines lunes (et 30% plus lumineux). La conjonction de ces deux événements est rare : depuis 1900, il n'y en a eu que cinq. La dernière éclipse de super-Lune s'est produite en 1982, la prochaine n'aura lieu que le 8 octobre 2033... et ne sera pas visible de l'Europe. Cela vaut donc la peine de se lever tôt !
Tétrade et "lune de sang"
Un autre élément curieux caractérise l'éclipse du 28 septembre : il s'agit de la quatrième d'une tétrade. On nomme ainsi une succession d'éclipses totales se produisant consécutivement à environ six mois d'intervalle.
La tétrade qui va se terminer lundi a débuté par l'éclipse du 15 avril 2014, suivie par celle du 8 octobre 2014 et celle du 4 avril 2015. Aucune des trois précédentes n'était cependant une "super-Lune", et elles n'étaient pas ou très peu visibles de France métropolitaine.
Comme souvent dans le cas de phénomènes astronomiques relativement rares et spectaculaires, on a assisté à quelques interprétations hasardeuses. Ainsi, comme le rapporte le "Washington Post", quelques prédicateurs ont profité de l'occasion pour annoncer l'Apocalypse en se référant à quelques passages de la Bible mentionnant une "lune de sang". Or, il se trouve qu'aux Etats-Unis, les lunaisons ont des appellations populaires : ainsi, la pleine lune la plus proche de l'équinoxe d'automne est baptisée "lune des moissons", et la suivante "lune du chasseur" (hunter's moon) mais aussi parfois... "blood moon", ce qui veut dire "lune de sang". Mais ce surnom est également donné aux lunes d'éclipse, pour des raisons évidentes de couleur.
L'éclipse totale de Lune, magnifiée par le phénomène de super-Lune, a aussi magnifié les imaginations débordantes, surtout en considérant qu'elle est la dernière d'une tétrade, un autre "symbole" interprété. En plus, lors d'une éclipse, la Lune prend une teinte rougeâtre, ce qui ajoute un argument pour les prédicateurs.
La couleur rouge est pourtant le résultat d'un phénomène tout à fait naturel : la seule lumière qui éclaire alors la Lune a été déviée et légèrement modifiée par son passage au travers de l'atmosphère terrestre et lui donne alors ces teintes rougeâtres.
Quant au fait que la "super-Lune et l'éclipse se produisent simultanément, c'est simplement le mouvement normal de notre planète et de son satellite, ces phénomènes ont lieu de manière régulière même s'ils ne sont pas très fréquents, et ils peuvent être calculés très longtemps à l'avance. Comme l'explique Noah Petro, l'un des responsables du projet Lunar Reconnaissance Orbiter à la NASA, "la seule chose qui se produira sur Terre pendant une éclipse c'est que les gens se réveilleront le lendemain matin avec des douleurs au cou parce qu'ils auront passé la nuit à regarder en l'air".
Quand et comment voir l'éclipse
La visibilité de l'éclipse en fonction des régions du monde (d'après un document NASA).
2h11 (heure légale française) : la Lune entre dans la pénombre.
3h07: la Lune entre dans l'ombre de la Terre. Elle va peu à peu s'assombrir et rougir.
4h11 : début de la totalité de l'éclipse. La Lune est alors totalement dans l'ombre de la Terre
4h47 : maximum de l'éclipse
5h23 : fin de la totalité. La Lune va peu à peu sortir de l'ombre
6h27 : la Lune est entièrement sortie de l'ombre
7h22 : la Lune est sortie de la pénombre, l'éclipse est terminée.
On notera également que lundi le Soleil se lève à 7h47 à Paris (8h14 à Brest, 7h25 à Strasbourg). La Lune, elle, se couchera à 7h56 à Paris (8h25 à Brest, 7h34 à Strasbourg. Source : Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides).
L'éclipse lunaire sera donc un beau spectacle à voir en fin de nuit et début de matinée, avant le lever du Soleil. A condition que la météo soit clémente... Dans le cas contraire, vous aurez quand même la possibilité de la regarder en direct, la NASA propose de suivre l'événement à partir de 2h du matin heure française.
Le blog de Jean-Paul Fritz sur le site de "l'Obs" : Chroniques de l'Espace-Temps
pour les images
http://actualites.nouvelobs.com/sci...ia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-[WM]-20150926
mam
Explications.
Le mécanisme d'une éclipse lunaire
Mais tout d'abord, qu'est-ce qu'une éclipse de Lune ? L'éclipse solaire est facile à comprendre, il s'agit tout simplement du passage de la Lune devant le Soleil. L'éclipse de Lune, en revanche, procède d'un phénomène inverse : le passage de la Lune dans l'ombre de la Terre. Ce qui signifie que si vous étiez sur la Lune, vous assisteriez... à une éclipse de Soleil, la Terre passant devant celui-ci au point de l'occulter entièrement.
Au contraire de l'éclipse de Soleil, qui se produit durant la phase de nouvelle lune, l'éclipse de Lune, elle, a toujours lieu pendant la pleine lune. Il n'y a cependant pas d'éclipse à chaque pleine lune, car celle-ci peut passer au-dessus ou au-dessous de l'ombre de la Terre.
Il y a trois sortes d'éclipses de Lune :
Les éclipses totales : la Lune est entièrement recouverte par l'ombre de la Terre. Pour un observateur situé en tout point de la surface lunaire (en tout cas de l'hémisphère faisant face à la Terre), il s'agirait d'une éclipse totale de Soleil. Lors d'une éclipse totale, la Lune va passer successivement dans la pénombre puis dans l'ombre, jusqu'à ce que celle-ci la recouvre entièrement, marquant ainsi la phase de "totalité" de l'éclipse.
Les éclipses partielles : la Lune passe un peu plus haut ou un peu plus bas, et n'est que partiellement occultée par l'ombre terrestre. Là, un astronaute situé sur la Lune pourrait soit être dans une zone d'éclipse totale de Soleil, soit dans une zone d'éclipse partielle, soit dans un secteur sans éclipse du tout. Sur Terre, nous observons les différences de luminosité entre ces régions lunaires.
Les éclipses de pénombre. Là, c'est un peu plus compliqué : un objet de la taille de la Terre projette en effet une ombre, mais également ce que l'on nomme "pénombre", dans laquelle la Terre ne bloque qu'une partie des rayons solaires. Une personne se trouvant sur la Lune dans la pénombre terrestre verrait l'équivalent d'une éclipse partielle de Soleil, et la luminosité serait donc diminuée, mais en aucun point il n'y aurait d'obscurité totale, car dans ce cas de figure la Lune ne passe pas dans l'ombre de la Terre.
Gif animé du déroulement de l'éclipse (Tomruen via Wikimedia Commons)
Une éclipse de "super-Lune"
L'éclipse de lundi matin n'est pas une simple éclipse totale, c'est une éclipse de super-Lune ! En effet, la Lune décrit non pas un cercle mais une ellipse autour de la Terre, elle n'est donc pas toujours à la même distance. La super-Lune se produit à un moment bien particulier de l'orbite lunaire, ce que l'on nomme le périgée : le point où la Lune est la plus proche de la Terre... et donc où elle nous apparaît la plus grosse. C'est pour cela qu'on l'a surnommée "super-Lune".
L'éclipse de ce 28 septembre va donc se produire durant une super-Lune. Notre satellite sera alors sera 14% plus gros que la moyenne des pleines lunes (et 30% plus lumineux). La conjonction de ces deux événements est rare : depuis 1900, il n'y en a eu que cinq. La dernière éclipse de super-Lune s'est produite en 1982, la prochaine n'aura lieu que le 8 octobre 2033... et ne sera pas visible de l'Europe. Cela vaut donc la peine de se lever tôt !
Tétrade et "lune de sang"
Un autre élément curieux caractérise l'éclipse du 28 septembre : il s'agit de la quatrième d'une tétrade. On nomme ainsi une succession d'éclipses totales se produisant consécutivement à environ six mois d'intervalle.
La tétrade qui va se terminer lundi a débuté par l'éclipse du 15 avril 2014, suivie par celle du 8 octobre 2014 et celle du 4 avril 2015. Aucune des trois précédentes n'était cependant une "super-Lune", et elles n'étaient pas ou très peu visibles de France métropolitaine.
Comme souvent dans le cas de phénomènes astronomiques relativement rares et spectaculaires, on a assisté à quelques interprétations hasardeuses. Ainsi, comme le rapporte le "Washington Post", quelques prédicateurs ont profité de l'occasion pour annoncer l'Apocalypse en se référant à quelques passages de la Bible mentionnant une "lune de sang". Or, il se trouve qu'aux Etats-Unis, les lunaisons ont des appellations populaires : ainsi, la pleine lune la plus proche de l'équinoxe d'automne est baptisée "lune des moissons", et la suivante "lune du chasseur" (hunter's moon) mais aussi parfois... "blood moon", ce qui veut dire "lune de sang". Mais ce surnom est également donné aux lunes d'éclipse, pour des raisons évidentes de couleur.
L'éclipse totale de Lune, magnifiée par le phénomène de super-Lune, a aussi magnifié les imaginations débordantes, surtout en considérant qu'elle est la dernière d'une tétrade, un autre "symbole" interprété. En plus, lors d'une éclipse, la Lune prend une teinte rougeâtre, ce qui ajoute un argument pour les prédicateurs.
La couleur rouge est pourtant le résultat d'un phénomène tout à fait naturel : la seule lumière qui éclaire alors la Lune a été déviée et légèrement modifiée par son passage au travers de l'atmosphère terrestre et lui donne alors ces teintes rougeâtres.
Quant au fait que la "super-Lune et l'éclipse se produisent simultanément, c'est simplement le mouvement normal de notre planète et de son satellite, ces phénomènes ont lieu de manière régulière même s'ils ne sont pas très fréquents, et ils peuvent être calculés très longtemps à l'avance. Comme l'explique Noah Petro, l'un des responsables du projet Lunar Reconnaissance Orbiter à la NASA, "la seule chose qui se produira sur Terre pendant une éclipse c'est que les gens se réveilleront le lendemain matin avec des douleurs au cou parce qu'ils auront passé la nuit à regarder en l'air".
Quand et comment voir l'éclipse
La visibilité de l'éclipse en fonction des régions du monde (d'après un document NASA).
2h11 (heure légale française) : la Lune entre dans la pénombre.
3h07: la Lune entre dans l'ombre de la Terre. Elle va peu à peu s'assombrir et rougir.
4h11 : début de la totalité de l'éclipse. La Lune est alors totalement dans l'ombre de la Terre
4h47 : maximum de l'éclipse
5h23 : fin de la totalité. La Lune va peu à peu sortir de l'ombre
6h27 : la Lune est entièrement sortie de l'ombre
7h22 : la Lune est sortie de la pénombre, l'éclipse est terminée.
On notera également que lundi le Soleil se lève à 7h47 à Paris (8h14 à Brest, 7h25 à Strasbourg). La Lune, elle, se couchera à 7h56 à Paris (8h25 à Brest, 7h34 à Strasbourg. Source : Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides).
L'éclipse lunaire sera donc un beau spectacle à voir en fin de nuit et début de matinée, avant le lever du Soleil. A condition que la météo soit clémente... Dans le cas contraire, vous aurez quand même la possibilité de la regarder en direct, la NASA propose de suivre l'événement à partir de 2h du matin heure française.
Le blog de Jean-Paul Fritz sur le site de "l'Obs" : Chroniques de l'Espace-Temps
pour les images
http://actualites.nouvelobs.com/sci...ia-_-edito&from=wm#xtor=EREC-10-[WM]-20150926
mam